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Sciences humaines, une mise en lumière parfois difficile!

By mars 16, 2020 Parents

Si aujourd’hui les sciences humaines et sociales regorgent de brillants profils féminins, il n’en était pas ainsi il y a encore une centaine d’années. Lorsque, dans la seconde moitié du 19ème siècle, éclosent ces disciplines, les portes des universités étaient encore largement fermées aux femmes. Usant de volonté, les pionnières tenteront peu à peu de s’exprimer et de faire connaître leurs travaux par le truchement de revues et d’associations féminines afin de gagner leur reconnaissance et leur émancipation.

 

 

Viola Klein, une pionnière longtemps oubliée
Outsider des sciences sociales de la seconde moitié du 20ème siècle, Viola Klein est pourtant une féministe d’envergure, précurseur de la sociologie du genre. Née en 1908 à Vienne, c’est à Paris et à Prague qu’elle étudiera la philosophie et la psychologie. Après une première thèse sur l’auteur Céline, elle publiera un ouvrage issu de sa seconde thèse en 1946 : «The feminie character : History of an Ideology». Bien que n’ayant pas une grande place dans la mémoire du mouvement féministe, cet ouvrage, publié avant «Le Deuxième Sexe» de Simone de Beauvoir, est une contribution précieuse à la compréhension de la formation des stéréotypes entourant la féminité et des mécanismes qui font apparaitre comme légitimes et naturels les catégorisations binaires et hiérarchiques des sexes.

 

Soumaya Naâmane Guessous, une figure du féminisme marocain
Professeur universitaire, sociologue et écrivain féministe, Soumaya Naâmane Guessous tend, depuis le début de sa carrière, à lever les tabous. En 1988, elle se fait remarquer en publiant, un essai issu de sa thèse : «Au-delà de toute pudeur : la sexualité féminine au Maroc». Enseignante à la faculté des sciences humaines de l’Université Hassan II de Rabat, elle éclaire régulièrement et toujours avec objectivité et sérieux de nombreuses questions autour du droit des femmes et de la famille. Intervenant régulièrement dans les médias et lors de rencontres-débats sur des thèmes d’actualité, elle est en outre l’auteure de : «Printemps et automne sexuels : puberté, ménopause, andropause au Maroc» (2000); «Nous les femmes, vous les hommes» (2013) et «Les femmes dans le Maroc d’hier et d’aujourd’hui» (2016), entre autres.

 

Sanaa El Aji, un appel à la réflexion et à la mobilisation
Titulaire d’un doctorat en sociologie de l’Institut d’Etudes Politiques d’Aix-Marseille Université, Sanaa El Aji s’exprime régulièrement lors de rencontres ou de publications dans la presse marocaine et internationale, autour du genre et de la sexualité, de l’affirmation de soi et de la construction identitaire. Ayant déjà contribué à deux ouvrages collectifs : «Lettres à un jeune Marocain» (2009) et «Femmes et religions» (Le Fennec, 2014), elle s’illustre davantage, en 2017, avec la publication de sa thèse «Sexualité et célibat au Maroc». A travers cet ouvrage, elle tente de briser le tabou de la sexualité préconjugale. Dans la même optique, elle s’est récemment déclarée hors la loi, comme 490 autres Marocains et Marocaines, en marge d’une tribune remettant en question la pénalisation des relations hors mariage.