Face à une obésité croissante et ce, même chez les tout-petits, s’interroger sur l’éducation alimentaire que nous transmettons à nos enfants est essentiel. Aussi, avec le docteur Bouchra Amsaguine, nutritionniste, on tend à déterminer quelques pistes susceptibles de limiter l’appétence de nos bambins au sel et au sucre.
«Une flore intestinale mal nourrie dès la petite enfance entraîne des risques accrus d’obésité. Le Candida Albicans (champignon raffolant du sucre) concourt, de par les signaux qu’il envoie au cerveau, à des comportements compulsifs.»
Du thé en passant par le tajine familial et le fameux quignon de pain accompagnant le plus souvent les mets présentés à table, les occasions d’excès en sucre et en sel sont nombreuses. En tant que parent, il convient de s’interroger sur les conséquences que peuvent avoir certaines de ces habitudes quotidiennes afin de les prévenir au mieux. En effet, couplées à une sédentarité trop souvent établie au sein des familles, elles peuvent entraîner chez l’enfant des prédispositions à l’hypertension artérielle, au diabète et à l’obésité. Contrer l’appétence au sel et au sucre depuis son plus jeunes âge, contribue à ce qu’en grandissant, l’enfant ait un goût moindre pour le sucré et le salé.
Un palais des saveurs en développement
Si, chez les enfants, la quantité journalière de sel ne doit pas dépasser 0,23 g, chez les nourrissons, il est de mise de ne pas ajouter de sel du tout à leurs purées. Notons, en effet, que le nourrisson possède une concentration papillaire beaucoup plus importante que celle de l’adulte et qu’il est de ce fait nécessaire de lui laisser la possibilité de découvrir le goût des aliments dans leur état le plus brut. Pour les rendre goûteux, il est nutritionnellement plus intéressant d’user d’herbes aromatiques comme le basilic, la ciboulette ou le thym. Chez l’enfant, quelques épices pourront être ajoutées aux plats. En plus de permettre aux bambins de voir leur palette gustative s’enrichir au fil du temps, celles-ci, à l’instar du cumin, du gingembre ou du curcuma, impacteront positivement leur métabolisme. Quant au sucre, qu’il soit raffiné ou non, il convient de tenter de le bannir au maximum des placards en privilégiant les aliments naturellement sucrés (fruits de saisons, d’excellentes sources de fibres) et en optant occasionnellement pour les alternatives végétales (coco, agave). Soulignons que, contrairement au sel qui fait partie des sels minéraux essentiels, l’organisme n’a pas besoin d’apports en sucre. Relevant de l’envie, ils doivent être occasionnels pour qu’ils demeurent salutaires!
Une conscientisation familiale
– Des plats de partage : Tajines et autres plats familiaux se doivent d’être ajustés en sel afin que toute la famille puisse en profiter en respectant les apports journaliers de chacun.
– Des cuissons savoureuses et vertueuses : Opter pour la grillade, la vapeur, la cuisson à l’étouffée ou encore la papillote assure de donner davantage de goûts aux aliments et donc de limiter l’ajout de sel comme exhausteur. La cuisson des légumes et des féculents doit également être «al dente»; l’indice glycémique augmentant considérablement en cas de cuisson poussée.
– L’indispensable de la maisonnée : Occupant une place centrale, le pain se doit d’être choisi avec soin en s’orientant exclusivement vers les pains complets. Le pain blanc ayant un indice glycémique important, il déclenche rapidement la sensation de faim et par la même les envies de grignotage.