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Isabelle Adjani, belle et rebelle

By décembre 9, 2019 Actu

Après plus de quarante-cinq ans de métier déjà, 5 César en poche, 2 nominations aux Oscar, des couronnements à Cannes et Berlin, la reine Isabelle a enflammé le Palais des Congrès de Marrakech le 9 décembre dernier lorsqu’elle s’est pliée avec grâce à une soirée d’hommage pour l’ensemble de sa carrière. L’occasion aussi de présenter un nouveau personnage combatif et passionné qu’elle interprète dans son dernier film : Carole Matthieu. Un film modeste mais coup de poing, qu’elle a elle-même initié. Un nouveau combat cinématographique et un rôle qu’elle endosse avec maestria. Et comme d’habitude, on est sous le charme.

Texte wissal faris

 

Une surdouée
Née en juin 1955 à Paris, Isabelle Yasmina Adjani est une surdouée du théâtre. Elle débute sa carrière à 14 ans. 3 ans plus tard, elle entre à la Comédie-Française et fait sensation en interprétant Agnès dans L’Ecole des femmes, idem avec Ondine de Jean Giraudoux. Elle est juste lumineuse. Le public tombe aux pieds de cet être au visage d’ange et dont l’intensité de jeu est juste impressionnante. En 1974, grâce à son rôle de jeune fille en rébellion contre son père dans La Gifle de Claude Pinoteau, elle est propulsée au rang des jeunes actrices françaises les plus en vue. Plusieurs cinéastes de premier plan l’engagent : François Truffeau pour L’Histoire d’Adèle H. André Téchiné pour Les Sœurs Brontë ou encore Roman Polanski pour Le Locataire.

Un être de passion…
Son interprétation révèle son goût du mystère et de la complexité psychologique.
Ses premiers films illustrent aussi son registre de prédilection : la fragilité et la passion jusqu’à la perdition, la folie ou la mort.
Cela se concrétise avec Possession d’Andrzej Zulawski ou encore L’été meurtrier de Jean Becker, immense succès populaire qui l’installe définitivement comme l’actrice française la plus populaire et la plus adulée.
Son interprétation de la passionnée, sensible et si fragile Camille Claudel est époustouflante tout comme celui de La Reine Margot de Patrice Chéreau, fresque historique sur la Saint-Barthélemy spécialement écrite pour elle et qui fait plus de 2 millions d’entrées en salles.

… et de conviction
Elle choisit ses rôles sur l’envie, refusant de jouer Astérix et Cléopâtre dans le film d’Alain Chabat. Après plusieurs pièces théâtrales, elle surprend tout le monde en apparaissant, en 2009, dans La Journée de la jupe. Un film à petit budget qu’elle a porté à bout de bras et dans lequel elle interprète Sonia Bergerac, une professeur de banlieue qui perd ses moyens et prend sa classe en otage. Comme le dit l’actrice «le sujet est brûlant, très touchy et parfaitement non conventionnel». Un film de conviction qui trouve son public. Et voici qu’elle récidive, cette année, avec Carole Matthieu, une médecin du travail qui se révolte contre la déshumanisation dont sont victimes ses patients opérant au sein d’une entreprise de vente par téléphone.
A voir absolument.