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Le rôle des émotions : matières à réflexion!

By août 2, 2019 Bien-être

Neurosciences cognitives, fonctionnement des mémoires, rôles des émotions sont autant de thématiques qui, aujourd’hui, sont au cœur de l’actualité et qui peuvent permettre aux accompagnants de mieux appréhender l’apprentissage des enfants et ce, depuis le plus jeune âge. Le rôle des émotions dans la construction de nos schémas de pensée étant considérable, avec Nadia Kay, coach certifiée en neurosciences appliquées et psychothérapeute systémique, on tente d’en savoir davantage sur les ancrages émotionnels.

 

 

 

A la jonction des neurosciences, de la psychologie, de la linguistique ou encore de l’intelligence artificielle, les neurosciences cognitives désignent l’ensemble des disciplines scientifiques qui visent à l’étude et à la compréhension des mécanismes de la pensée humaine, animale ou artificielle. Plus largement, elles analysent tout système complexe de traitement de l’information capable d’acquérir, de conserver et de transmettre des connaissances. Apportant incontestablement de nouveaux outils en matière d’apprentissage, les neurosciences appliquées permettent en outre de lever le voile sur des pratiques non productives venant parfois ponctuer le développement cognitivo-comportemental des enfants.

L’expérience d’apprentissage
Ayant la capacité de capter une foule d’informations et ce, à travers nos 5 sens, le cerveau apprend également chaque jour à travers notre perception du plan subtil autrement dit énergétique. Pendant notre sommeil, l’ensemble de ces informations sont classées de façon structurée selon leur importance. Cette hiérarchie est en corrélation directe avec la charge émotionnelle qui accompagne l’expérience d’apprentissage. Notons que l’on peut parler d’apprentissage chaque fois qu’un sujet, placé à plusieurs reprises dans les mêmes conditions, modifie son comportement de manière systématique et relativement durable. Le maintien de cet apprentissage relève quant à lui de la mémoire.

 

«L’individu est la somme de ses expériences. Plus elles sont chargées émotionnellement, plus il les mémorise. Il est intéressant de continuer à apprendre de nouveaux systèmes de pensées en mettant au défi ses schémas mentaux car c’est ainsi que l’on peut développer des comportements pour appréhender les différentes situations de la vie.»

 

Un soutien salutaire
Plus concrètement, lorsqu’un enfant expérimente pour la première fois une activité ou une aptitude particulière, exemple la lecture, son entourage peut considérablement impacter son expérience. Ainsi, si après son élocution, il est félicité et encouragé, l’enfant sera envahi d’informations lui procurant un sentiment de fierté. Au niveau biochimique, cela va induire une charge émotionnelle et un ancrage spécifique de la part de l’enfant. Par la suite, à chaque fois qu’il sera confronté à cette expérience, son cerveau le mettra dans le même état émotionnel.
A l’inverse, si après cette expérimentation, l’entourage est déçu, l’information qu’il reçoit, d’abord sur le plan subtil – communication non verbale – puis de manière verbale par une critique ou un commentaire humiliant doublé éventuellement par une punition, va entraîner une expérience dotée d’une forte charge émotionnelle liée à l’incompétence, l’humiliation et la déception d’autrui.
A chaque fois que cet enfant voudra lire en public, sa mémoire le mettra dans le même état émotionnel de déception et d’incompétence, ce qui inhibera son envie de lire et d’apprendre.

 

Un état de conscience modifié  
Pour accompagner un enfant dans son épanouissement cognitif, il est nécessaire de briser les schémas limitants et de multiplier les expériences positives et les opportunités d’apprentissage. La répétition de ces expériences peut notamment passer par le jeu ou par des activités pratico-pratiques. Un enfant peut en effet apprendre 10 fois plus et 10 fois plus vite lorsqu’il ne sait pas qu’il est en train d’apprendre, autrement dit quand il est en état de conscience modifiée. Ainsi, lorsqu’il joue au karaoké, son attention est portée sur le chant et le rythme, il utilise à ce moment une vitesse de traitement de 2 000 B/S (bit/seconde).
Son inconscient est, quant à lui, en train d’absorber une quantité d’informations de façon subliminale à une vitesse de 400 milliards B/S! L’inconscient peut notamment s’intéresser à l’orthographe des mots, certains sons, une nouvelle langue, des expressions. Sans qu’on lui ait demandé quoi que ce soit, l’enfant va poser des questions dont il se rappellera par la suite. De la même manière, lorsqu’il a l’occasion de faire des courses avec son propre argent de poche; tout en étant absorbé par le choix proposé dans les rayons du supermarché. Il commencera à faire des opérations mathématiques sans même s’en rendre compte.
Il  fait alors appel à des informations stockées en mémoire pour restituer les apprentissages et les ancrer dans le réel. Plus ces expériences sont répétées et plus sont ancrés les apprentissages. Notons en outre que lorsqu’un enfant éprouve des difficultés à mémoriser, il est possible de l’aider à accélérer la connexion neuronale en rajoutant de la complexité à l’expérience.

 

Une histoire de bottes…  
Un enfant passe rapidement en état de conscience modifiée lorsqu’on lui raconte une histoire ou que l’on fait appel à des métaphores. Ainsi devant une carte de l’Europe, tout le monde s’accorde à ce que l’Italie ressemble à une botte. Ce n’est pas la ressemblance à la botte qui permet une reconnaissance aisée de ce pays  mais plutôt le fait de lier son nom à une chaussure. En effet, cette représentation mentale rajoutant de la complexité, cela sollicite un gainage en myéline, c’est à dire une substance qui accélère la vitesse du traitement des flux.

 

Pour aller plus loin…
Au nom de ma liberté, laissez-moi jouer de Denis Boisclair

 

Encouragements versus répressions    
– Il est important d’encourager l’enfant en restant centré sur lui, avec des phrases telles que : Tu es courageux, Tu es brillant… et non sur ce qu’il nous procure, comme le suggère des expresssions comme : Je suis fier de toi.
–  La punition bloque l’enfant dans son développement car, en plus de ne rien apprendre de nouveau, il mémorisera qu’il est incompétent.
– Les encouragements sont des stimulateurs d’une biochimie productive pour l’enfant. Ils lui permettent de revivifier un sentiment de fierté et d’importance, ce qui élève son niveau d’estime de soi.
– Stop à la récompense car il ne s’agit plus de la valeur qu’il s’attribue mais plutôt de ce que son environnement pense de lui. En somme, la preuve que son environnement l’approuve, le valide, l’apprécie ou l’aime.