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Ghizlane Agzenaï : l’étoile montante de l’art urbain marocain

By mai 5, 2019 Actu

En plus d’être parmi les seules artistes femmes marocaines à opérer dans le champ de l’art urbain, Ghizlane Agzenaï peut se targuer d’inaugurer, à tout juste 30 ans, sa toute première exposition personnelle à la Galerie 38 à Casablanca. Rencontre avec une autodidacte.

Propos recueillis par Rim Keddabi · Photos DR

 

 

Quel est votre parcours?
J’ai toujours été passionnée d’art urbain pour son côté spectaculaire. J’ai d’abord travaillé en agence de communication puis en design graphique d’objets, tout en affinant, en parallèle, ma pratique artistique, puisque je suis autodidacte. Mon parcours m’a conduite à Berlin en 2016-2017, dans l’atelier de deux frères, les Low Bros, dont j’aimais particulièrement le travail, et qui m’ont accueillie en résidence chez eux durant 6 mois. C’est là que j’ai pu poursuivre ma recherche esthétique et que ma carrière artistique a véritablement débuté.

Comment définiriez-vous votre style?
Je fais ce que l’on appelle de l’abstraction géométrique. Que ce soit en peinture, en collage ou pour mes installations, je travaille toujours avec des formes géométriques qui s’entrelacent et qui donnent un effet de 3D, une illusion d’optique.

D’où vous vient cet amour des formes?
En grandissant j’ai été marquée par les films de science-fiction, avec leurs consoles et leurs robots pleins de couleurs, de lumières et de formes géométriques. Je suis aussi imprégnée de l’esthétique des années 80-90 avec leurs formes simples mais percutantes qui donnent l’illusion de la 3D. En travaillant mon style, j’ai découvert, dans un jeu vidéo, une forme et j’ai eu comme un flash : j’avais trouvé ce que je cherchais visuellement, et j’ai commencé à jouer avec les formes.

La couleur est également très importante dans votre travail.
Oui, elle a une place centrale. C’est elle qui véhicule de l’énergie, de la force, de la joie ou de l’optimisme. Généralement, quand je peins, c’est moi qui prépare et qui mélange mes couleurs pour trouver la teinte idéale. J’aime en chercher de nouvelles, les faire jouer ensemble. Les propositions sont infinies.

Pourquoi votre exposition s’intitule «Totem»?
Je suis très active sur les réseaux sociaux, et à chaque fois que je souhaitais partager mon travail avec ma communauté, j’étais gênée à l’idée de dire «voici ma dernière œuvre». J’avais besoin de trouver un autre mot pour caractériser mes travaux. Au fur et à mesure de mes recherches, je suis tombée sur le terme de «totem» et j’ai lu qu’une de ses définitions était «un objet qui représente un esprit bienveillant».  C’était parfait, car c’est exactement ce que je veux offrir au monde.

 

Exposition «Totem» de Ghizlane Agzenaï.
A découvrir jusqu’au 21 avril 2019, à la Galerie 38 (section Urban), Casablanca.