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Une chanson douce

By décembre 16, 2019 Actu

Un titre bien trompeur. En effet, cette adaptation du livre éponyme de l’écrivaine marocaine Leila Slimani est un thriller bouleversant qui fait la part belle à la manipulation et l’instabilité psychologique.
Myriam, incarnée par la talentueuse Leïla Bekhti, est une femme qui a renoncé à sa carrière d’avocate pour s’occuper de ses deux enfants, Mila, 5 ans, et Adam, 11 mois. Désireuse de reprendre sa vie professionnelle, elle se met en quête d’une nounou, aidée par son mari. Elle trouve son bonheur en Myriam (Karine Viard), qui semble, au premier abord, le choix parfait pour le couple. Appliquée et attentionnée envers les enfants, elle adopte pourtant un comportement de plus en plus envahissant au sein du foyer. Mal à l’aise, Myriam n’ose cependant rien dire tant elle pense avoir trouvé la perle rare.
Abordant le thème du désir d’épanouissement des mères hors du cadre familial, le film nous questionne sur notre capacité à faire confiance à des individus dont nous ne connaissons qu’un profil et que nous laissons pénétrer nos foyers où ils interagissent, sans surveillance, avec nos enfants, êtres vulnérables et qui nous sont pourtant si chers. Créant une tension constante, la réalisatrice Lucie Borteleau nous tient en haleine, déroulant le récit d’une interdépendance de plus en plus néfaste de Myriam sur la famille, et son emprise progressive sur la maman déboussolée. Karin Viard livre une prestation plus que convaincante, troublante de vérité dans son double-jeu et sa perversité, campant une femme socialement banale mais profondément instable.
Un film effrayant dont on ne ressort pas tout à fait indemne, surtout lorsque l’on sait que Leila Slimani s’est inspirée d’une histoire vraie.