L’exposition Carve by void sera présentée à la Galerie des Résidents. Un duo show de l’artiste français Cyrille André et l’artiste portugais Pedro Pires.

Du 3 octobre 2024 au 11 janvier 2025, la Galerie des Résidents de la Fondation Montresso* accueillera la rencontre des oeuvres des sculpteurs Cyrille André et Pedro Pires, Carve by void.

C’est dans un joli pas de deux que les artistes Cyrille André et Pedro Pires viennent explorer la condition humaine. Prédéterminés ou libres ? Modèles de raison ou prisonniers de passions ? l’homme est interrogé dans toute sa complexité. Dans un chemin inverse, les oeuvres prennent naissance à partir du vide. Art et Espace sont ainsi sondés pour louer la vertu prodigieuse de ce qui n’est pas perceptible.

Référence mythologique pour l’un, tournoiement philosophique pour l’autre, les interactions de l’être humain avec la nature et les individus sont au coeur des expressions artistiques de ces deux sculpteurs. Dans une analogie platonicienne de la ligne, les formes humaines de Pedro Pires font écho, dans les espaces de la Fondation Montresso, à l’animalité des corps des oeuvres de Cyrille André.

Les oxymores de Pedro Pires sont ceux des territoires angolais et portugais où il évolue. La nature est pensée comme matrice. Le fer à souder de l’artiste – à la fois constructeur et destructeur- conscientise la dualité de l’homme face à ses conditions d’existence, il est aussi le marqueur de notre essentielle architecture du lien pour bâtir le commun. Cyrille André, sculpteur français, découpe et tronçonne pour révéler dans la brutalité du matériau, l’intemporalité des mythes et de leurs incarnations. Lorsqu’il taille, modèle ses géants, l’artiste donne à voir la profondeur de l’espace et la nécessaire humilité de l’homme sur la nature. Il s’agit pour lui d’écouter plutôt que de défier.

Les oeuvres prennent l’espace de rompre la dichotomie nature/culture. La nature n’est pas appréhendée comme ressource extérieure, mais entité créatrice. L’action humaine est maîtrisée par les exigences de la matière, ce sont les oeuvres qui s’adaptent à l’environnement pour en révéler l’autonomie.

Leurs pratiques artistiques sont aussi sujet de réflexion autour de la perception du vide. L’esprit humain a toujours manifesté un vertige face à cette notion. Le constat résonne en tout lieu, l’homme confronté au monde laisse une empreinte abyssale dans la nature. La matière est alors appréhendée comme royaume absolu du vide par les artistes. Le vide entourant la sculpture conduit à sa création même, il est le potentiel de formes de ces deux interprètes, il est la mesure de la profondeur de l’air si chère à Jorge Guillén …

Cette rencontre artistique entre Cyrille André et Pédro Pires révèle d’autres interprétations où l’espace humanisé se confond dans le reste du règne vivant. Carve by void, sculpte notre humanité dans des allégories où est soulignée la complexité d’y être présent, d’y vivre et d’y agir !

Diplômé de l’ESAD de Grenoble, Cyrille André construit sa réflexion plastique autour des origines et de la nature de l’espèce humaine.

Trouvant dans la sculpture le médium apte à exprimer ses interrogations formelles en phase avec l’inconstance et la complexité de l’être humain, c’est avant tout la partie animale à l’intérieur de l’humain qui est relevée dans le travail de Cyrille André. Des sculptures monumentales en bronze, aluminium et bois s’érigent dans des morphologies hybrides et androgynes, évoquant à la fois une proximité entre les êtres et une solitude irrévocable dans l’existence humaine. La massivité de la matière se construit en tension avec la subtilité émotionnelle que suggèrent les oeuvres de Cyrille André. En se basant sur les mythes anciens et contemporains, ses sculptures deviennent un moyen pour appréhender les enjeux politiques et écologiques de notre présent.

Ses sculptures ont intégré d’importantes collections privées en Europe, aux Etats-Unis et Moyen-Orient, et des collections publiques, notamment à Guingamp et à Évreux en France.

Diplômé d’un Master en Beaux-Arts du Central Saint Martins College of Art and Design de Londres, il obtient en 2005 un Bachelor en sculpture de la Faculté des Beaux-Arts de Lisbonne.

De la sculpture au dessin, la recherche d’équilibre entre les opposés se construit à travers des significations figuratives et conceptuelles. L’ambivalence comme sceau de son oeuvre, Pedro Pires est empreint de politique, subtilement, il interroge nos sociétés, nos contradictions et nos oppositions. Sa position sociale, politique et économique dissimilaire sur les territoires d’Angola et du Portugal dirige ses réflexions et questionne son ancrage. Catharsis par son oeuvre, ses interrogations personnelles s’entrecroisent avec la réalité contemporaine des situations de migration, des réfugiés et des droits de l’Homme. Stratégies artistiques face aux dislocations identitaires, aux distances entre l’art et son public, les oeuvres de Pedro Pires nous offre dans une simplicité vibrante un paysage social artistique accessible. Le présent est questionné pour porter une réflexion sur l’avenir.

Ses oeuvres ont été exposées au Musée d’Histoire Naturelle de l’Angola, au Musée des Beaux-Arts de Montréal mais aussi dans de nombreuses foires telles que la 1-54, Biennale de Lagos, Cape Town Art Fair, Biennale de Lorne, … Son travail est représenté par la galerie Louisimone Guirandou (Côte d’Ivoire) et This Is Not A White Cube Art Gallery (Angola/Portugal).