Madiha Sebbani est une artiste marocaine qui a fait ses preuves à l’international et qui cherche à défier les stéréotypes et l’idéologie générale. Dans cette interview, elle partage son expérience en tant qu’artiste internationale et ses conseils pour les artistes qui souhaitent poursuivre une carrière internationale.
Quelle a été votre plus grande source d’inspiration pour votre travail ?
Mon inspiration pour mon travail provient principalement de mon environnement intime et des relations humaines qui existent dans nos vies quotidiennes. Je travaille dans un environnement international et je cherche à élargir mes concepts. De plus, je veux me développer sur la scène internationale afin de pouvoir avoir plus d’opportunités en tant qu’artiste.
Quelle est l’influence la plus marquante que le Maroc a eue sur votre art ?
Le Maroc m’a motivée à conquérir le marché international et à m’ouvrir sur la scène internationale, à défier l’idéologie générale et les stéréotypes qui existent sur la scène marocaine, le Maroc et même la femme marocaine. Nous sommes désormais bien plus que des êtres limités, nous sommes bien éduqués et nous sommes en mesure de réaliser nos projets sans soutien.
Comment vous êtes-vous sentie en participant à des expositions internationales ?
C’était une grande fierté de pouvoir participer à des expositions internationales. Cela m’a permis de montrer que les artistes marocains sont capables de réussir à l’étranger, et que nous ne sommes pas seulement limités par notre lieu ou notre pays.
Quel message souhaitez-vous transmettre à travers votre art ?
À travers mon art, je souhaite remettre en question les autorités et les aspects d’autorité qui existent dans notre société, que ce soit au Maroc ou ailleurs dans le monde.
Quels conseils donneriez-vous aux artistes qui souhaitent poursuivre une carrière internationale ?
Je conseillerais aux artistes qui veulent poursuivre une carrière internationale de s’accrocher et de travailler dur. Il est très important de trouver le bon moyen de ne pas être considéré comme une rebelle ou quelqu’un qui ne fait que raconter des histoires de chez lui. Il faut avoir un concept plus large et plus universel, car c’est un marché et un milieu différents. Il faut aussi trouver le moyen de vivre de son art, ce qui est un autre défi car le coût de la vie à l’étranger est beaucoup plus élevé.
Quels sont vos projets à venir ?
Je viens de terminer la curation d’une exposition à Paris intitulée L’art en guerre. En outre, je travaille aussi sur un nouveau projet artistique où je vais créer de nouvelles œuvres photographiques qui pourront être exposées à Londres avant le Maroc.
Quels sont les principaux avantages et les principaux défis de travailler avec des artistes de différents pays ?
Les principaux avantages de travailler avec des artistes de différents pays sont que l’on peut apprendre des cultures et des méthodes différentes. De plus, cela permet de valoriser le travail des artistes marocains à l’étranger et de les aider à s’intégrer aux scènes internationales. Les principaux défis sont de trouver le bon moyen de s’autofinancer et de trouver des moyens de créer de l’art. En fin de compte, il faut être patient et passionné si on veut poursuivre une carrière internationale.
Son actu ?
L’exposition collective L’ART EN GUERRE, dernière réalisation de Madiha Sebbani, Contemporary Lab, s’est tenue à Paris du 20 avril au 13 mai 2023. Elle explore la manière dont les artistes documentent visuellement les conflits et leurs conséquences sur les individus et la société. Les oeuvres abordent le traumatisme de la guerre et invitent à réfléchir aux répercussions du conflit, tout en rappelant l’importance de la préservation et de la promotion de la paix.
Bio express
Madiha Sebbani est une artiste pluridisciplinaire diplômée de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan au Maroc en 2015. Elle a obtenu un Master en art public et en nouvelles stratégies artistiques à l’Université Bauhaus en Allemagne. Récompensée par le British Art Council, elle explore des performances minimalistes inspirées par les rituels quotidiens et les gestes intimes qui interrogent notre rapport à l’insolite. En 2022, elle a fondé l’agence de consulting « Contemporary Lab » qui représente des artistes du Moyen-Orient et des régions arabes. En 2021, elle a eu sa première exposition personnelle organisée par Andrew Lamprecht et a également organisé l’exposition de groupe « Sacred » à la galerie ESCAP3.
