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Ramadan & diabète : précautions à prendre

By mars 21, 2023 Actu, Parents

De prime abord, il est recommandé aux personnes vivant avec le diabète de ne pas jeûner Si le patient insiste, un accompagnement est nécessaire pour minimiser les risques. Eclairage avec Dr Kenza Sekkat

Dans tous les cas de figure, une visite chez le diabétologue avant ramadan, et après ramadan est essentielle pour faire le point et l’état des lieux avec le patient.

 

Jeûner pendant le Ramadan avec un diabète : risques et précautions
Les patients atteints de diabète doivent consulter leur médecin avant de jeûner pour évaluer leur risque. Selon l’International Diabetes Federation, le risque est faible, modéré ou élevé en fonction du type de diabète, de son équilibre glycémique et des traitements en cours. Le médecin peut alors ajuster le traitement et déterminer le moment opportun pour rompre le jeûne et pour la pratique de l’exercice physique. Pour une sécurité optimale, le patient doit consulter son médecin 6 à 8 semaines avant le début du Ramadan et effectuer une autosurveillance glycémique quotidienne.

Les risques du jeûne du Ramadan pour les diabétiques
Le Ramadan peut être difficile à gérer pour les personnes atteintes de diabète. La prise de médicaments hypoglycémiants peut provoquer des hypoglycémies et le jeûne peut entraîner des hyperglycémies et une déshydratation, qui peuvent conduire à des complications graves. Il est donc important pour les diabétiques de prendre des mesures pour contrôler leur diabète et de consulter leur médecin pour évaluer leurs besoins et leur sécurité.

Le Ramadan et le diabète : des précautions à prendre
En effet, le jeûne peut entraîner des hypoglycémies ou des hyperglycémies, ainsi que des symptômes de déshydratation.
Les personnes diabétiques doivent donc surveiller certains signes et symptômes, comme des sueurs, des pâleurs, des tremblements, des vertiges, des maux de tête et une vision trouble. Si l’une de ces manifestations survient, le jeûne doit obligatoirement être rompu, de même que lorsque la glycémie est inférieure à 70 mg/dl ou supérieure à 300 mg/dl.
En respectant ces consignes, les diabétiques peuvent jeûner durant le Ramadan en toute sécurité.

 

Dr Kenza SeKKAT
Spécialiste en endocrinologie,
diabétologie et nutrition.

Quels sont les tests à faire pour évaluer le niveau de glycémie pendant le ramadan ?
Durant le Ramadan, il est important d’effectuer plusieurs prises de glycémie capillaire. Il est conseillé de les effectuer avant le suhour, le matin, en milieu de journée, en milieu d’après-midi, avant le ftour, 2h après le ftour et à tout moment dès apparition de symptômes d’hypo ou d’hyperglycémie ou de sensation de malaise. Pour les personnes à faible et modéré risque, une à deux prises par jour sont suffisantes. Pour les personnes à très haut et haut risque, plusieurs prises par jour sont recommandées.

Quels conseils alimentaires donner aux personnes souffrant de diabète pendant le ramadan ?
Pendant le Ramadan, le rythme de vie et les habitudes alimentaires changent. Notamment, le repas du ftour est particulièrement copieux et dépassant souvent les 1500 Kcal. De plus, on constate une consommation excessive de glucides et d’aliments gras au ftour et entre le ftour et le shour.
Ces habitudes malsaines comprennent la prise du shour trop tôt, la consommation de grandes portions de glucides à index glycémique élevé, l’utilisation de graisses saturées et trans et la réduction de l’activité physique. Pour éviter ces risques liés au jeûne, il est important de suivre une prise en charge nutritionnelle adéquate et comprenant l’évitement de l’hypoglycémie, l’hyperglycémie, la déshydratation, la prise de poids et le déséquilibre électrolytiques.

Programme nutritionnel structuré
Il est recommandé de répartir équitablement les glucides sur les trois repas principaux (ftour, dîner et shour) et d’éviter le grignotage entre les repas. Les repas devraient comprendre 45-50 % de glucides à bas index glycémique, 20-30 % de protéines animales ou végétales et moins de 35 % de gras, en évitant les acides gras saturés et trans. La consommation de légumes et de salades devrait également être augmentée. De plus, il faut réduire les aliments gras et éviter les fritures, en privilégiant d’autres types de cuisson. L’apport en huile doit être quantifié. La seule boisson nécessaire est l’eau et il est important de bien s’hydrater tout au long de la soirée entre l’iftar et le shour. De plus, le pain complet riche en fibres ou au son est à privilégier. Le type d’aliment à prendre pour la rupture du jeûne doit être adapté en fonction de la glycémie avant le ftour (3 dattes et un verre d’eau ou une date et un verre de lait). Le dîner doit être pris 3-4 heures après le ftour et la glycémie surveillée après le repas du ftour. Pendant le shour, les glucides à bas index glycémique et les fibres doivent être privilégiés (par exemple un verre de lait avec un morceau de pain complet au fromage et une pomme, ou une hsoua avec des oléagineux et une banane avec un verre de lait).
Enfin, l’autosurveillance glycémique est indispensable tout au long de la soirée. Il est également important d’éduquer les diabétiques non jeûneurs car ils jeûnent souvent avec les jeûneurs et s’alimentent également en fin de soirée. Il est conseillé aux diabétiques non jeûneurs de diviser la ration du soir en deux et de laisser l’autre moitié pour le déjeuner du lendemain.