«Je veux devenir coach», une petite phrase qui sort souvent de la bouche de ceux et celles qui envisagent une reconversion professionnelle, c’est même la profession qui est majoritairement plébiscitée. Il faut dire que c’est une profession qui fait sens, tout en offrant des perspectives financières intéressantes. Après avoir cerné brièvement les tenants et aboutissants de cette profession, rencontre avec Jihane Labib, coach certifiée PCC par ICF Global, fondatrice de Coachinglab Academy et Past-President de ICF Maroc, qui nous parle de la formation et des prérequis.
Le coaching est récent. Il est né il y a 30 ou 40 ans aux Etats-Unis dans l’univers du sport. Il s’est vite propagé au monde de l’entreprise et, vu les résultats obtenus, s’est bien vite répandu à travers le monde. Cette pratique a été introduite au Maroc par les multinationales et les grands groupes. Depuis 2010, il est plébiscité par le grand public. C’est l’ICF (la Fédération Internationale de Coaching) qui a véritablement professionnalisé le métier en mettant en place un référentiel. Présente dans 141 pays, dont le Maroc, cette fédération a édité une charte de déontologie et de d’éthique, reconnue désormais par les multinationales, ce qui explique que les appels d’offres exigent souvent un coach certifié ICF.
Comment obtient-on cette certification?
Après avoir suivi un programme de formation adéquat et avoir réussi le processus de certification, le futur coach signe la charte qui a été évoquée plus haut. Au Maroc, les bons instituts de formation ont un programme qui s’étale sur une année, voire deux. Les critères de sélection pour intégrer cette formation sont importants. On regarde quel est le parcours de la personne ainsi que son âge (on estime généralement qu’il faut avoir plus de 28 ans), sa formation de base, son expérience professionnelle, ce qu’elle veut faire, quelles sont ses prédispositions… Il est essentiel d’avoir vécu des choses, d’avoir surmonté des défis et d’avoir développé une sécurité ontologique avant de s’orienter vers l’accompagnement des autres. La supervision est une notion essentielle dans la certification internationale qui exige, en outre, un minimum de 100 heures de vol cumulées.
Tout le monde peut-il devenir coach?
Un coach accompagne un individu (ou un groupe) vers la réalisation de ses objectifs de manière efficiente à travers un processus de co-construction, en se basant sur ses propres ressources. A la grande différence de l’enseignement ou du mentoring qui relèvent de la transmission de savoirs, le coaching opère dans le domaine de la maïeutique. Il s’agit d’interroger un individu, par des questionnements puissants, pour l’amener à grandir, à sortir de sa zone de confort, à prendre de la hauteur et à le faire progresser vers l’autonomie. On crée un espace, on lui offre «un appartement vide et on l’invite à le meubler».
Cela nécessite une grande qualité d’écoute et de sensibilité à l’humain. Il est également important d’avoir effectué, au préalable, un vrai travail sur soi ayant permis d’éteindre toute interférence qui pourrait empêcher cette écoute ou provoquer des distorsions.
La certification, un processus continu
La certification ICF est liée à un programme de formation, à un accompagnement à travers un mentorat et aussi à un nombre d’heures d’exercices. Après avoir réussi son test, le coach peut aspirer à 3 niveaux de certification plus élevés, l’ACC (Accridited coach certified), le PCC (Professional certified coach) et le MCC (Master Certified Coach).
