Si, lorsqu’il s’agit d’un bambin, on a encore trop souvent tendance à minimiser l’importance des kilos en trop, ils peuvent pourtant impacter, tôt ou tard, sa santé physique et mentale. Avec Sanaa El Inani, nutritionniste, on tente de déterminer quelles sont les attitudes à adopter afin de rééquilibrer durablement sa courbe de poids.
Texte Mélanie Wilms · Photos DR
«La démarche de perte de poids ne peut être efficace et salutaire que lorsque l’enfant est conscient de son état et qu’il est souhaite véritablement le changer»
Très souvent lié à des habitudes alimentaires inadaptées au sein de la maisonnée, le surpoids chez l’enfant doit immanquablement faire l’objet d’une remise en question collective. Ainsi, qu’il s’agisse de l’excès de junk food, d’accès intempestifs aux friandises ou de l’instauration d’heures de repas irrégulières et tardives, l’entourage familial demeure le premier acteur de cet état de fait.
Un rééquilibrage alimentaire
Bien que face à l’appétit ou à la gourmandise d’un enfant, il est parfois difficile de se mettre à compter, il convient de rappeler qu’à chaque tranche d’âge correspondent des besoins spécifiques et des quantités déterminées. Ainsi, devant un plat particulièrement goûteux, l’enfant aura souvent tendance à vouloir se resservir, tout comme chez l’adulte, il est important d’enrayer cette habitude. Lorsque le surpoids est installé, la démarche de perte de poids doit s’apparenter davantage à un accompagnement collégial et à l’instauration d’une éducation alimentaire appropriée. Le sentiment d’échec chez l’enfant pouvant véritablement entraîner des troubles encore plus importants, le soutien de l’entourage est primordial. Notons que les ajustements alimentaires doivent être progressifs et que les parents ne doivent en aucun cas prendre le rôle de gendarme de l’alimentation. Aucun régime draconien ne doit être envisagé; une privation excessive étant, chez un sujet en pleine croissance, synonyme de carences assurées. Les modes de cuisson (moins d’huile, crème) doivent toutefois être sérieusement repensés. Dans un premier temps, les parents pourront avoir au grammage afin de reconsidérer de manière optimale les rations de l’enfant. Il est conseillé d’avoir recours à une plus petite assiette afin que visuellement le bambin ne se sente pas lésé. Quant aux plaisirs gourmands, il convient pour le bien-être de l’enfant de ne pas les bannir complètement mais bien de les rendre ponctuels.
Un rapport sain à la nourriture
Dés le bas âge, il est essentiel d’être vigilant; les pleurs ou les colères ne peuvent en aucun cas être synonymes de prise alimentaire. Il est en effet essentiel d’éviter la consonance de récompense ou de compensation. L’âge avançant, l’instauration de ce rapport biaisé peut, en effet, entraîner de réels troubles alimentaires. Plus encore, la nourriture représentant dans certain cas un réel exutoire, toute prise ou perte de poids brutale doit alerter. Cela peut en effet révéler des problèmes sous-jacents dont il convient de trouver la cause, qu’il s’agisse d’une maladie (ORL, intestinales), de soucis hormonaux ou psychologiques (harcèlement scolaire, attouchement, séparation,..).
Une prévention nécessaire
Avec l’arrivée de l’adolescence, le surpoids infantile et les marques distinctives qu’il a pu entraîner (vergetures), peuvent être sources de moqueries et par conséquent d’un mal-être et d’une mésestime de soi. Notons que cette situation peut avoir des conséquences immédiates sur ses résultats scolaires ou ses rapports aux autres, de même qu’elle peut engendrer plus tard d’éventuels troubles de la personnalité!