Un dépistage précoce et pluridisciplinaire est indispensable pour mieux orienter les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage. Entretien avec Zakia Atlassi, Coach scolaire et accompagnement – Formatrice spécialisée.
Comment déterminer le profil d’apprentissage d’un enfant ?
Avant tout, il faut savoir que chaque enfant est différent des autres et que ces différences suscitent des blocages et des incompréhensions ce qui nous amène à déterminer le mode de fonctionnement de sa mémoire, sa façon d’intégrer les informations, ses difficultés, ses aptitudes et son investissement. Pour cela, il s’avère important de repérer son profil d’apprentissage à partir de l’âge de 5 ans et surtout à travers les trois profils de compréhension principale qui correspondent aux 5 sens.
Le profil visuel :
Le sens le plus dominant est la vue. L’enfant enregistre les informations sous forme d’image, de schéma, des dessins. Il comprend d’avantage par la lecture et il est recommandé d’écrire ses cours sous forme de fiches simple bien construites et des cartes mentales MindMapping. Il est souvent une personne organisée et a une mémoire de type photographique.
Le profil Auditif :
Le sens dominant est l’ouïe.L’enfant mémorise les informations de tout ce qu’il peut entendre, il aura une facilité de compréhension et d’assimilation, il est capable d’apprendre facilement s’il répète à haute voix ou s’il suit les cours vidéo. Il est souvent une personne qui réfléchit avant d’agir et a une mémoire de type auditif.
Le profil kinesthésique :
Les trois autres sens sont dominants, il associe une odeur, un gout et un environnement, l’apprenant a tendance à ressentir les informations, pour retenir l’important est de pratiquer, marcher et bouger plutôt d’écouter. Il est incapable d’apprendre tout ce qu’il n’a pas de sens.Il a une mémoire de type sensoriel. Ces profils peuvent être identifié par l’observation et l’échange entre (parent /enseignant) et enfants et aussi par des séries de tests et des bilans qui permettent de découvrir le profil. Il faut également savoir que l’enfant à en lui tous les profils d’apprentissage mais chacun est dominé par un ou un autre.
Quels leviers activer pour remotiver un enfant ?
La répétition d’échec malgré les efforts fournis rend l’enfant dans une situation de faiblesse à cause des facteurs de blocage de la motivation telle que le manque de confiance en lui et en ses capacités d’apprentissage,l’absence d’objectif quand on ne sait pas quoi faire ni pourquoi on le fait,les outils et les méthodes de travail qui ne prennent pas en considération la capacité des enfants avec troubles d’apprentissage et aussi le manque de plaisir pendant le travail. Une fois ces facteurs identifiés,on doit le préparer mentalement à être capable de faire ses devoirs et ses travaux avec intérêt etplus d’application,pour cela on doit le valoriser à travers ses qualités et ses talents, l’encourager pour croire en son potentiel et essayer de le développer à l’avenir. On doit aussi prendre le temps de l’écouter en l’aidant à trouver le domaine dans lequel il peut exceller comme (l’art,le sport,la peinture etc…)t à trouver le goût de l’école et ici le rôle des parents est primordial. Lorsque l’enfant perçoit que son entourage (école /parents) a pris en considération ses difficultés et l’aide à s’investir efficacement et à trouver la manière de pallier ces difficultés l’enfant peut reprendre confiance en lui et se remotiver.
Quels sont les signes qui devraient alerter pour dépister un/des troubles de l’apprentissage chez un enfant ?
Dès que l’enfant fait face à des difficultés scolaire persistants on doit penser à des troubles spécifiques d’apprentissage (DYS : dyslexie, dysorthographie, dyspraxie, dysgraphie et dyscalculie) ou les troubles déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) que malheureusement sont ignorés par les parents et même par les enseignants qui sont jusqu’à maintenant non formés sur le sujet et par conséquent le diagnostic se fait tardivement.
Parmi ses signes d’alertes pour (DYS et TDAH),on a la manque de la concentration, le bavardage, l’oubli desaffaires,le travail incomplet et irréguliers.
Parmi les signes de dyslexie et le dysorthographie, il y a l’écriture illisible avec des erreurs phonique «b» au lieu de «d» ou «p» et «F» au lieu de «V» etc… , des scores insuffisants à des tests de lecture ou d’orthographe, la difficulté de repérage dans le temps, les difficultés à comprendre les consignes, les erreurs de déchiffrement..
Et pour ce qui concerne la dysgraphie et la dyspraxie il y a les difficultés de graphisme et la mauvaise manipulation des outils pour tracer des lettres, colorier, coller, couper avec un ciseau, tracer avec une règle.
Enfin la dyscalculie comprend les difficultés de dénombrement, utilisation des doigts pour compter, difficultés d’apprentissage de la table de multiplication etc…
Quels aménagements prioritaires prévoir à la maison et à l’école pour les enfants atteints de TDAH?
Les enfants qui souffrent des troubles d’apprentissage DYS ou TDAH ont besoin de se sentir mieux pour être plus efficace, des aménagements peuvent être instaurés en se focalisant sur l’inattention, l’agitation, l’organisation et l’estime en soi.
Il est préférable pour qu’il reste attentif :
De l’installer loin des sources de distractions que ça soit visuel ou auditif, le placer au 1er rang loin des fenêtres et des portes à côté d’un enfant calme.
De l’appeler par son nom, lui demander de répéter l’information pour s’assurer qu’il suit et l’encourager à s’exprimer
Ne garder sur le bureau que le strict nécessaire.
Pour la réalisation des taches :
Il faut les décomposer en sous taches, réduire les consignes(courtes et clairs), souligner les plus importants, utiliser même les couleurs.
Parler clairement, mettre en place le tiers temps pour la réalisation des exercices et des contrôles.
En cas de punition, éviter surtout de le priver de la recréation.
Pour la motricité,il faut tolérer son agitation dans un espace bien limité, s’il a besoin de bouger l’autoriser à distribuer les documents, à effacer le tableau, à ranger les affaires…
Féliciter l’enfant dès qu’il commence à réaliser les consignes pour renforcer son estime en soi.
à la maison?
à la maison, on doit apprendre à l’enfant de bien s’organiser en l’aidant à préparer son cartable le soir, lui organiser un environnement de travail, lui apprendre à faire des courtes pauses au moment de la réalisation des devoirs pour mieux se concentrer.
Pour conclure, les aménagements à l’école comme à la maison permettent une vraie prise en charge mais pour la complémentarité on ne doit pas négliger le rôle des professionnels paramédicaux et les professionnels scolaires (psychomotricien, orthophoniste, formateur et éducateur spécialisés)pour tout ce qui est rééducation, accompagnement et coaching scolaire.