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L’après-bac : (se) poser les bonnes questions

By mai 27, 2019 Enfant

Plongés dans leurs révisions, les bacheliers ont aussi à penser leur avenir. Pas toujours simple de combiner ses rêves et ceux de ses parents et surtout de les confronter à la réalité. Pour sortir de la confusion et faire le bon choix, on se tourne vers un conseiller d’orientation. C’est Ismaïl Boukili, directeur-fondateur de Bookmania, qui nous reçoit.

 

«Aujourd’hui, avec internet, tout est possible si on le veut vraiment et si on est prêt à bosser pour cela.»

 

Comment se déroule une consultation d’orientation?
En général, les étudiants qui viennent me voir sont totalement perdus. C’est pourquoi, je procède souvent par élimination. Dans 99% des cas, ils viennent pour une orientation post-bac, ils ont donc déjà choisi une filière littéraire, économique ou scientifique. Or, il est clair que pour un littéraire, la médecine et l’ingénierie sont à écarter par contre, aucune porte n’est fermée pour les scientifiques. Je laisse ensuite l’étudiant m’expliquer quelles sont les matières qu’il préfère et avec lesquelles il est le plus à l’aise. On aborde également tout ce qu’il aime faire d’une manière générale. Lors d’un deuxième entretien, j’invite les parents à intervenir. Il est en effet important de savoir dès le départ si l’on peut ou non se diriger vers des filières d’enseignement onéreuses ou non.

Est-ce toujours mieux de partir à l’étranger?
Je l’encourage de moins en moins. Désormais, pour certaines études, l’étranger n’est plus justifié, d’autant que cela représente de gros sacrifies pour les parents. Il faut aussi rappeler que pour les enfants, c’est souvent un quitte ou double. Difficile de se retrouver seul, souvent pour la première fois loin et cela, dans un environnement nouveau. Il faut être vraiment mûr pour résister. D’ailleurs, certains élèves préfèrent rester. Et pourquoi pas, de grandes écoles de commerce ou d’ingénieurs se sont ouvertes au Maroc et les universités privées proposent des filières intéressantes. De nombreux établissements proposent un cursus qui démarre ici et, au bout de deux voire trois ans, se poursuit à l’étranger. Une opportunité d’obtenir un diplôme international et de bénéficier des effets formateurs d’un séjour à l’étranger.

Que faire quand les parents poussent leur enfant vers une voie qu’il refuse?
J’ai tendance à dire aux parents «Laissez-moi faire mon travail!». Il y a d’ailleurs plusieurs cas de figure. Chaque famille est différente, chaque enfant l’est aussi. Parfois, un étudiant est réfractaire à l’idée de faire médecine et de reprendre le cabinet médical de ses parents mais il agit surtout en réaction contre eux. Mieux vaut alors tenter de structurer le raisonnement de l’ado et d’essayer d’instaurer un dialogue au sein de la famille. Parfois, l’étudiant n’est clairement pas fait pour les études dont rêvent, pour lui, son père et sa mère. Mieux vaut, dans ce cas, qu’il se dirige vers ce qui lui plaît au risque d’obéir à ses parents mais d’abandonner par la suite!

Quels sont les premiers critères à prendre en compte lors de l’orientation?
En tout premier lieu, je dirais la personnalité de l’étudiant. Est-il plutôt artiste ou plutôt technique? Aime-t-il les challenges? Est-il autonome ou a-t-il, au contraire, besoin d’encadrement?… Autant de critères qui interviennent dans le choix de la filière et le type d’enseignement, IUT ou faculté, études longues ou courtes, Maroc ou étranger. En deuxième position, je mettrais le contexte familial et les moyens financiers. Enfin, le dossier scolaire est également important. Un élève moyen a peu de chance d’être accepté dans les écoles les plus réputées et les plus demandées.

Cela veut-il dire que tout est déjà joué avant d’entrer dans le supérieur?
Aujourd’hui, je dirais au contraire que tout est possible si on le veut vraiment et si on est prêt à bosser pour cela. Un étudiant n’ayant pas les moyens de partir à l’étranger mais souhaitant se lancer dans une matière qui n’est pas enseignée au Maroc, peut entamer une formation «classique» puis, via internet, suivre des formations diplômantes et pourquoi pas faire ensuite une spécialisation dans un établissement réputé au niveau international.