Qui dit coronavirus, dit confinement. Pas facile de mettre des mots sur cette situation pour les enfants.Le confinement peut être une source d’anxiété que ce soit pour l’adulte ou pour l’enfant. Comment bien vivre ce confinement en famille surtout en ce mois de Ramadan ?
Wafae HAJJANI Coach, Psychothérapeute et Formatrice en discipline positive pour Parents vous donne quelques conseils.
Est-ce une tâche facile pour nos enfants ?
Le confinement est une situation inédite aussi bien pour les parents que pour les enfants. Dans un contexte fortement anxiogène, se retrouver enfermés peut être une source de stress pour les parents et les enfants, finalement peu habitués à passer autant de temps ensemble dans un même lieu.
La première chose est de le reconnaître et de l’accepter en accueillant ses propres émotions (peur, anxiété, angoisse, oppression) et celles de nos enfants (peur, ennui,…) et en parler.
Ensuite, parents peuvent choisir de vivre le confinement comme une merveilleuse opportunité et mettre à profit ce temps du vivre-ensemble pour échanger, communiquer… en d’autres termes établir un vrai contact et se (re)découvrir à nouveau, loin de l’agitation des rythmes effrénés de nos emplois du temps habituels et des injonctions du quotidien.
La préparation des repas, la participation aux tâches ménagères, se retrouver autour d’un jeu de société sont autant d’occasions précieuses pour transmettre à nos enfants une grande part de qui nous sommes, de nos valeurs, de nos envies, de nos rêves,… et remplir nos journées de moments authentiques de vie, de ces petits bonheurs du quotidien qui font les beaux souvenirs de demain.
Accompagner ses enfants à bien vivre ce confinement suppose pour les parents que nous sommes attentifs aux besoins de nos enfants
A quoi doit-on faire attention ?
Accompagner ses enfants à bien vivre ce confinement suppose pour les parents que nous sommes attentifs aux besoins de nos enfants qui peuvent être exacerbés du fait de l’isolement social qu’ils peuvent ressentir et de la perte du repère que constitue la vie et les activités à l’école. Les enfants ont souvent du mal à mettre des mots sur leur maux surtout quand ils sont jeunes. Il est donc important pour les parents d’identifier des signes qui peuvent exprimer une certaine détresse.
Un enfant en détresse est un enfant qui devient colérique, agressif, systématiquement dans l’opposition ou au contraire est passif, triste, inconsolable, ne joue plus, fait des cauchemars ou a un sommeil perturbé, ne mange plus aussi bien qu’avant…
En général les parents ressentent ce genre de choses mais sont souvent démunis face à ces manifestations. Le plus important dans ce cas c’est que les parents aillent vers leurs enfants et qu’ils osent être eux-mêmes, en exprimant leur propre angoisse (que leurs enfants ressentent) avec des mots accessibles pour encourager les enfants à s’exprimer et installer une compréhension émotionnelle mutuelle.
Les encourager à dessiner ce qu’ils ressentent et les encourageant à trouver en eux-mêmes des ressources sécurisantes par exemple en leur demandant : de quoi as- tu besoin pour te sentir en sécurité ? ou qu’est que tu pourrais faire pour avoir moins peur ?
Quelles règles de base instaurer et pourquoi ?
Créer une base de sécurité grâce :
– A un rythme (réveil, repas, devoirs, jeux, activité physique, sommeil) et des rituels qui permettent de donner des repères qui organisent les différents temps de la journée et constituent un repaire sécurisant. (besoin de sécurité) Impliquer
les enfants dans l’élaboration de l’emploi du temps leur permettra
de se sentir plus impliqués et donc plus enclins à être coopératif. Il est important que les parents donnent l’exemple.
– Une répartition des responsabilités qui permettent aux enfants de se sentir des membres actifs de la famille et répondre à deux besoins fondamentaux de l’enfant : le besoin d’appartenance et le besoin de réalisation de soi
– Un cadre ferme ET bienveillant : ferme car il fixe des limites sécurisantes pour l’enfant avec des règles claires qui permettent à l’enfant de se construire et bienveillant car il consister à valider les émotions de l’enfant à respecter ses besoin et à y répondre ce qui lui permet de se sentir accueilli et accepté tel qu’il est.
Une bonne hygiène de vie : qui passe par une alimentation équilibrée qui intègre aussi la notion de plaisir ; une activité physique (d’autant que le confinement les prive des sorties et réduit leur espace) et une discipline dans l’accès aux écrans (d’autant que le temps d’exposition aux écrans est augmenté du fait de l’enseignement à distance)
Un climat d’amour attentionné qui permet d’échanger, en famille, avec authenticité et bienveillance : sur ses ressentis, ses émotions, redéfinir les règles,…