Planning de la journée, tâches ménagères, enfants ou encore réseaux sociaux figurent parmi la liste toujours plus longue des activités quotidiennes qui nous empêchent de nous écouter. Avec Cyriane El Khiati, coach pour leaders et influencers, on tente de percevoir pourquoi il est si difficile de se déconnecter de ce flot quotidien et d’opérer un bénéfique «retour sur soi».
«C’est la qualité du temps pris pour soi qui est important. Un temps où on s’autorise à ne penser qu’à soi, pour vivre pleinement le moment présent, sans bavardage mental ni planification.»
Si aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ressentent l’envie de s’octroyer des moments qui leur sont réservés, tous ne sont pas conscients que prendre du temps pour soi en écoutant ses véritables besoins permet de rester en bonne santé, de conserver un esprit assertif, et de libérer sa créativité. Toutefois, dans un monde où l’on est hyper-connecté et sollicité en permanence (profession, famille, amis, associations…), prendre du temps pour soi sans culpabiliser peut relever du défi.
Une charge mentale à dompter
Défini pour la première fois par Monique Haicault en 1984 dans son article «La Gestion ordinaire de la vie en deux», la charge mentale est un terme qui s’est récemment popularisé pour désigner la charge cognitive, invisible, que représente l’organisation de tout ce qui se situe dans la sphère domestique : tâches ménagères, rendez-vous chez le médecin, achats, logistique liée aux activités extrascolaires, planification des repas, etc. Cette notion tend à expliquer que même si une femme est aidée par un conjoint ou par un parent, il n’en reste pas moins que la responsabilité de l’organisation du foyer lui incombe le plus souvent en très large partie, le partenaire attendant le plus souvent passivement de répondre à des directives. A titre d’exemple, une maman toujours au travail pense déjà à ce qu’elle doit faire le soir en rentrant, ou qui, lorsqu’elle promène son enfant, planifie ses courses. Plus encore, les normes sociales et familiales incitent encore amplement la femme à demeurer le pilier de la famille, à prendre soin des enfants, des aînés, de son foyer… ce qui engendre une tendance à davantage culpabiliser lorsqu’ elle souhaite prendre du temps pour elle. L’enjeu est donc de ne pas céder à ce sentiment de culpabilité, garant d’une bonne conduite selon ces normes établies, et d’apprendre à se donner la permission.
Un rituel à instituer
Lorsque l’on a pris réellement conscience que ce temps permet d’appréhender la vie avec plus de facilité et d’aisance, la culpabilité comme le besoin de convaincre son entourage de la nécessité de prendre du temps pour soi, ne seront plus qu’un lointain souvenir. De même, plus ce temps assurera de se sentir bien dans sa tête et dans son corps et d’être en phase avec soi-même, plus on aura envie d’en prendre. Dès lors, la planification de ces moments sera plus aisée car on sera convaincu que notre bien-être va impacter positivement notre environnement. On remarquera en effet bien vite que cela assure d’être plus disponible pour les autres, et plus particulièrement pour ses enfants ou ses collègues de travail. Ainsi, qu’il s’agisse de moments réservés à la méditation, l’écriture, le yoga, le running, la lecture ou encore la marche, les planifier plusieurs fois par semaine permet de s’y habituer jusqu’à en faire un véritable rituel et de les vivre avec plus d’intensité.
Lâcher-prise, ça s’apprend!
Parce que cela contribue grandement à ralentir son rythme de vie et à vivre avec plus de sérénité, avoir véritablement la capacité de lâcher prise est essentiel. Guy Finley dans ses ouvrages «Les clés pour lâcher prise» ou «Lâcher prise. La clé de la transformation intérieure» propose à ses lecteurs de se former pas à pas à ce moyen de libération psychologique.