La vasectomie est une méthode de contraception masculine efficace, mais sa mise en œuvre requiert une préparation méticuleuse et une compréhension approfondie du processus par le patient. Dans cet article, Dr Alae Touzani nous éclaire sur les différentes étapes de cette intervention, de la période de réflexion initiale jusqu’aux soins post-opératoires, en soulignant l’importance du suivi médical pour garantir la sécurité et l’efficacité de la méthode.
Qu’est-ce qu’une vasectomie ?
La vasectomie est une intervention chirurgicale qui consiste à effectuer une ligature des canaux déférents, responsables du transport des spermatozoïdes depuis les testicules jusqu’à la prostate. C’est un moyen de contraception masculine considéré comme définitif, équivalent à la ligature des trompes chez la femme. Suite à une vasectomie, l’homme devient stérile et ne pourra plus engendrer d’enfants à travers des rapports sexuels. Toutefois, cette intervention n’affecte pas sa libido, sa virilité ni sa capacité sexuelle.
Un acte encore peu courant
Alors que dans de nombreux pays occidentaux la vasectomie est couramment pratiquée, au Maroc, elle reste rare. Aux États-Unis, par exemple, près de 500 000 vasectomies sont réalisées chaque année. L’avantage de la vasectomie est qu’elle offre au couple une contraception presque infaillible, éliminant les désagréments liés au retrait, au préservatif, aux effets secondaires de la pilule contraceptive et du stérilet, et évite également à la femme une ligature des trompes, qui est une procédure plus invasive. Elle est souvent recommandée pour les couples âgés de plus de 35-40 ans qui ont terminé leur projet parental et qui refusent les autres méthodes de contraception, ou lorsque l’homme souhaite assumer cette responsabilité. Néanmoins, comme toute intervention chirurgicale, la vasectomie comporte certains risques et complications. Il est donc crucial de discuter avec son partenaire et son urologue avant de prendre une décision.
AVIS DU PRO
Précautions et protocole
Avant la procédure, il est essentiel d’accorder un délai de réflexion au patient afin qu’il soit certain de son choix. En France, ce délai est de 4 mois et est obligatoire. On peut également proposer au patient de faire une cryoconservation de son sperme. L’intervention peut être réalisée sous anesthésie locale, locorégionale ou générale. Deux petites incisions sont faites sur le scrotum pour sectionner et ligaturer les canaux déférents avant de suturer la peau. La technique « no-scalpel » est une variante qui ne nécessite pas d’incision avec un bistouri. Après l’intervention, il est recommandé au patient d’éviter tout effort physique et rapport sexuel jusqu’à ce que la douleur disparaisse. Les rapports devront être protégés jusqu’à ce qu’un spermogramme, réalisé au troisième mois, confirme l’absence de spermatozoïdes. Bien que cette méthode soit présentée comme définitive, une intervention visant à restaurer la continuité du canal déférent, nommée vaso-vasostomie, peut s’avérer décevante et devrait être réalisée dans des centres spécialisés.