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CONSECRATION AU FESTIVAL SUNDANCE POUR SOFIA ALAOUI 
ET SON FILM « ANIMALIA »

By janvier 31, 2023 Actu

La 39ème édition du Festival de Sundance s’est tenue du 19 au 29 janvier 2023, et s’est achevée dimanche par la proclamation du palmarès au cours de laquelle le film « Animalia » de la réalisatrice Sofia Alaoui s’est vu attribuer le Prix spécial du Jury « Creative Vision ».

C’est la deuxième fois que la Marocaine Sofia Alaoui est récompensé à Sundance, après qu’elle ait remporté en 2020 le Grand Prix du court-métrage avec « Qu’importe si les bêtes meurent », réalisé en amazigh et qui constituait une première ébauche de l’univers étonnant développé par la cinéaste entre science-fiction et spiritualité new age.

Le film « Animalia », a été présenté le 20 janvier. Il a su attirer l’attention du prestigieux jury de ce festival mythique, présidé par Robert Redford, promoteur d’un cinéma indépendant, sélectionnant des films d’auteurs créatifs et engagés, réalisés hors du système hollywoodien.

C’est l’originalité du scénario et la maîtrise d’une image à la sensibilité visuelle hypnotique qui a attiré l’attention des membres du jury pour le Prix spécial « Creative Vision ». « Sofia Alaoui [est] une voix subversive qui aborde et interroge l’univers dans ce qui est finalement un voyage pour simplement se découvrir », ont-ils témoigné. « Dans cette histoire originale d’une femme se frayant un chemin à travers un paysage vivant et respirant, nous faisons l’expérience d’un monde bouleversé, d’humains en collision avec la nature et de la découverte de forces surnaturelles», ont-ils ajouté.

« Animalia » explore, de façon troublante, les circonstances d’un monde qui, soudain, n’est plus reconnaissable et bascule dans le surréel… Le scénario nous entraîne aux côtés de Itto, 22 ans, fraichement mariée, qui vit chez ses beaux-parents avec son mari Amine, le temps de sa grossesse. Alors que celle-ci arrive à terme et qu’Amine est parti en voyage d’affaires, un mystérieux état d’urgence est déclaré dans le pays. Les événements de plus en plus inquiétants et les phénomènes météorologiques étranges se succèdent, suggérant l’approche d’une présence surnaturelle.

Le film est porté par le jeu juste d’une nouvelle génération de comédien : Oumaïma Barid dans le rôle d’Itto, à qui Sofia Alaoui offre son premier grand rôle, le belgo-tunisien Mehdi Dehbi que l’on a retrouvé récemment dans le film de l’Egyptien Tarek Salah « La conspiration du Caire » et Fouad Ouadaou, qui avait déjà joué dans le court-métrage « Qu’importe si les bêtes meurent ».

Pour Sofia Alaoui, 32 ans, Casablancaise de naissance et vivant entre le Maroc et la France, cette nouvelle récompense accordée par le festival référence du cinéma américain d’auteur est une véritable consécration : « J’ai une conception très artisanale de mon métier. Et après avoir passé des années à peaufiner un scénario, à avoir rêvé les images, ensuite à se confronter à l’expérience du tournage, du cadre, de la lumière, des décors, des effets spéciaux, puis les longs mois du montage, de la musique… Alors quand on arrive au moment de la présentation au public et aux professionnels, c’est comme une naissance. Et lorsque les spectateurs comprennent le sens qu’on a voulu donner aux choses à travers tout ce parcours créatif et artistique, et qu’on rencontre une telle adhésion, c’est juste un miracle », témoigne-t’elle.

Production internationale, le film est co-produit pour le Maroc par Dounia Benjelloun (Dounia Production) et Jiango Film, soutenu par le Centre cinématographique marocain (CCM)et, pour la France, par Toufik Ayadi de Srab Film, ainsi que Margaux Lorier de Wrong Film. Il a déjà été acheté par Arte et Canal+.