Concrétisant la conviction de ses fondatrices que l’art et la culture peuvent contribuer de manière significative au développement humain, éducatif, social et économique des populations défavorisées, l’association Kane Ya Makane atteint aujourd’hui le cap de la décennie. A cette occasion, retour sur les actions de cet acteur associatif qui entend bien poursuivre son engagement tout en entamant l’écriture d’une nouvelle page.
Texte Mélanie Wilms · Photos DR
«La cérémonie des 10 ans sera l’occasion de faire connaître notre projet «Tanouir» et les effets réels et concrets qu’il a sur les élèves, et sur l’école publique de manière générale. »
Mounia Benchekroun, présidente de Kane Ya Makane
Depuis sa création en aout 2009, Kane Ya Makane s’est donnée pour mission d’œuvrer en faveur des enfants et des femmes vivant en milieu rural dans des conditions précaires, au travers de programmes artistiques et culturels visant à élargir leurs perspectives de développement. De cet objectif sont nés deux projets, «Talents de femmes» et «Tanouir» qui ont pour point commun de valoriser le potentiel de leurs bénéficiaires, de favoriser leur épanouissement et de renforcer leur niveau de conscience.
L’art comme vecteur de développement
Lancé en 2009, le projet «Talents de femmes» poursuivait l’objectif de favoriser le renforcement socio-économique de femmes rurales par la formation artistique. Réunies ensuite en coopérative, ces femmes ainsi formées ont pu toucher un revenu issu de la vente de leurs tableaux. Fin 2010, le projet «Tanouir», a quant à lui été lancé dans les écoles primaires publiques situées en milieu rural afin d’enrayer le phénomène d’abandon scolaire. Misant principalement sur un programme artistique pluridisciplinaire, le projet «Tanouir» visait à favoriser l’épanouissement, l’éveil et la créativité des jeunes élèves. Au fil du temps, il s’est enrichi de plusieurs composantes comme le renforcement en langue française pour les élèves et la formation à des techniques pédagogiques et ludiques auprès des enseignants et directeurs en vue de redynamiser les pratiques d’enseignement. L’objectif général de «Tanouir» a aussi progressivement évolué en favorisant un développement éducatif et personnel harmonieux des enfants en vue d’améliorer leurs chances de réussite en tant qu’adultes. Enfin, notons qu’une fois consolidé le travail réalisé sur l’identité de l’enfant, le programme tend aussi à l’amener à l’ouverture vers d’autres cultures, d’autres référents, pour qu’il puisse découvrir par lui-même la richesse de la diversité.
Le projet «Tanouir», en bref :
– Plus de 21 000 enfants membres de son programme artistique dans les régions d’Agadir, de Marrakech et d’El Jadida
– Près de 7 800 enfants membres de son programme de renforcement en langue française
– 327 enseignants bénéficiaires de formations à des techniques ludiques d’enseignement, à la discipline positive et autres thèmes
– 12 directeurs formés
– 28 écoles et 2 Dar Talib(a) bénéficiaires du projet
– Une vingtaine d’associations partenaires à travers le programme «Tanouir» Hors les Murs qui consiste à mettre à disposition les animateurs de KYM au profit de structures associatives encadrant des enfants vulnérables