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Mazaya : de la clé de sol à la clé de vie

By décembre 11, 2025 Enfant

On connaît la virtuosité de la pianiste Dina Bensaïd et son engagement, dans les pas de son père, au sein de l’Orchestre Philharmonique du Maroc. Celle qui est aujourd’hui la directrice générale de la Fondation Ténor, conduit aussi une aventure singulière : Mazaya, programme né en 2012 qui offre à des enfants déscolarisés une véritable «école de la deuxième chance» par la musique. Gros plan sur cette initiative qui révèle des talents… et forme des citoyens.

 

La musique comme seconde chance.

 

Qu’est-ce qui a déclenché la création de Mazaya en 2012 au sein de la Fondation Ténor ? Comment ce projet s’inscrit-il dans les droits à l’éducation et à la participation culturelle ?
La création de Mazaya répond à deux constats essentiels. D’une part, un taux de déscolarisation élevé chez les enfants au Maroc ; d’autre part, quelques lacunes dans l’offre de formation musicale professionnalisante. Mazaya combine ces deux enjeux en offrant à des enfants déscolarisés issus de milieux défavorisés une chance réelle d’insertion socioprofessionnelle par la musique. Il s’agit en quelque sorte d’une école de la deuxième chance, pensée pour des enfants souvent laissés sur le bord du chemin.

Quels sont vos critères d’admission, à partir de quel âge accueillez-vous les enfants et pour quelle durée d’accompagnement ?
Le premier critère de sélection des enfants est d’ordre social : nous accueillons des enfants issus de milieux défavorisés, et en rupture avec le système scolaire. Pour les identifier, nous travaillons avec des associations implantées dans des quartiers ciblés. Un entretien de motivation permet ensuite d’évaluer l’intérêt de l’enfant pour la musique. L’aventure commence généralement autour de 7 ans, et l’accompagnement peut durer une dizaine d’années, selon le parcours de chacun.

À quoi ressemble l’emploi du temps type des jeunes pris au sein de votre école de la deuxième chance ? Y a-t-il d’autres encadrements hormis les cours ?
Les journées des enfants sont bien remplies. Un bus les récupère à leur domicile pour un début de journée à 8h30. S’enchaînent alors les cours d’instrument, de formation musicale, de chorale, de musique de chambre, d’orchestre, ainsi que des cours de français, d’arabe, de mathématiques et de culture générale.

Mais Mazaya va au-delà de l’enseignement musical : un suivi social, médical et psychologique est mis en place, aussi bien pour les enfants que pour leurs familles. Cette approche holistique favorise leur bien-être et leurs chances de réussite. Par ailleurs, des activités culturelles, sportives et des sorties sont organisées chaque semaine, pour enrichir leur ouverture au monde et leur épanouissement personnel.

Qu’est-ce qui vous donne, aujourd’hui, le plus de satisfaction ?
Notre plus grande fierté est de voir ces jeunes devenir des adultes responsables, engagés dans la société. Certains sont aujourd’hui enseignants à Mazaya ou dans d’autres institutions musicales, devenant à leur tour des passeurs. Un accompagnement post-formation est également proposé pour faciliter leur insertion dans la vie active et soutenir leur épanouissement.

Comment voyez-vous l’évolution de Mazaya et qu’avez-vous besoin que ce rêve devienne réalité ?
Nous avons de nombreux projets et idées pour faire grandir Mazaya, mais les moyens financiers restent notre principal défi. Chacun peut contribuer, à sa mesure, en parrainant un enfant de manière mensuelle, selon ses possibilités. Ce système de parrainage permet non seulement de soutenir concrètement le projet, mais aussi de créer un lien humain et symbolique fort entre les enfants et celles et ceux qui les soutiennent. Dans nos rêves les plus fous, Mazaya aurait une école dans chaque ville du Royaume, révélant les talents et faisant éclore la musique partout au Maroc.

Repères et contacts :
74 Rue tafilalet, Lot Meddoun, Souissi. Rabat
Tél. : 05 37 75 49 58 E-mail : mailto:info@mazaya.ma