Du mercredi 22 novembre 2023 au 11 janvier 2024, les œuvres de Mohammed El Mourid seront exposées à la galerie abla ababou à Rabat.
Un travail original, en partenariat avec l’Institut Français de Rabat et le soutien du Ministère de la Culture, qui revisite avec brio la mémoire marocaine.
La peau de bête est à Mohammed El Mourid ce que la madeleine est à Proust. Son matériau artisanal convoque les souvenirs. Le passé du royaume résonne dans nos mémoires à travers ses photographies en argentique imprimées sur des peaux de chèvre.
A la façon d’un historien, voire d’un alchimiste, El Mourid fouille dans les archives marocaines pour immortaliser des vieux timbres datant du protectorat français et espagnol. Des scènes d’une autre époque sont figées sur une peau tannée, tendue sur châssis ou sur des tambours, se transformant ainsi en mystérieux parchemins patinés grâce à un savant savoir-faire.
L’artiste nous livre également une série de portraits de différents monarques alaouites et de marocains de confession judaïque, témoin d’une époque où le vivre ensemble faisait la diversité et la richesse marocaine.
Des images plus vraies que nature, parfois informes, qu’on croirait sorties d’un vieil album en proie à l’usure du temps.
L’artiste n’a de cesse d’expérimenter la matière et les techniques à la recherche de son propre langage où domine, jusqu’à l’obsession, ce besoin de fixer la mémoire sans oublier sa propre histoire. Pour cela il n’hésite pas à se mettre en scène en créant des empreintes avec son corps sur du papier photographique.
Ce corps voué à disparaitre mais qui refuse de se soumettre à une quelconque tendance ou mouvement pour mieux marquer sa singularité.