Alors qu’il est de notoriété publique que les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons à l’école, elles demeurent aujourd’hui encore sous-représentées dans la recherche scientifique. La faute à une auto-censure induite par le poids de la société qui fait perdre la confiance en soi et à un sexisme plus ou moins prononcé. Or, les femmes sont tout autant que les hommes responsables d’avancées majeures dans tous les domaines de la science.
Marie Skłodowska-Curie, double Nobel et engagée pour les femmes
Alors que les femmes n’ont pas accès aux études supérieures en Pologne, elle déménage à Paris en 1891 pour poursuivre ses études à la Sorbonne.
Trois ans plus tard, elle rencontre Pierre Curie, qu’elle épouse en 1895. S’ensuit une brillante carrière dans la recherche, notamment sur le rayonnement de l’uranium. Le couple découvre le polonium et le radium, ce qui leur vaudra le Prix Nobel en 1903. Marie Curie devient alors la première femme dans l’Histoire à obtenir cette récompense, graal de tout scientifique.
Scientifique d’avant-garde, elle remporte un deuxième prix Nobel en 1911, du jamais vu à l’époque! Adulée par la communauté scientifique, elle s’engage envers les blessés de la Grande Guerre en concevant des unités chirurgicales mobiles, qui contribuent à réduire la mortalité dans les tranchées.
Ismahane Elouafi, au cœur de l’agronomie du futur
Disposant de la double nationalité marocaine et canadienne, Ismahane Elouafi possède des connaissances et un talent qui font d’elle une femme prisée dans le monde entier. Surdiplômée, cette généticienne et agronome ayant achevé son doctorat à l’université de Cordoue en 2001, est aussi apte à piloter un avion de chasse! Dotée d’un parcours hors norme, elle a notamment conseillé le ministère de l’agriculture et de l’alimentation du Canada, occupé le poste de directrice de recherche à l’agence canadienne d’inspection des aliments, puis celui de directrice générale du CIAB, organisme émirati dédié à l’agronomie. En parallèle, elle s’engage dès 2012 pour la promotion des femmes arabes dans la recherche agricole. Lauréate de nombreux prix, elle est considérée comme l’une des femmes les plus influentes du monde scientifique.
Asmaa Boujibar, le regard rivé sur l’espace
Asmaa Boujibar, 29 ans, est devenue, en 2014, la première femme marocaine à se voir ouvrir les portes de la plus prestigieuse agence spatiale au monde, la NASA. Disposant d’une expertise très pointue dans les sciences de la Terre, elle a étudié la volcanologie et possède un doctorat en planétologie acquis auprès de l’université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Son parcours n’a pourtant pas été exempt de doutes. Après son baccalauréat, elle choisit d’abord les arts plastiques, avant de découvrir sa vocation pour la recherche scientifique. Cette expérience lui a pourtant permis de développer sa créativité, qui lui sera bien utile par la suite. Vrai modèle pour toute une génération de jeunes marocain(e)s, Asmaa Boujibar travaille actuellement à la modélisation des exoplanètes et à l’étude des météorites qui pourraient constituer une importante source de minerais dans l’avenir.