Depuis sa création en 2001, le FICAM, organisé par la Fondation Aïcha en partenariat avec l’Institut français de Meknès, accompagne la jeunesse marocaine dans son exploration du monde merveilleux des films d’animation en invitant dans les salles de projection de Meknès des productions des quatre coins de la planète. Grande première cette année, du 6 au 11 mai, le Maroc était à l’honneur.
Le FICAM 2022 s’est achevé par des applaudissements nourris, beaucoup d’émotions et surtout des «au revoir» et des «à l’année prochaine» car cet événement fait partie de ceux que l’on quitte avec la furieuse envie de revenir.
Le Festival, c’est une compétition de courts et longs métrages, dont les prix sont attribués par un jury de professionnels mais aussi par le public et un jeune public (un jury composé d’élèves de Meknès), des prix qui ont particulièrement ému les lauréats japonais, danois, canadiens et français.
C’est avec fierté que Mohamed Beyoud, Directeur artistique du Festival International d’Animation de Meknès avait annoncé le pays à l’honneur de la 20ème édition du FICAM : le Maroc. Une information qui a été, pour beaucoup, une révélation car oui, le Royaume compte désormais des studios de production de films d’animation. Une belle récompense pour Mohamed Beyoud qui a veillé à intégrer au sein du FICAM un volet formation à destination des jeunes issus d’écoles d’art et de cinéma et ce, dès 2004.
Le Festival, incubateur de l’animation marocaine
Cette année, le Directeur du Festival a aussi lancé le premier Forum marocain du film d’animation pour soutenir la jeune production marocaine. Ce forum a rassemblé des professionnels internationaux, les Écoles des Beaux-Arts de Casablanca et Tétouan, des représentants d’Al Aoula et 2M ainsi que des studios d’animation marocains dont Lorem, Artcoustic et Neverseen, producteurs des premières séries d’animation made in Morocco pour la télévision nationale. Les festivaliers ont eu la chance de découvrir en avant-première un des épisodes de «Hikayat wa îibar» (Contes et apprentissages) produit par Artcoustic pour Al Aoula. Une projection qui a suscité une trombe d’applaudissements, de même que d’autres créations de ce studio représenté par Ali Rguigue et Mustapha El Fekkak. Tous deux ont souligné comme ils sont heureux de savoir que leurs enfants pourront enfin voir à la télévision des animations qui racontent des histoires et des univers qui leur ressemblent, ce que les générations précédentes de Marocains n’ont pas connu.
Des visées internationales
Certes, le secteur de l’animation est encore à son stade embryonnaire dans notre pays, mais ces trois structures ambitionnent d’en devenir les premiers maillons, avec le projet d’exporter leurs créations vers d’autres pays. Le Forum marocain du film d’animation s’inscrit d’ailleurs dans la perspective d’organiser, dans les années à venir, un véritable marché du film d’animation marocain. Les premières amorces de ce marché sont déjà là. En effet, TV5, partenaire de longue date du FICAM, s’est montrée particulièrement intéressée par les studios marocains, d’autant plus qu’elle vient de lancer, dans la région Maghreb et Moyen-Orient, Tivi5 Monde, la chaîne de télévision ludo-éducative destinée aux 4-14 ans. «Nous espérons pouvoir initier rapidement des collaborations avec des créateurs locaux. Cela permettra non seulement à nos téléspectateurs marocains de se reconnaître aussi bien physiquement que culturellement mais aussi d’accroître la visibilité planétaire de la culture marocaine», a souligné Zina Berrahal, directrice marketing Maghreb-Orient de TV5 Monde.
Le FICAM, épicentre du meilleur de l’animation internationale
En attendant que la production marocaine connaisse le succès à travers le monde, une sélection des meilleurs longs et courts métrages internationaux a été diffusée à Meknès pour le plus grand bonheur des quelque 25.000 festivaliers de tous âges, dont 5.000 écoliers. Le FICAM 2022, c’était aussi la présence de très grandes personnalités du film d’animation qui ont partagé, avec générosité, leur expérience et leur savoir-faire comme le réalisateur japonais Ayumu Watanabe, le réalisateur et scénariste irlandais Tomm Moore et un fidèle du FICAM, Michel Ocelot, papa, notamment, du célébrissime Kirikou, qui a également animé une master class mémorable. Il y eut aussi de formidables moments de rire avec Philippe Pethyieu et Véronique Augerau, les voix françaises de Marge et de Homer Simpsons.
