Hiba Tawaji, la star libanaise aux talents multiples, nous parle de sa passion pour la musique, le cinéma et la scène. Elle partage des moments forts de sa carrière, notamment sa collaboration avec Andrea Bocelli et son rôle dans « Notre Dame de Paris ». Hiba évoque également l’impact de son concert historique en Arabie saoudite sur les droits des femmes. En tant que mère et artiste, elle discute de l’équilibre entre sa vie professionnelle et familiale, et des valeurs qu’elle souhaite transmettre à ses enfants. Une conversation captivante avec une artiste engagée.
Quel domaine – chant, jeu d’actrice ou réalisation – vous passionne le plus ?
Ce qui me captive dans mon métier, c’est la liberté de m’exprimer à travers le jeu, la musique, et la réalisation. J’utilise ces moyens seuls ou combinés, guidée par mon inspiration. Mon premier amour fut le chant, une passion née dans l’enfance et nourrie par l’admiration des artistes. Bien que le chant domine ma carrière, le jeu et la réalisation l’enrichissent, créant un ensemble harmonieux et complémentaire.
Quel impact votre duo avec Andrea Bocelli au Festival des Cèdres a-t-il eu sur votre musique ?
Chanter avec Andrea Bocelli et partager la scène avec lui lors de son concert au Festival des Cèdres au Liban est un événement marquant et une étape clé de mon parcours. C’est rare et précieux de pouvoir chanter et partager la scène avec des légendes de la musique. C’était une expérience intense et mémorable. Je me souviens qu’il faisait extrêmement froid, les Cèdres étant un des sommets les plus élevés au Liban. Chanter dans ces conditions n’était pas idéal, mais la bienveillance et l’humilité de Bocelli m’ont beaucoup rassurée et mise à l’aise. Je conserve un souvenir magnifique de ce moment. Sa sérénité et son calme sont très communicatifs et contagieux. C’est un moment que je n’oublierai jamais.
Quels ont été les défis de jouer Esmeralda dans « Notre Dame de Paris » et son impact sur votre carrière artistique ?
Depuis sept ans, je vis l’émotion intense d’incarner Esmeralda dans « Notre-Dame de Paris », un rôle qui m’accompagne depuis l’enfance et qui résonne avec les événements marquants de ma vie. La troupe est devenue ma deuxième famille, et ensemble, nous avons partagé des moments inoubliables sur scène et autour du globe. Alors que nous célébrons le 25e anniversaire du spectacle, notre connexion avec le public reste forte et émouvante, et je chéris chaque instant de cette aventure artistique et personnelle extraordinaire.
Votre concert en Arabie Saoudite a-t-il influencé la culture et les droits des femmes arabes ?
Mon concert en Arabie saoudite représente un jalon crucial dans ma carrière artistique, étant donné que j’ai été la première femme chanteuse à me produire en public sur une scène saoudienne. Cet événement symbolise un progrès significatif dans le combat pour l’émancipation et l’égalité des femmes arabes. La musique est non seulement une forme d’expression, mais aussi un vecteur de message. Ce soir-là, j’ai pu constater l’impact et le changement que la musique peut engendrer. Participer à ce changement a été pour moi une expérience très émouvante et significative.
Ma chanson «Min elli byekhtar» a établi une connexion profonde avec le public ce soir-là. Cette chanson encourage les femmes à prendre leur vie en main, à choisir leur destin et à revendiquer leur liberté. Elle porte un message puissant et a résonné particulièrement ce soir-là, où j’ai entendu les femmes reprendre ces paroles avec force, car elles expriment leurs aspirations et portent leur voix. Ce fut un moment d’une intensité exceptionnelle.
Comment gérez-vous votre vie de couple avec Ibrahim Maalouf et l’équilibre entre maternité et carrière ?
Nous nous efforçons de planifier soigneusement à l’avance. Personnellement, je suis extrêmement sélective en ce qui concerne mes choix professionnels et mes voyages. Cette sélectivité a toujours fait partie de ma démarche, mais elle est devenue encore plus marquée depuis que je suis devenue maman. Ma priorité absolue est d’être aussi disponible que possible pour mes enfants. Heureusement, nous sommes incroyablement soutenus par nos mamans, nos belles-mères, et toute la famille, y compris ma sœur. Notre famille proche joue un rôle essentiel en nous apportant une aide précieuse. Nous faisons de notre mieux pour maintenir cet équilibre, qui est essentiel pour nous, nos enfants, et notre famille.
Cela a toujours été ma philosophie, et cela s’est renforcé depuis que je suis devenue maman. Je tiens compte en permanence du temps que je peux consacrer à mes enfants et à ma famille, car c’est une priorité absolue pour moi. Le fait qu’Ibrahim et moi travaillions dans le même domaine artistique, le show-business, facilite grandement notre compréhension mutuelle et notre soutien réciproque.
Je l’encourage toujours et je suis là pour le soutenir dans tous ses projets. Lorsqu’il ne peut pas être disponible, j’essaie de l’être davantage, et vice versa. C’est une question de soutien et d’encouragement mutuel. C’est ainsi que nous envisageons les choses pour préserver cet équilibre. Nous attachons une grande importance à notre famille, et c’est une priorité incontestable pour nous.
Quelles valeurs artistiques comptez-vous inculquer à vos enfants et comment les exposez-vous à la musique et à l’art ?
En tant que parents artistes, nous aspirons à transmettre à nos enfants des valeurs universelles auxquelles nous croyons tous. Ces valeurs incluent la liberté, l’égalité et le respect de l’autre. Nous considérons également l’ouverture d’esprit comme essentielle, car elle favorise l’empathie.
L’empathie, c’est la capacité de se mettre à la place de l’autre pour le comprendre, appréhender ses émotions et son vécu. Nous pensons que le monde a besoin de plus d’empathie, et c’est une valeur que nous tenons à transmettre à nos enfants.
Avec vos derniers singles et votre album « Baad Sneen », comment voyez-vous l’évolution de votre style musical ?
Avec mon producteur Oussama Rahbani, nous avons toujours privilégié la liberté dans la création de nos albums, sans nous limiter à un genre ou un marché u un format précis. Notre musique, riche en diversité, reflète nos goûts et messages personnels. Mon dernier album avec Universal Arabic Music conserve cette identité tout en évoluant et en s’ouvrant à de nouvelles collaborations internationales. Ma voix, centrale dans mes œuvres, porte des chansons qui explorent diverses facettes de l’humain et fusionnent les cultures et les genres musicaux.
