Bien que 80% des cancers du sein touchent des femmes âgées de plus de 50 ans, le dépistage et, avant cela, la palpation sont incontestablement des gestes qui sauvent et qu’il convient d’adopter au plus tôt. Vis-à-vis de nos mères, nos sœurs, nos nièces, nous sommes toutes concernées par ce devoir de sensibilisation.
S’il constitue la principale cause de mortalité par cancer chez les femmes, c’est surtout parce qu’il est fréquent (il représente un tiers de l’ensemble des cas de cancer chez la femme). Cela ne veut pas dire qu’il est fatal, bien au contraire. La raison : outre les améliorations de la prise en charge médicale, c’est bien le développement des campagnes de dépistage et de sensibilisation à l’importance des mesures de prévention qui ont amélioré la situation. On ne le dira jamais assez : plus une tumeur maligne est détectée tôt, plus le cancer sera facilement soigné et moins les séquelles liées aux traitements seront importantes.
Une prévention essentielle
À l’heure actuelle, bien que de nombreux facteurs de risques aient été identifiés – facteurs hormonaux et reproductifs, antécédents familiaux ou personnels, facteurs de risque liés aux modes de vie ou à l’environnement-, il existe encore des incertitudes quant au poids de ces facteurs dans le développement de ce cancer. Il reste donc difficile, dans ce contexte, de mettre en place une stratégie de prévention permettant de se protéger totalement du cancer du sein et d’éviter le dépistage. Et, parce que nous sommes toutes sujettes à risque, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise un examen clinique des seins (palpation) par un professionnel de santé (généraliste, gynécologue ou sage-femme) tous les ans dès l’âge de 25 ans, en plus d’une auto-palpation régulière. La palpation des seins à la recherche de petites boules ou nodules est fondamentale avant de pratiquer des examens complémentaires tels que la mammographie, l’échographie mammaire ou la cytoponction. À partir de 50 ans : une mammographie de dépistage tous les 2 ans est désormais conseillée à toutes les femmes. Celle-ci se doit d’être accompagnée d’un examen clinique, et ce, même en l’absence de symptôme apparent ou de facteur de risque.
Pas de panique !
Lors d’une autopalpation, si vous ressentez une grosseur anormale, c’est généralement bénin mais il vaut mieux consulter sans tarder. S’il y a des antécédents de cancer du sein dans la famille ou certaines prédispositions génétiques, le médecin traitant peut également envisager d’autres examens de dépistage. Ces grosseurs ne sont pas forcément synonyme de cancer, ce geste permet en effet de révéler d’autres troubles soit des indurations ou placards mastosiques en cas de trouble hormonal associé, soit des nodules isolés ou disséminés sur tout le sein examiné ou sur les deux seins. Si ces nodules sont douloureux, de tailles variables et variant avec le cycle de la femme, il s’agit le plus souvent de kystes isolés ou d’une mastose fibrokystique. Si le nodule est ferme, mobile et peu sensible, il s’agit souvent d’un adénofibrome bénin du sein. à noter concernant le cancer du sein, qu’il peut s’agir d’une lésion évidente pour le médecin par l’aspect induré, adhérent et parfois inflammatoire de la tumeur. Mais souvent, la lésion est toute petite, indolore, mal limitée, parfois impalpable ce qui fait que seuls les examens radiologiques peuvent les suspecter. La confirmation de la malignité est assurée dans ces cas par la biopsie de la lésion.
Une sensibilisation active
Au Royaume et à travers le monde, la communauté des Amis du Ruban Rose œuvre activement chaque année à la sensibilisation du dépistage du cancer du sein. Tout au long de l’année, l’association marocaine veille également à accompagner les femmes atteintes d’un cancer du sein durant la maladie et en rémission notamment à travers l’organisation de groupes de parole et des rassemblements BIEN ETRE autour d’évènements musicaux et sportifs pour relever des défis ENSEMBLE.
L’auto palpation : trois étapes pour être tranquille
L’autopalpation et l’inspection visuelle tous les mois ou deux mois contribuent au dépistage précoce du cancer du sein et les chances de guérison à ce stade sont très bonnes.
1. Se mettre debout devant un miroir, et inspecter les seins afin de vérifier l’absence d’écoulement d’un mamelon, de crevasses, de plis anormaux ou encore d’une peau qui pèle.
2. Lever un des deux bras en l’air, puis grâce aux 3 doigts de l’autre main, effectuer une palpation du sein du côté du bras levé. Commencer par la partie externe, en mettant les doigts à plat et en effectuant de petits cercles. Ensuite, lever l’autre bras et faire le même geste sur l’autre sein. Ce qu’il faut rechercher : une sensation de boule, de fossette au niveau de la peau ou de grosseur.
3. Palper et presser également le mamelon et la zone située entre le sein et l’aisselle. Presser le mamelon afin de s’assurer qu’aucun écoulement ne se produise.
