Nous avons eu le plaisir de rencontrer Hassan Hajjaj lors du vernissage de son exposition FIQ!, à la Galerie Atelier 21, une vibrante célébration de l’art acrobatique marocain, visible jusqu’au 3 février 2025. L’artiste nous a parlé de son parcours photographique, de sa manière de revisiter l’identité marocaine et de ses projets à venir.
Quand je reviens au Maroc, c’est comme si mes souvenirs d’enfance prenaient vie à nouveau, et c’est ce que j’essaye de capturer dans mon travail.
Comment votre approche de la photographie a-t-elle évolué au fil des années ?
Mon approche a été un véritable voyage d’apprentissage et d’adaptation. J’ai commencé avec la photographie argentique, où chaque cliché nécessitait une grande attention au cadrage, car tout devait être parfait au moment de l’impression – recadrer n’était pas une option. Avec l’arrivée des appareils numériques, ma manière de travailler a changé radicalement. Pouvoir voir immédiatement le résultat après avoir pris une photo a été une révolution. Mais malgré ces évolutions technologiques, l’apprentissage ne s’arrête jamais, et chaque projet m’apporte de nouvelles leçons.
Comment remettez-vous en question les perceptions traditionnelles de l’identité marocaine dans votre travail ?
Mon travail est profondément marqué par mes racines marocaines et par les années passées loin de mon pays natal. J’ai quitté le Maroc à l’âge de 13 ans, et les souvenirs que j’avais laissés derrière moi ont nourri mon imaginaire. Lorsque je suis revenu après de longues années, j’ai été frappé par la persistance des images de mon enfance. Ce contraste entre mémoire et réalité imprègne mon œuvre, où je mêle des éléments de mon passé avec une esthétique contemporaine pour célébrer et réinterpréter l’identité marocaine.
Quel rôle joue la spontanéité dans votre processus créatif ?
Hassan Hajjaj : La spontanéité est essentielle. Elle se manifeste dans l’interaction entre moi et le sujet, que ce soit dans le choix des tenues, des arrière-plans ou dans l’énergie qui se crée durant la séance. Cet échange ludique est crucial ; il laisse la place à un flux naturel qui guide le résultat final. C’est souvent dans ces moments d’improvisation que naissent les clichés les plus authentiques et marquants.
Quel projet à venir vous enthousiasme le plus en ce moment ?
Beaucoup de choses excitantes sont en cours ! En ce moment, je suis ravi de l’exposition que nous venons d’organiser à Dubaï, et des photographies en coulisses que je vais réaliser ici, principalement de musiciens et d’artistes. Ensuite, je prépare 1-54 à Marrakech et une exposition solo à New York en février. Au-delà de cela, plusieurs projets muséaux et d’expositions dans des galeries sont en discussion pour les deux prochaines années, Inshallah.