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Les neuromythes en éducation

By août 3, 2019 Bien-être

Croyances erronées sur le fonctionnement du cerveau, les neuromythes continuent, malgré de récentes études, d’avoir la peau dure. Parce qu’il s’avère que l’utilisation avertie des connaissances actuelles en neurosciences peuvent conduire à de meilleurs choix et décisions, on vous propose de cibler 5 idées saugrenues à oublier au plus vite.

 

 

Se manifestant dans chacun de nos gestes, comportements, perceptions ou pensées, notre cerveau et, par là même, celui de nos enfants est au cœur de nos préoccupations. Lui prêtant volontiers des capacités extraordinaires, nous avons pour mauvaises habitudes de céder à des interprétations hasardeuses guidées par de faux-espoirs et renforcées par des connaissances dépassées ou des distorsions d’avancées scientifiques trop vulgarisées.

1. Seul 10% de notre cerveau est utilisé
Rendu notamment célèbre par la célèbre production de Luc Besson, Lucy, ce neuromythe des plus tenaces a pourtant été démenti avec force par le neurologue Barry Beyerstein. La stimulation constante de chacune des zones cérébrales, et ce, même durant le sommeil, est clairement mise en lumière par les techniques d’imagerie médicale.

2. L’étiquette «cerveau gauche» ou «cerveau droit»
Tout autant ancrée dans les esprits, cette opposition entre les hémisphères – gauche pour la logique et les mathématiques, droit pour l’imagination et créativité – devrait pourtant être complètement révolue. Les neurosciences ayant en effet largement prouvé que les deux hémisphères sont connectés en permanence et travaillent simultanément. Personne n’est donc totalement analytique ou créatif.

3. Pour bien apprendre, il faut trouver son style d’apprentissage
S’il convient aujourd’hui de tenir compte de la sensibilité des élèves et de combiner plusieurs manières d’enseignement, force est de constater qu’aucune étude n’a démontré de lien entre la modalité sensorielle (ouïe, vue, toucher) utilisée et l’efficacité de la méthode d’apprentissage. Etre auditif, visuel ou kinesthésique relève, en effet, d’une préférence liée à l’une de ses modalités et non pas à une méthode d’apprentissage à proprement parler.

4. Muscler son cerveau rendrait plus intelligent
Créés dans les années 1970 au Etats-Unis, les fameux programmes de Brain Gym, devaient permettre d’activer le cerveau et d’optimiser son fonctionnement et son stockage par des mouvements et exercices spécifiques. Bien que le Brain Gym ait rencontré un franc intérêt à travers plus de 80 pays, il ne s’appuie pourtant que sur des anecdotes et des études non rigoureuses.

5. L’effet Mozart
Pendant longtemps s’est largement transmise l’idée selon laquelle si un bébé, voire même un fœtus, écoute de la musique classique, il a des chances de devenir plus intelligent.
Prenant directement sa source dans une étude scientifique publiée dans la prestigieuse revue Nature, ce neuromythe tend plus précisément à justifier un lien entre la musique classique et l’augmentation sensible du QI, un repos plus profond et réparateur et une amélioration de la créativité et l’imagination.

 

Pour faire tomber les idées reçues!
«Mon cerveau, ce héros» d’Elena Pasquinelli. Cette philosophe de formation s’intéresse à l’éducation et à la manière dont les connaissances produites par la recherche peuvent permettre d’améliorer les pratiques.