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Littérature jeunesse : Wallonie-Bruxelles en met plein la vue au SILEJ de Casablanca

By décembre 17, 2024 Actu

La 2e édition du Salon International du Livre de l’Enfant et de la Jeunesse (SILEJ) a ouvert ses portes à Casablanca samedi dernier et se poursuit jusqu’au 24 décembre 2024, à Anfa Park. Un rendez-vous incontournable pour les jeunes lecteurs et amateurs d’arts visuels, avec une programmation pleine de surprises et d’ateliers créatifs, proposés notamment par Wallonie-Bruxelles, l’invité d’honneur. Rencontre exclusive avec Chiraz El Fassi, la déléguée générale au Maroc. 

Crédits photos @ J. Van Belle

 

En quoi la participation de Wallonie-Bruxelles en tant qu’invitée d’honneur apporte-t-elle une touche unique à cette édition du SILEJ ?

Wallonie-Bruxelles et le Maroc célèbrent cette année leur 25e anniversaire de relations bilatérales.  Depuis la signature d’un accord de coopération le 26 octobre 1999 entre le Maroc d’une part et les gouvernements de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles d’autre part, les gouvernements ont développé ensemble plus de 240 projets de coopération dans les domaines de la culture, de l’économie, de l’enseignement, du sport, de la recherche et de l’innovation, du tourisme ou encore de l’audiovisuel.  La mise à l’honneur de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Salon International du Livre Enfant et Jeunesse à Casablanca s’inscrit dans le cadre de cette coopération culturelle historique entre nos deux pays.  Il faut dire que le Royaume du Maroc occupe une place de premier plan dans les relations internationales de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le Maroc a lui aussi été mis à l’honneur à plusieurs occasions en Belgique, notamment :

 

Qu’attendez-vous de la participation des jeunes visiteurs marocains au riche programme d’ateliers et animations proposés par Wallonie-Bruxelles ?

L’univers artistique de Wallonie-Bruxelles se distingue notamment par l’influence du 9e art, avec des illustrateurs et bédéistes qui repoussent les frontières entre bande dessinée et livre jeunesse. Leur approche peut être tant ludique que pédagogique et toujours empreinte d’humour et de poésie. Pour mettre en lumière la dynamique, la créativité de la littérature jeunesse et la spécificité belge où l’humour, la créativité graphique et la diversité des thématiques offrent une lecture originale du monde, nous avons pensé un programme riche, participatif et accessible à tous avec :

– Des ateliers pour enfants et adolescents animés par des auteurs et illustrateurs belges.

– Des conférences sur les spécificités de la littérature jeunesse en Wallonie-Bruxelles.

– Des spectacles et performances qui explorent le croisement des arts et de la littérature.

En traduisant notre slogan, « Lisez-vous le belge », en arabe et amazigh, nous souhaitons inviter tous les jeunes lecteurs marocains dans notre univers où nous abordons des thèmes universels tels que la diversité et le vivre-ensemble, la tolérance et l’ouverture aux autres cultures, les préoccupations contemporaines des jeunes (environnement, justice sociale, égalité des genres). Nous souhaitons susciter leur émerveillement et qu’en écoutant nos histoires, en rencontrant nos auteurs, ils entrent avec plaisir dans la lecture et la littérature belge francophone.

 

Pourquoi, selon vous, la bande dessinée reste-t-elle un langage universel qui peut captiver les enfants autant que les adultes ?

La bande dessinée est aujourd’hui reconnue comme un art à part entière. Et comme toutes les autres formes d’art, elle permet de transmettre des messages, d’exprimer des émotions et d’aborder des questions de la société, tantôt de manière plus ludique tantôt de manière plus pédagogique. Elle touche aussi bien les enfants que les adultes. La bande dessinée fait partie intégrante de la culture belge. Il suffit de se promener dans les rues de Bruxelles ou de Charleroi pour s’en rendre compte. Elle est même intégrée dans nos documents officiels (passeports belges), elle fait véritablement partie intégrante de notre patrimoine culturel et je pense que ce qui fait son succès c’est peut-être la manière d’aborder toutes les questions de société en étant capable d’y intégrer à la fois de l’humour et de la poésie.

 

Pouvez-vous nous en dire davantage sur le partenariat entre Wallonie-Bruxelles et l’Institut National des Beaux-Arts (INBA) de Tétouan ? Ce partenariat a-t-il déjà permis de révéler des talents prometteurs ?

Très rapidement après son installation en 2000, la Délégation générale Wallonie-Bruxelles a soutenu le développement de la BD au Maroc et a développé un partenariat avec l’Institut des Beaux-Arts (INBA) de Tétouan. Nous avons soutenu la création de la section BD au sein de l’INBA, des enseignants belges sont venus donner cours à Tétouan, des professionnels du secteur se sont réunis pour partager leur expérience et leur expertise. La revue Chouf, qui est la première revue de BD marocaine, est d’ailleurs le fruit de ce partenariat. Cette collaboration se poursuit aujourd’hui entre l’INBA et le Centre belge de la bande dessinée qui présenteront au SILEJ l’exposition conjointe « origines ». Il y a tellement de talents qui sortent de ce partenariat que je ne pourrais pas tous les citer mais je peux par exemple mentionner la jeune étudiante marocaine que nous avons accompagnée (Firdaousse Arami) lors de deux stages à Bruxelles, à l’Atelier Mille et au Centre Belge de la Bande Dessinée. Elle a ensuite participé au salon d’Angoulême ou encore les artistes confirmés qui ont réalisé l’exposition origines comme Sara Naji ou Zaineb Fasiki  C’est un dialogue artistique pérenne où artistes belges et marocains se nourrissent mutuellement.