
Imene Kabani
Nutritionniste
Quels sont les aliments déconseillés pendant la grossesse ?
Pendant la grossesse, certains aliments doivent être évités en raison des risques qu’ils présentent. Les viandes et poissons crus ou insuffisamment cuits (tartare, sushis, saumon fumé) exposent à la toxoplasmose et à la listériose. Les œufs crus, présents dans la mayonnaise maison ou le tiramisu, peuvent transmettre la salmonellose.
Les produits laitiers et fromages au lait cru sont également déconseillés pour prévenir la listériose. Certains poissons, comme le requin, l’espadon et le thon rouge, contiennent trop de mercure, ce qui est nocif pour le système nerveux du bébé. Une consommation excessive de caféine (plus de 2 tasses par jour) peut aussi augmenter le risque de prématurité et de faible poids de naissance.
Enfin, les produits ultra-transformés et riches en sucre (sodas, viennoiseries, biscuits industriels) favorisent l’obésité maternelle et le diabète gestationnel. Mieux vaut privilégier une alimentation saine avec des viandes bien cuites, du lait pasteurisé et des poissons pauvres en mercure comme la sole ou la sardine.
Quand faut-il prendre des compléments alimentaires ?
Certains nutriments sont indispensables au bon développement du bébé et peuvent nécessiter une supplémentation. L’acide folique (B9) est crucial pour prévenir les malformations du tube neural et doit être pris dès le début de la grossesse. La vitamine D est essentielle à la formation osseuse et doit être complétée si l’exposition au soleil est insuffisante.
Le fer, présent dans la viande rouge et les lentilles, aide à prévenir l’anémie maternelle. Il est mieux absorbé lorsqu’il est associé à la vitamine C (citron, orange). L’iode, contenu dans le sel iodé et les poissons, est indispensable au développement cérébral du bébé. Enfin, les oméga-3 (DHA), présents dans les sardines et l’huile de lin, sont essentiels pour le cerveau et la vision du fœtus.
Une alimentation équilibrée peut suffire, mais une supplémentation est recommandée en cas de carence, de grossesse multiple ou de régime végétalien.
En quoi l’alimentation maternelle influence-t-elle le bébé ?
L’alimentation de la mère joue un rôle fondamental dans la croissance et le métabolisme du bébé. Les oméga-3, l’iode, le fer et la vitamine B12 sont essentiels au développement cérébral. Un manque de ces nutriments peut entraîner des retards cognitifs.
Un régime riche en fibres et en probiotiques (fruits, légumes, céréales complètes) renforce le système immunitaire du bébé et réduit les risques d’allergies. La santé osseuse et musculaire dépend aussi du calcium et de la vitamine D.
L’alimentation maternelle influence la santé de l’enfant jusqu’à l’âge adulte. Une mauvaise alimentation pendant la grossesse peut augmenter les risques d’obésité et de diabète. Par ailleurs, le fœtus perçoit les saveurs du liquide amniotique, ce qui peut influencer ses préférences alimentaires après la naissance.
Les bons réflexes à adopter
Une alimentation variée et équilibrée est essentielle. Il est recommandé de bien cuire les aliments, d’éviter les produits ultra-transformés et de privilégier des protéines de qualité. L’apport en nutriments doit être assuré par l’alimentation, avec des compléments si nécessaire.
Enfin, un suivi médical et nutritionnel tout au long de la grossesse permet d’adapter son régime alimentaire aux besoins du bébé et d’assurer une grossesse en bonne santé.