Nous sommes désormais tous au courant de la toxicité des produits à base de glyphosate, à la fois pour celui qui les utilise et pour la terre ainsi que les nappes phréatiques qu’il empoisonne. Mais savez-vous que les agriculteurs ne sont pas les seuls à les répandre dans les champs? Il se trouve aussi dans les «produits phytosanitaires» que l’on utilise dans nos jardins. Peut-on s’en passer? Absolument! Voici trois pistes pour éloigner définitivement ce poison du jardin dans lequel joue nos enfants.
Texte wissal faris
1 Couvrir de paillage
Les communes françaises se passent déjà de glyphosate, et de tous les autres produits phytosanitaires non naturels, pour entretenir les voieries et les jardins publics. L’une des mesures phares mise en place est préventive. Il s’agit de recouvrir les plates-bandes de paillage biodégradable. Composé de copeaux de bois, d’herbe de tonte et de feuilles mortes, il empêche la lumière de passer et donc la photosynthèse. Deux avantages : il bloque la pousse d’herbes indésirables et réduit l’évaporation de l’eau.
2 Désherber à la main sans se fatiguer
Binettes, grattoirs, couteaux désherbeurs, griffes ou sarcloirs : l’utilisation d’outils manuels nécessite en général davantage de temps de travail qu’avec un herbicide chimique, mais ils sont incontournables pour atteindre certains endroits. De l’eau chaude ou de la vapeur projetée sur les herbes non désirées stoppe aussi leur activité biologique : elles noircissent et meurent. Il existe également des modèles équipés de radiants infrarouges ou des désherbeurs à gaz dégageant une flamme, à passer une à deux secondes sur les herbes.
3 Utiliser un désherbant nature
La nature nous offre diverses alternatives bio au glyphosate. L’acide pélargonique (naturellement sécrété par le géranium), l’acide acétique, l’acide citrique, les clous de girofle ou encore le gluten de maïs figurent parmi les herbicides recommandés par une étude sur les méthodes alternatives, financée par le Parti vert européen. Le guide cite également le cinmethylin, issu d’espèces de sauge ainsi que le lixiviat aqueux de feuilles d’eucalyptus globulus.
Le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), agence spécialisée de l’OMS créée en 1965 et basée à Lyon, a classé en 2015 le glyphosate comme «cancérogène probable» et perturbateur endocrinien pour l’espèce humaine.