Salma Berrada est une jeune entrepreneure culinaire originaire du Maroc. Son parcours et sa passion pour l’entrepreneuriat culinaire s’inspirent de ses origines marocaines et de ses voyages à l’étranger. Nous nous sommes entretenus avec elle afin de mieux comprendre ses motivations et ses projets pour le futur.
Pouvez-vous nous parler de vous, vos origines, votre parcours et comment vous êtes arrivée en France ?
Je m’appelle Salma Berrada et je suis originaire du Maroc.
J’ai grandi à Casablanca, dans une famille de sportifs marathoniens pour qui la cuisine était à la fois l’élément principal d’une vie saine et le lien fédérateur familial. À l’âge de 18 ans, j’ai poursuivi mes études en France, en Bretagne, où j’ai ensuite eu une première expérience professionnelle en conseil IT.
Pourquoi une telle reconversion ?
En 2018, j’ai décidé de partir en voyage en Asie du Sud-Est et c’est là que j’ai pris goût à la cuisine et que j’ai décidé de partager mes découvertes culinaires sur les réseaux sociaux. Quand le Covid a bouleversé nos vies, j’ai saisi l’opportunité du télétravail et du chômage partiel pour suivre un CAP boulangerie. J’ai associé mes nouvelles compétences culinaires à cette passion et je me suis mise à créer de nouvelles recettes qui me ressemblaient et qui racontaient mon histoire, des recettes d’aujourd’hui avec une touche marocaine. De plus, j’ai décidé de transporter ce partage digital dans le monde réel en proposant de majestueux buffets. Finalement, je me suis consacrée à temps plein à la cuisine et à l’entrepreneuriat culinaire.
Comment décririez-vous votre attachement au Maroc et comment cela se reflète-t-il dans votre travail ?
La cuisine marocaine est une cuisine de famille où tout se partage et je tenais à le faire savoir à travers mes recettes. Dans les prestations de buffets que je propose, l’idée n’est pas de proposer un inventaire d’entrées, de plats et de desserts marocains mais de les mêler à des recettes universelles et de les faire cohabiter de manière unique, comme par exemple le tiramisu à l’amlou ou le cheesecake à base du biscuit FEKKAS et à la fleur d’oranger.
Pouvez-vous nous parler de vos projets actuels et futurs en lien avec la cuisine et l’entrepreneuriat ?
Aujourd’hui je propose une offre de catering avec une volonté de transmettre une part de mon ADN à travers mes origines, ma curiosité, mes voyages et mon savoir-faire. En France, je participe au Rendez-vous de l’industrie agroalimentaire qui se tient chaque année au SIAL Paris (Salon International de l’alimentation). Cette année j’ai eu la chance d’assurer le show cooking sur un plan de travail devant les visiteurs internationaux du pavillon.
Pour l’avenir, je souhaite continuer à promouvoir et à valoriser les recettes marocaines à travers le monde.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Marocains qui cherchent à suivre une carrière similaire à la vôtre ?
Mes conseils seraient les suivants :
1. Apprendre les bases : Avant de se lancer dans une carrière en cuisine, il est important de connaître les bases de la cuisine. Cela peut inclure des compétences de base telles que la préparation des aliments, les techniques de cuisson et les méthodes de coupe.
2. Avoir un minimum d’expérience : Il est possible de proposer son aide à une petite entreprise, ou même à des amis ou des membres de sa famille qui organisent des événements.
3. Développer sa créativité : La cuisine est un art, et il est important d’expérimenter de nouvelles recettes, en utilisant des ingrédients inattendus et en créant de nouvelles présentations.
4. Être passionné : La cuisine est une passion, c’est un métier qui exige un investissement important en temps et en énergie. Les heures de travail sont souvent décalées, extensibles et la rapidité du service demande concentration et réactivité. Pendant les moments durs, c’est la passion qui aide à garder le rythme et à tenir la cadence.
Comment voyez-vous votre rôle en tant que jeune entrepreneure dans la promotion de l’entrepreneuriat féminin, notamment pour les femmes d’origine marocaine ?
Les mentalités évoluent, mais il reste encore du chemin à parcourir. Je veux encourager et soutenir les femmes qui ont un talent incroyable et qui portent des projets innovants. Je veux montrer l’exemple et prouver que l’entrepreneuriat n’est pas uniquement masculin. Je veux rendre visible celles qui réussissent et collaborer avec celles qui ont un désir d’entreprendre.
