Viro Major de Youssef Douieb

Youssef Douieb, Sans titre, acrylique sur toile, 170 x 150 cm, 2024

La Galerie 38 Marrakech présente du 1er novembre au 14 décembre l’exposition « Viro Major » une immersion dans l’univers épuré de l’artiste Youssef Douieb, où chaque œuvre explore les fondements de l’abstraction géométrique et de l’harmonie visuelle. Douieb, dans cette nouvelle série, accentue l’autonomie radicale de ses œuvres, détachées de toute référence au monde extérieur, pour laisser place à des formes et des couleurs qui se suffisent à elles-mêmes.

Youssef Douieb, Sans titre, acrylique sur panneau, 65 x 37 cm, 2024

Dans un monde troublé par le désordre et la confusion, Douieb répond par des compositions qui puisent dans une quête de sérénité et d’élévation spirituelle. Ses formes elliptiques, récurrentes, deviennent les éléments structurants de son langage visuel, affirmant une harmonie universelle et nous guidant vers une contemplation libérée des représentations du monde matériel.

Peinture concrète et non abstraite, parce que rien n’est plus concret, plus réel qu’une ligne, qu’une couleur, qu’une surface. THEO VAN DOESBURG

Youssef Douieb, Sans titre, acrylique sur toile, 120 x 100 cm, 2024

Les aplats de couleurs sombres et les nuances vibrantes dialoguent, créant des contrastes dynamiques et simultanés, tout en explorant la rencontre subtile entre les formes organiques et géométriques. Chaque œuvre est une démonstration de rigueur mathématique et d’équilibre instinctif, où les lignes épurées et les ellipses obéissent à une logique formelle précise. Douieb refuse l’aléatoire pour laisser place à une esthétique du contrôle, où la forme dicte son propre espace, excluant toute interprétation figurative.

Les œuvres minimalistes de « Viro Major » invitent également à une réflexion sur la relation entre géométrie et texture. Ici, Douieb façonne des compositions où la surface, lisse ou texturée, devient elle-même le sujet. Tantôt rigides, tantôt ondulantes, ces formes prônentune esthétique simplifiée, où la couleur estutilisée comme vecteur d’émotion, sans symbolisme superflu.

Au cœur de cette exposition, Douieb agit tel un funambule, oscillant entre fluidité etstructure, entre le concretetle subtil, entre l’universel et l’intime. « Viro Major » est une invitation à transcender l’apparence pour atteindre l’essence même de l’art concret, où la forme et la couleur sontles véritables réalités.

Exposition viro major de Youssef Douieb vernissage vendredi 1er novembre à 19h la Galerie 38 Marrakech

Youssef Douieb, Sans titre, acrylique sur toile, 120 x 120 cm, 2024

« Les dessins qui m’intéressent le plus sont faits les yeux fermés. Les yeux fermés, je sens ma main glisser sur le papier. J’ai une image en tête mais les résultats me surprennent. » À l’instar du maître de l’expressionnisme abstrait Willem de Kooning, l’artiste Youssef Douieb aime se laisser surprendre par ses toiles ets’abandonner à la spontanéité du geste.

Très tôt l’artiste, né en 1965 à Casablanca et qui évolue dans un univers familial artistiquement très riche (deux de ses cousins et son frère étant également artistes peintres en Europe), développe un goût prononcé pour l’abstraction géométrique. Des heures passées face aux portes coulissantes des placards de sa chambre d’enfant, naîtront sur le papier des silhouettes de buildings new-yorkais. Plusieurs années plus tard, c’est de l’architecture longiligne du paquebot en quête du ciel, l’hôtel Barceló, dont il s’inspire pour créer une série d’œuvres destinées à évoluer dans cet édifice casablancais.

L’évidente dimension sculpturale des formes peintes par l’artiste autodidacte s’accompagne d’un soin particulier accordé aux choix des couleurs. Lorsqu’il crée ses toiles constituées d’aplats d’acrylique au chromatisme vif, aux formes pures et nettes, c’est entouré aux murs de son atelier par les maîtres de l’histoire de l’art au Maroc, tels que Mohamed Melehi, Mohamed Chebâa ou encore Mohamed Hamidi.
Youssef Douieb entretient avec la peinture une relation passionnelle, intuitive et absolument nécessaire. Libéré de tout carcan, l’artiste n’a d’autre satisfaction que d’égayer par ses œuvres le quotidien du regardeur.

Les dessins qui m’intéressentle plus sont faits les yeuxfermés. Les yeux fermés, jesens ma main glisser sur lepapier. J’ai une image en têtemais les résultats mesurprennent. WILLEM DE KOONING