On le sait intuitivement, la musique nous fait du bien. Elle nous transporte, nous éveille, nous met de bonne humeur ou nous apaise. Il y a des siècles, elle était même utilisée à Fès pour ses vertus thérapeutiques. Les neurosciences nous le prouvent scientifiquement et ajoutent même une nouvelle donnée : la musique est bonne pour l’apprentissage. Petit tour théorique et pratique de la question avec Sofia Rafai et Armelle Bigot.
«Nous avons vu des enfants «bloqués» dans leur apprentissage du langage passer rapidement ces étapes grâce au chant» Sofia Rafai.
Crèche à part entière, puisqu’elle distille l’ensemble des apprentissages conseillés par la pédagogie la plus actuelle (motricité et motricité fine, socialisation, langage…), P’tits solistes se caractérise par l’intégration de la musique au cœur de son programme au point d’en être une véritable «colonne vertébrale». Et pour les plus grands, l’établissement a également développé un Centre Artistique, ouvert les mercredis après-midi, samedis et dimanches. Le but n’est pas de pousser les enfants à devenir des musiciens professionnels mais plutôt de leur faire bénéficier pleinement des apports de la musique en matière de développement cérébral tel que l’ont confirmé les études.
La musique favorise l’ouverture d’esprit et l’imagination
Armelle Bigot veille à éveiller les petits à toutes les musiques, classiques comme contemporaines ou traditionnelles et venant de tous les pays du monde. «Dans leur jeune âge, les enfants sont disposés à tout écouter. Ils sont sans préjugés. Plus les rythmes et les langues sont variés, plus les enfants améliorent leur capacité à saisir les détails, à distinguer des sons», souligne Armelle Bigot. Il a également été démontré que la musique encourage les enfants à explorer leurs sentiments et à utiliser leur imagination. «J’encourage vivement tous les parents à offrir un instrument de musique plutôt qu’une tablette !», insiste Sofia Rafai.
Un outil de développement du langage
Ensuite, la musique et le chant favorisent aussi l’appropriation des mots, qu’il s’agisse de sa langue maternelle (la raison d’être des berceuses !) ou d’autres langues. Les scientifiques ont démontré qu’en plus d’affiner l’ouïe, ils ont un apport indéniable en matière de «conscience phonologique» (la conscience que les mots sont composés de phonèmes et de sons), ce qui favorise la perception, le découpage et la manipulation des unités sonores du langage.
La musique instaure un climat adapté
Les études neurobiologiques et physiologiques ont démontré que la musique conduit à une plus grande production d’hormones de bien-être et une réduction des hormones de l’agression ou de la frustration. Elle instaure donc un climat bienveillant, propice à l’apprentissage. Suivant les rythmés proposés, la musique favorisera la concentration, la détente ou… l’expression corporelle (pour développer la coordination motrice, l’équilibre, le tonus et l’orientation spatiale). Quant à l’utilisation de tout instrument, depuis un simple hochet, il permet à chacun d’exprimer ses sentiments mais aussi d’apprendre à être en interaction avec ses pairs.