Bien que nous soyons familiarisés à l’obésité commune, il convient de souligner que, dans quelques cas, l’inadéquation entre les apports énergétiques de l’alimentation et les dépenses n’est pas la seule mise en cause. Avec le docteur Laila Ennazk, endocrinologue et diabétologue, on se penche sur les causes de l’obésité dite «secondaire».
«Une prise de poids inexpliquée doit faire suspecter une cause secondaire qu’il convient d’éliminer. Un avis médical est alors nécessaire.»
Correspondant à une accumulation excessive de tissus adipeux dans l’organisme, l’obésité a des conséquences physiques, psychiques et sociales sur l’individu qu’il est important de ne pas négliger. Souvent liée à une alimentation hypercalorique et à un mode de vie sédentaire, cette obésité primaire ou commune touche pas loin de 95% des cas. Pour les 5% restants, on parle plutôt d’obésité dite «secondaire», en rapport avec un trouble hormonal ou une prise médicamenteuse. Le déséquilibre de la balance énergétique a alors trait à des anomalies de régulations de la boucle faim-satiété. Notons que seul un traitement de la maladie sous-jacente peut véritablement voir régresser cette obésité secondaire.
Une insuffisance hormonale
Malgré un petit appétit, une prise de poids semblant inexpliquée peut s’accompagner de l’apparition très progressive de symptômes comme la fatigue intense, la frilosité, l’essoufflement, l’enflement du visage, la peau pâle et sèche, la chute de cheveux, la constipation, l’irritabilité et l’humeur dépressive. L’ensemble de ces signaux peut avoir pour origine une hypothyroïdie, c’est-à-dire une insuffisance de production d’hormones thyroïdiennes, aux causes multiples mais dominées par la thyroïdite ou la carence en iode. A noter que, dans le cas de l’hypothyroïdie, le goitre peut être visible ou non. Un traitement médical permet de substituer l’insuffisance hormonale et, par là même, de faire régresser les symptômes.
Un excès de cortisol
Résultant d’un excès de cortisol dans le sang, le syndrome de cushing peut avoir des causes multiples toutefois celles-ci résultent le plus souvent de la prise prolongée de corticoïdes à visée thérapeutique. Rappelons que ces médicaments sont à prendre uniquement sous prescription médicale et que l’automédication est à proscrire. Dans de rares cas, le syndrome de cushing est la conséquence d’une sécrétion excessive de cortisol par la glande hypophysaire ou la glande surrénale. Il se manifeste essentiellement par une obésité du quart supérieur du corps (au niveau du tronc ou au niveau du visage qui devient rond lunaire) contrastant avec des jambes grêles (par fonte musculaire). D’autres signes peuvent accompagner la prise de poids, à savoir une fragilité cutanée se manifestant par l’apparition de vergetures pourpres et d’ecchymoses, de fatigue, d’hypertension, d’anxiété, de dépression ainsi que de troubles du sommeil et de concentration. Son traitement dépendra de la cause déterminée par l’endocrinologue.
Des médicaments qui affirment les rondeurs!
Diverses prises médicamenteuses ont comme effet secondaire la prise de poids. Citons :
– Certains antipsychotiques (troubles psychiatriques)
– Les antiépileptiques
– Les thymorégulateurs (régulateur de l’humeur)
– Certains antidépresseurs