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Nadia Ben Bahtane La première nageuse à traverser le détroit de Gibraltar à la nage.

By mars 21, 2023 Actu, Parents

Être une femme n’est ni un hadicap, ni un avantage. Les choix de vie que les femmes doivent faire leur appartiennent en tant qu’individu …

 

Que signifie pour vous la Journée Internationale des Femmes ?
Le 8 mars est pour moi un rappel de l’urgence d’avoir les environnements nécessaires pour avoir une véritable égalité des chances pour les femmes et surtout une équité. C’est terrible de se dire que c’est encore un sujet et en même temps il faut en être conscient pour l’adresser.
Je suis maman de jeunes filles de 16 et 14 ans aujourd’hui, et cette journée signifie pour moi qu’il est important d’en parler, d’en débattre pour elles et pour qu’elles puissent elles aussi s’engager à la manière qui leur conviendra. Mon aînée fait partie d’une association au niveau de son Lycée et avec ses amies, elles mènent déjà des actions dans ce sens.

Quelle est la femme qui vous a le plus inspiré / vous inspire le plus ?
Il n’y a pas une seule figure féminine. En fonction des moments, il y a eu différentes femmes beaucoup dans le sport et dans le monde associatif et au plus près de moi dans ma famille… je pense en particulier à ma mère et à deux de mes tantes.
Chacune m’a inspirée par un aspect de sa personnalité et son approche de la vie. Chacune à sa manière est un modèle d’engagement, de ténacité et de résilience dans les choix qu’elles ont fait. Ma tante Khadija qui m’a inspirée la dernière traversée a eu deux reccomandations en me disant au revoir quelques jours avant son décés: cultiver l’amour autour de soi et vivre selon le sens qui est important pour soi et avec passion.

Selon vous, quel est le plus grand défi du fait d’être une femme aujourd’hui ?
Un des plus grands défis est s’affirmer pleinement une femme avec ses particularités et sans être systématiquement dans l’opposition.
C’est peut être naïf de dire cela… mais les femmes ne devraient pas avoir à se battre pour exister dans la société, dans l’entreprise, parfois dans leur foyer…

Que préférez-vous dans le fait d’être une femme aujourd’hui ?
Je ne sais pas si je préfère être une femme… Je suis une femme et ça me va très bien 🙂
Plus sérieusement, je pense qu’aujourd’hui il y a une prise de conscience, de plus en plus étendue, que les femmes ne peuvent pas rester en marge… Elles doivent accéder à l’éducation, à la technologie, avoir un rôle actif dans les sociétés , être partie prenante des décisions qui façonnent les sociétés de demain et bénéficier des avancées socio-économiques.
Maintenant la prise de conscience n’est pas suffisante…C’est un effort fondamental et continu au niveau changement culturel. L’ancrage de la différence homme-femme est extrêmement fort dans notre société.

Selon vous, quel est le stéréotype le plus dangereux à propos des femmes ?
Il y en a deux pour moi. Le premier est que ce qui est propre à une femme est un handicap … et qu’elle doive emprunter des codes masculins pour prétendre à l’équité.

Sur quoi auriez-vous aimé être avertie sur le fait d’être une femme ?
J’ai eu la chance de grandir dans un environnement où le genre n’est pas un sujet. J’ai toujours été “une personne” que ce soit au sein de la famille, dans le sport, dans les amitiés…
J’ai vécu donc protégée de ce que peuvent vivre les femmes par ailleurs dans notre société et ailleurs aussi d’ailleurs. Cela a renforcé la conviction qu’au-delà des lois, le travail doit commencer au sein des foyers et auprès des jeunes filles et jeunes garçons dès la scolarisation.

Quels conseils donneriez-vous aux femmes de demain ?
De se libérer du “cadre” “femme”. Être une femme n’est ni un hadicap, ni un avantage. Les choix de vie qu’elles doivent faire leur appartiennent en tant qu’individu …

Pouvez-vous nous parler d’un projet dont vous êtes particulièrement fière ?
Mon dernier projet autour du sport. Pink wave, nager contre le cancer.
La première initiative était une traversée de Taghazout à Agadir à la nage, à la mémoire de ma tante Khadija décedée d’un cancer Allah yrahmha, et au profit de l’association des Amis du ruban rose. Les échanges avec sa fondatrice et présidente, Latifa Cherif, m’ont donné envie de m’engager encore plus … Les femmes qui luttent contre un cancer du sein doivent parfois lutter non seulement contre la maladie mais aussi contre la marginalisation au sein du foyer …Une preuve encore qu’il y a un véritable sujet de sensibilisation et un besoin urgent d’évolution des mentalités …