Le Comptoir des Mines Galerie clôt sa saison 2023- 2024 avec une grande exposition rétrospective dédiée à Abdallah El Hariri, artiste très cher à la scène artistique marocaine et qui s’est tenu, selon nous, trop longtemps à l’écart des circuits de diffusion classique.
Abdallah El Hariri n’a pas revendiqué toutes ses dernières années son appartenance au « Mouvement de Casablanca » alors qu’il était légitimement en droit de le faire, lui qui était très lié à Mohamed Melehi & Mohammed Chabâa, et alors qu’il avait participé à peu près à toutes les aventures de cette décennie en or comprise entre 1969 et 1978 où l’art contemporain marocain est né, empreint de manifestes et de combats idéologiques menés par passion.
Abdallah El Hariri n’a ni recherché les honneurs, ni les associations aux uns et aux autres, par pudeur d’abord, mais aussi par respect à son propre parcours. Cette exposition organisée par le Comptoir des Mines Galerie est mue avant tout par l’envie de lui témoigner notre grande admiration et saluer son parcours singulier qui l’a mené à explorer plusieurs voies distinctes ces dernières décennies, avec pour seul fil conducteur, la transcendance.
Révéler l’oeuvre polymorphe de Abdallah El Hariri est une grande chance à nos yeux. Elle trouve initialement racine dans le formidable creuset idéologique que représentait l’École des Beaux-Arts de Casablanca entre 1965 et 1970, avant de se nourrir de différentes influences étrangères notamment en Italie où l’artiste s’est affranchi des graphismes colorés pour explorer une abstraction minimaliste voire parfois monochromatique.
“La fascination de Abdallah el Hariri pour le dessin de « la lettre arabe » apparaît dès ses premières années et connaîtra elle aussi plusieurs évolutions, loin de la calligraphie et du sens idéologique qu’elle peut parfois « représenter » chez d’autres. Pour lui, il qualifie cette recherche de « lettrisme », car il vide de sens les mots, pour atteindre un état presque mystique celui de « l’Effacement ». Effacement, le mot est dit et peut paraître terrible dans la bouche d’autres artistes mais chez lui il a la saveur de sa spiritualité. Et l’on comprend mieux dès lors sa position au sein de la scène artistique marocaine, Abdallah El Hariri ne revendique rien il est parmi nous en toute simplicité, répondant aux sollicitations des jeunes artistes, de son voisinage et de toute per-sonne qui viendra le trouver.
L’exposition « Mon Histoire » est une sorte de monologue où l’artiste se raconte enfin lors d’un parcours correspondant à des séquences historiques clefs. De ses premières recherches à l’École des Beaux-arts à Casablanca datant de 1965-1966 jusqu’à ses travaux les plus récents réalisés en 2024, Abdallah El Hariri nous mène de Casablanca à Rome et de Varsovie à Asilah avant de revenir à sa ville de départ : Casablanca, « un Parcours circulaire, et à la fois Trans-occidental » où il voyage sans arrêt de l’orient vers l’occident. Nous sommes heureux de partager cette grande exposition avec les publics nombreux qui apprécient l’artiste, et nous espérons lui témoigner enfin la reconnaissance qu’il mérite pour tout ce qu’il a apporté à la scène artistique marocaine, avec beaucoup d’humilité.”
Hicham Daoudi
SANS TITRE, 1976, ROME, ITALIE Technique mixte sur toile Signée et datée au dos
70 x 70 cm
Aperçu de l’exposition “Mon Histoire”, du 11 Mai au 13 Juillet 2024 Comptoir des Mines Galerie
Aperçu de l’exposition “Mon Histoire”, du 11 Mai au 13 Juillet 2024 Comptoir des Mines Galerie
Aperçu de l’exposition “Mon Histoire”, du 11 Mai au 13 Juillet 2024 Comptoir des Mines Galerie
Aperçu de l’exposition “Mon Histoire”, du 11 Mai au 13 Juillet 2024 Comptoir des Mines Galerie
Aperçu de l’exposition “Mon Histoire”, du 11 Mai au 13 Juillet 2024 Comptoir des Mines Galerie
“Abdallah El Hariri était l’un des acteurs culturels les plus reconnus. Ses compositions ornaient les couvertures des livres de maints écrivains, poètes, penseurs et romanciers marocains. Avec M. Kacimi, il était l’un des rares artistes impliqués directement dans le processus de l’émergence de la culture marocaine contemporaine, à un moment où la peinture était une question de culture, d’engagement et de dialogue interculturel.”
Farid Zahi
Extrait de texte “Transfigurations : l’Être, la Lettre et les Miroirs” Catalogue d’exposition “Mon Histoire” (2024)
COMPOSITION GRAPHIQUE KOUFIQUE, CIRCA 1965 – 1969, CASABLANCA
Technique mixte sur toile
Signée au dos
139 x 99 cm
“La lettre en soi, motif indépendant, s’inscrit ainsi, chez notre artiste, dans la recherche graphique, la création rythmée de formes minutieusement agencées. Une oeuvre de 1973 témoigne de l’accomplissement géométrique de cette démarche, alliant cercle et triangle en un chevauchement qui traduit la transcendance et la complétude, où le noir et le blanc, le vide et le plein, la lumière et l’ombre, se mettent en scène dans l’aura d’un symbolisme lumineux. El Hariri annonce déjà, ici, sa prédilection pour quelques lettres, dont la lettre ( ح). Cette lettre chaude qui se conjugue alphabétiquement en trois variantes est le signe de l’identité onomastique du peintre. Elle va l’accompagner durant des décennies. Lettre oblongue, courbée et majestueuse, elle associe la transcendance à l’enracinement, la transe à l’élancement.
Avec elle commence le récit ( حكاية ) d’une aventure qui allait libérer la lettre de la calligraphie traditionnelle, longtemps pratiquée par des calligraphes scribes afin de la lancer dans l’aventure de la création artistique.”
Farid Zahi
Extrait de texte “Transfigurations : l’Être, la Lettre et les Miroirs” Catalogue d’exposition “Mon Histoire” (2024)
QUADRATO BIANCO NERO, 1977, ROME, ITALIE
Diptyque
Technique mixte sur toile
Signée et datée au dos
100 x 200 cm
ABDALLAH EL HARIRI
Née en 1949
Vit et travaille à Casablanca
Abdallah El Hariri est un artiste marocain dont l’empreinte dans l’histoire de l’art moderne au Maroc résonne encore aujourd’hui. Sa vie et son oeuvre sont marquées par une quête incessante pour explorer les formes géométriques dans les arts islamiques et la Lettre. Après ses études à l’École des beaux-arts de Casablanca de 1965 à 1969, El Hariri a joué un rôle crucial dans l’avant-garde artistique de Casablanca, aux côtés de figures telles que Farid Belkahia, Mohamed Melehi et Hossein Miloudi. Sa première exposition personnelle en 1973 à Casablanca marque le début d’une série d’événements qui jalonnent son parcours artistique. Membre actif de l’Association Marocaine des Arts Plastiques (AMAP) dès sa création, El Hariri participe activement à la dynamique artistique de son époque, notamment en tant que membre fondateur de l’Association Cité des Arts, du Club Al Baida d’arts contemporain, du Syndicat des Plasticiens Marocains et de l’association Village des Ateliers d’Artistes, contribuant ainsi à façonner le paysage culturel marocain de son temps.
En quête de nouvelles perspectives, El Hariri décide de poursuivre ses études à l’Institut Européen d’Architecture et de Design à Rome en 1973, enrichissant ensuite son savoir-faire lors d’un stage de gravure à Lodz, en Pologne, en 1980, avant de retourner au Maroc pour développer son oeuvre. Il a également eu plusieurs expositions personnelles et collectives d’envergure à travers le monde, dont une à Rome en 1976 et une en Pologne en 1980.
L’oeuvre d’El Hariri se caractérise par une liberté de mouvement des lettres et une réflexion profonde sur la matérialité et le sens des signes.
SANS TITRE, 2024, CASABLANCA
Diptyque
Acrylique sur toile
Signée et datée au dos
180 x 240 cm
MON HISTOIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMPTOIR DES MINES GALERIE
Construit en 1932, le bâtiment était le siège du « Comptoir des Mines » – une société minière, qui abritait l’ensemble de ses activités, y compris des bureaux, des appartements et des entrepôts répartis entre le hangar et le bâtiment principal.
Fondée par Hicham Daoudi en 2016, Comptoir des Mines Galerie est aujourd’hui reconnue internationalement pour son bâtiment inimitable, sa programmation artistique unique et sa présence forte, offrant une expérience artistique inégalée tout au long de l’année, citée à de nombreuses reprises dans les journaux nationaux et internationaux, un lieu à visiter à Marrakech, un stand où s’arrêter sur les foires d’art internationales. Apprécié des amateurs d’art et d’architecture, nationaux et étrangers, l’espace d’art de 1 500 m2 accueille de nombreux événements tout au long de l’année : vernissages, expositions, visites privées, événements pour collectionneurs et VIP, privatisations, tout en participant à des foires d’art internationales.
Reconnaissable à son style art-déco intemporel et inimitable, cette architecture des années 30 est un bâtiment à deux ailes, accessible par une entrée principale et se rejoignant sur le toit-terrasse, qui fait désormais partie du patrimoine historique de la ville. Entièrement rénové dans le style art-déco d’origine, les détails se trouvent dans les sols en terrazzo, les lustres, les portes et le mobilier. A l’entrée, le grand « CM » écrit en mosaïque dorée – les initiales de l’entreprise historique Comptoir des Mines, soulignant l’une de nos valeurs fondamentales : l’authenticité.
Comptoir des Mines Galerie est devenue une référence pour les artistes, les collectionneurs, un lieu de rencontre, de découverte et de célébration.
