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Exposition de la collection permanente de Montresso* « Regard sur la photographie »

By mai 24, 2023 Actu, Agenda
Pour clôturer la saison culturelle, la Fondation Montresso a l’honneur de présenter l’exposition collective Regard sur la photographie, qui se tiendra du 20 mai au 22 juillet 2023 au sein de son Espace d’Art.
Pour un rendez-vous devenu maintenant annuel, la Fondation Montresso met en lumière la diversité de sa collection permanente. Cette saison culturelle, la photographie a les honneurs, il s’agit de dévoiler les multiples visages de ce médium et de donner à voir les différents projets artistiques soutenus ; la diversité des genres faisant écho à la multiplicité des techniques représentées. L’exposition Regard sur la photographie se déploie ainsi en trois temps, suivant un regard pluriel sur et à travers le médium.
Dans le sillage des grands maîtres, Maya Ines Touam, Wahib Chehata et Ishola Akpo donnent vie à une photographie picturale où les frontières entre peinture et photographie se brouillent. En explorant les potentiels du numérique, Ishola Akpo crée des images multimédia à la lisière entre figuration réaliste et fiction métaphorique. Invitation à une lecture plurielle, la figure humaine reste au centre d’une composition picturale qui trouve sa continuité dans les oeuvres de Wahib Chehata. Revisitant les chefs-d’oeuvre de la Renaissance au Romantisme, ses images se composent tels des tableaux et révèlent des mythologies multiples. Ces oeuvres aux références temporelles mouvantes résonnent dans les vanités contemporaines de Maya Ines Touam. Défiant les codes générationnels, elle explore les signifiés d’une mémoire au carrefour des cultures.
La photographie articule ainsi une approche sensible aux êtres et aux choses où la recherche reste au coeur d’une relation à l’existence instable. Dans un accompagnement à long terme, les travaux de Yasmine Hatimi, Olivier Monge et Mouna Saboni documentent alors les mutations en cours de notre monde. Interrogeant l’impact des conventions socio-familiales sur la construction identitaire, Yasmine Hatimi déconstruit les couches constitutives de la notion de masculinité et de sa performance. Prenant un aspect plus personnel, la photographie de Mouna Saboni élabore un récit intime où le propre cheminement se reflète dans une interrogation de l’édification identitaire à travers l’Histoire et les cultures. Le sondage du territoire dans sa matérialité et sa symbolique y détient une place primordiale et se prolonge dans les images d’Olivier Monge. Croisant les regards autour de l’impact de l’humain sur son environnement, son oeuvre fait émerger la matière du charbon comme lien immédiat à une terre changeante.
Le recours aux matières premières mène vers une reconsidération de la photographie comme procédé expérimental. En libérant le procédé photographique, les oeuvres de Roxane Daumas, Michael Reese et Hasnae El Ouarga recourent ainsi à des procédés plus anciens dont l’expression devient d’autant plus intrigante. Questionnant les territoires en transition, la gomme bichromatée de Roxane Daumas retrace les contrastes et les ambiguïtés de l’aménagement des espaces urbains. Évoquant à sa manière les histoires oubliées ou imaginaires, Michael Reese crée des images sans appareil où récit personnel et récit officiel se confondent dans une réinterprétation de l’Histoire et de son écriture. Le cyanotype devient alors un élément essentiel dans un rapport physique à l’image, où le geste révèle des histoires enfouies. C’est le potentiel évocateur de ce médium qui s’épanouit dans les oeuvres astrales de Hasnae El Ouarga. Tissant un rapport immédiat entre le terrestre et l’invisible, ses oeuvres reflètent un cheminement intime où les réminiscences personnelles complètent une narrative universelle.
Dans un éloge de l’hybridité et des approches plurielles à la photographie, les artistes s’emploient à différents photolangages où la poésie est vectrice de toute chose. Venant du Maroc et d’ailleurs, ils capturent et canalisent les émotions en nous confiant une version différente du monde, captée de leur propre angle de vue.
PASSEUR D’ART
Présente au Maroc depuis 2009, la Fondation Montresso est un lieu hybride dont les missions sont de soutenir la création et promouvoir la diversité des champs de la recherche artistique actuelle. Par l’entremise de sa résidence d’artistes Jardin Rouge, de son espace d’art et de ses actions hors les murs, la Fondation Montresso s’investit auprès des artistes afin de favoriser une démarche multiple, au-delà des frontières et des normes. La Fondation participe à l’essor artistique de Marrakech aux côtés des acteurs culturels locaux afin d’encourager les rencontres et les dialogues entre les différentes réflexions picturales et intellectuelles. Les arts et la culture jouent un rôle capital dans une société contemporaine en pleine mutation. En affirmant une autre dimension du présent, l’art permet à l’individu de s’identifier, s’émouvoir et s’interroger. Parce que les artistes questionnent les rapports au monde et qu’ils ouvrent des perspectives inédites, la Fondation Montresso se doit d’assurer son rôle de passeur d’art.
RÉSIDENCE D’ARTISTE
Créée par la Fondation Montresso , la résidence d’artistes Jardin Rouge soutient et accompagne depuis bientôt dix ans les recherches d’artistes internationaux. Chaque saison culturelle, les huit ateliers accueillent près de trente artistes, dans un environnement préservé, propice à l’expérimentation et au dialogue. Centré autour de la thématique des territoires, Jardin Rouge est un laboratoire de création dans lequel les artistes bénéficient d’un temps de recherche mais aussi d’une aide à la diffusion.