Avec Kenza Jai Hokimi, psychothérapeute et master coach certifiée en neurosciences motivationnelles et scolaires, on tente de mieux cerner les répercussions du comportement parental sur la construction de la personnalité de l’enfant et de son parcours.
En tant que figure d’attachement, le parent se doit de remplir le réservoir affectif de l’enfant qui se vide sans cesse au cours de la journée. Comme le dit Isabelle Fillozat : «L’amour n’est pas une récompense mais un carburant.»
Dépendant des expérimentations et des expériences, la plasticité du cerveau de l’enfant est fortement tributaire de la qualité de la présence de l’adulte auprès de sa progéniture. En effet, des interventions éducatives adéquates permettent de développer des habilités relationnelles et des habitudes contribuant à l’épanouissement, aux apprentissages et au développement optimal de l’enfant. Ainsi, plus l’adulte offre la possibilité d’une intervention éthique, intègre et humaine, plus il contribue à la construction de soi de l’enfant et au renforcement de sa résilience, c’est-à-dire la capacité à surmonter différents traumatismes ou difficultés.
L’écologie familiale
Unité écologique fondamentale, la famille représente outre des liens génétiques et affectifs entre ses membres, une culture commune, une organisation sociale, un centre de décision et un lieu d’apprentissage et d’éducation. De nos jours, la pression quotidienne a des répercussions directes ou indirectes sur l’environnement écologique familial. Soumis à une complexité croissante, le parent peut être dépassé par la tâche et submergé émotionnellement. Ces éléments peuvent rendre difficile le processus de développement de l’enfant. Et, parce que les parents ont le pouvoir de développer une conscience chez l’enfant, ils ont besoin de pouvoir ressentir ses émotions. Cela participe à l’élaboration du «moi»; le moi étant indissociable du nous. Dans ce contexte, il est essentiel de se rendre compte que chaque action, chaque geste interagit avec un certain nombre de neurones.
Les neurones miroirs
Ces neurones ont un impact énorme sur la cognition sociale de l’enfant comme de l’adolescent. Ils soulignent encore l’importance du comportement parental et leurs rôles dans le bon déroulé de leurs apprentissages. Ainsi, en regardant un parent lire, l’enfant va l’imiter et plus ce geste sera répété, plus l’enfant va s’en imprégner. Les neurones miroirs parentaux vont véritablement contribuer à sculpter les voies neuronales de leurs enfants. Notons que ce mimétisme neuronal passe souvent par la fonction visuelle mais il peut aussi dépendre d’autres sens comme l’ouïe. Le plein potentiel des neurones miroirs se révélant chez le fœtus, il est dès lors essentiel pour une maman souffrant de baby blues de consulter afin de ne pas inhiber son enfant.
Le savoir-être parental
– Prendre conscience de sa communication : Inutile de s’énerver, de crier, ou de faire du chantage, cela ne calmera pas l’enfant; bien au contraire.
– Faire preuve d’empathie : La capacité d’accueil et la sensibilité du parent sont des ingrédients essentiels afin d’accéder à la lecture des émotions de l’enfant.
– Essayer d’acquérir régulièrement de nouvelles compétences : Plus un parent travaille sur son bien-être, plus son enfant va l’imiter.
– Faire en sorte de mettre en avant des moments de parentalité afin d’exprimer son amour inconditionnel, ceux-ci jouant un rôle décisif dans la construction de l’enfant.