
Dr.Mohamed Charif Khalifi
Ophtalmologue
L’ophtalmologie connaît une évolution rapide, notamment dans la lutte contre la cécité et le traitement des maladies oculaires comme le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Les avancées incluent des traitements modernes, tels que des lasers, des dispositifs médicaux pour réduire la tension intraoculaire, et des solutions innovantes pour corriger la vision.
Face à la progression alarmante de la myopie, notamment chez les jeunes, des solutions préventives émergent, comme des lunettes spéciales, des lentilles adaptées et des techniques chirurgicales avancées comme le SMILE, qui corrigent des myopies élevées avec des interventions rapides et peu invasives. Le développement des implants intraoculaires a également transformé la prise en charge des cataractes, permettant une vision de qualité, de loin comme de près, sans lunettes. Ces innovations illustrent une ophtalmologie tournée vers l’amélioration continue des soins et du confort des patients.

Dr. Salma Jamai
Médecin généraliste et passionnée de psychologie
Au Maroc, la médecine générale a profondément évolué ces 25 dernières années, adoptant une approche centrée sur la médecine de famille. Ce modèle privilégie une prise en charge holistique, intégrant le contexte familial et social pour offrir des soins personnalisés et continus. La prévention joue également un rôle accru, avec un focus sur la nutrition et l’activité physique pour lutter contre les maladies chroniques comme le diabète ou l’hypertension. Par ailleurs, la santé mentale, longtemps marginalisée, devient une priorité, grâce à des efforts de sensibilisation et à une demande croissante de services adaptés.
Ces avancées traduisent une évolution vers une médecine plus globale et inclusive, répondant mieux aux besoins de la population marocaine.

Dr Alae Touzani
Urologue
En 25 ans, l’urologie marocaine a connu un essor remarquable en expertise et en équipement. Dans les années 1990, le pays comptait moins de 200 urologues, concentrés principalement sur l’axe Tanger-Casablanca, limitant l’accès aux soins spécialisés. Aujourd’hui, grâce à une formation médicale renforcée, ce chiffre dépasse 400, offrant une meilleure couverture nationale. Sur le plan technologique, le Maroc a rattrapé son retard avec l’introduction de la chirurgie robot-assistée, des lasers pour la prostate et des techniques endoscopiques avancées. Malgré ces progrès, des défis persistent, notamment l’accès équitable aux soins en zones rurales et la formation continue. Soutenue par une communauté dynamique, l’urologie marocaine poursuit son chemin avec ambition et excellence.

Nouhaila Kharrat
Dietéticienne
Les habitudes alimentaires des jeunes générations diffèrent largement de celles de leurs aînés, influencées par l’urbanisation, la mondialisation et les technologies. Alors que les repas faits maison à base de produits locaux et frais dominaient autrefois, les jeunes optent davantage pour des solutions rapides et pratiques, souvent riches en sucres et en graisses.
La mondialisation apporte une diversité culinaire, mais aussi des déséquilibres nutritionnels. Les modes de vie modernes favorisent les repas irréguliers et rapides, loin des repas structurés et conviviaux d’autrefois. Parallèlement, une prise de conscience environnementale pousse certains à adopter des régimes flexitariens ou végétariens, tandis que les réseaux sociaux influencent leurs choix alimentaires, popularisant des tendances comme le «healthy eating» et les super-aliments.

Lilia El Mghari
Consultante périnatale
Les attentes des mamans ont évolué, passant de la passivité à une véritable autonomisation. Autrefois perçu comme un acte médicalisé où les décisions revenaient aux professionnels, l’accouchement est aujourd’hui une expérience où les femmes souhaitent s’informer et s’impliquer activement. L’accès facilité à l’information via les réseaux sociaux et les podcasts leur permet de mieux comprendre et choisir. Les pères, de plus en plus engagés, participent aux cours prénatals et posent des questions, bien qu’ils aient parfois besoin d’être encouragés. La prise de conscience de l’impact émotionnel de la naissance a aussi conduit à intégrer des pratiques comme le yoga prénatal pour réduire le stress. Désormais, les mamans privilégient un accouchement physiologique, sécurisé et respectueux, accompagné par des professionnels soutenant cette approche.

Boutaïna Bassima Jaouher
Orthophoniste
L’exposition accrue aux écrans impacte le développement des enfants, en limitant les interactions essentielles à l’apprentissage du langage. En tant qu’orthophoniste et directrice de centres pluridisciplinaires, j’observe une augmentation des retards de langage et des troubles de la communication. L’usage excessif des écrans réduit le temps d’échange verbal et d’activités interactives, affectant également la motricité, la concentration et la régulation émotionnelle. Les contenus stimulants peuvent aussi favoriser des comportements impulsifs. Toutefois, il ne s’agit pas de condamner la technologie, mais de promouvoir un usage encadré.
Les moments partagés, comme la lecture et les repas en famille, restent essentiels pour un développement équilibré. Notre mission est d’aider les familles à adopter des pratiques favorisant l’épanouissement de leurs enfants.

Boushra Benyezza
Psychanalyste, psychothérapeute et art-thérapeute, fondatrice du Cinépsy Maroc
Il y a 25 ans, les problèmes psychiatriques étaient tabous et rarement abordés. Aujourd’hui, il y a une plus grande ouverture, et les gens n’hésitent plus à consulter, que ce soit pour eux-mêmes ou pour leurs enfants, et à s’informer sur les traitements. Un autre progrès notable est l’implication croissante des pères dans les consultations pour leurs enfants. Les troubles psychologiques chez les adolescents sont également mieux reconnus, et les familles consultent de plus en plus pour les personnes âgées atteintes de démence. Une problématique demeure, l’appréhension face aux psychotropes prescrits, trop souvent perçus comme de la «drogue». Enfin, bien que le nombre de psychologues et de psychiatres ait augmenté, il reste insuffisant pour répondre aux défis actuels. L’individualisme et l’isolement, exacerbés par les réseaux sociaux, ajoutent une pression supplémentaire. Les futurs professionnels de la santé mentale auront donc encore beaucoup à accomplir.

Zineb El Ferdaous
Coach certifiée en sommeil
pédiatrique @The rested Family
Soutenir les familles, c’est avant tout les rencontrer là où elles en sont, avec respect et bienveillance. Ces années d’accompagnement m’ont appris que les parents n’ont pas besoin de solutions toutes faites, mais d’un espace sécurisant où ils se sentent écoutés et compris, sans jugement. Mon rôle est de les guider avec des outils concrets et adaptés à leurs besoins et envies, tout en valorisant l’importance du lien, de la communication et du respect mutuel.Mes formations en Communication Non Violente appliquée aux relations parents-enfants et en coaching de vie me permettent aujourd’hui d’accompagner les familles dans leur parentalité de manière globale. Mon objectif est de leur offrir des clés pour mieux se comprendre eux-mêmes, renforcer leurs liens familiaux et avancer avec sérénité face aux défis du quotidien.

Ghizlaine Chraibi
Psychothérapeute, peintre, autrice et éditrice marocaine ; fondatrice de l’Institut marocain de psychothérapie relationnelle
Je suis si fière d’être marocaine ! Nous sommes très performants lorsqu’il s’agit d’infrastructures et de forme. Je parle ici de la construction d’autoroutes, de lignes de TGV, de villes de plus en plus belles et propres, ainsi que d’édifices administratifs à l’architecture qui n’a rien à envier aux plus grandes réalisations internationales. Ce que je déplore, en revanche, c’est le contenu ; et je pense bien évidemment à ce récent maquillage autour de la moudawana qui continue à toucher le fond. Plus qu’un ravalement de façade, nous attendions un message clair et fort pour que les femmes marocaines deviennent des citoyennes à part entière dans l’équité face à la loi, l’équité face à l’héritage. Et pour que les hommes et les femmes de ce pays puissent s’émanciper des lois qui continuent de téléguider leurs agissements et qu’ils puissent enfin librement disposer de leur corps. Nous attendions une prise de conscience majeure quant au fait qu’aujourd’hui, et peu importe les catégories socioprofessionnelles, la femme marocaine est aussi devenue «père de famille», souvent monoparentale. Nous méritons mieux. Nous méritons une éducation et une école de l’ouverture pour que les esprits médiévaux se mettent à jour. Affaire à suivre pour cette lutte entre le fond et la forme…