
Le droit d’accès à la culture, et ce que cela implique en tant que rencontre de l’autre, tolérance et éveil à la création, est au cœur de la Fondation Aïcha. Widad Chraibi, Secrétaire Générale de la Fondation et directrice du FICAM®, porte cette vision avec passion et résultats. Elle revient sur la mission auprès des enfants, la force du « live » et l’ambition d’une culture accessible à tous.
Donner accès à la culture, c’est offrir un avenir.

En deux mots, quelle est votre mission auprès des enfants et des jeunes aujourd’hui ? Pourquoi le droit des enfants à l’accès à la culture vous semble si important ?
Notre mission auprès des enfants s’affiche depuis les débuts à travers la communication de la marque Aïcha en dessins animés, le spot télé visuel, lancé en 1977, «Bonsoir les enfants» était le premier programme divertissant pour les enfants marocains, leur donnant un rendez-vous quotidien à la télévision. Depuis, en tant que marque marocaine profondément attachée à nos valeurs d’éducation, de transmission et de partage, nous cherchons à garder ces liens tissés de génération en génération et nous considérons qu’encourager la culture chez les plus jeunes, c’est investir dans une génération plus ouverte, plus confiante et plus solidaire.
Un volet important de vos actions concerne l’« éducation à l’image ». Qu’est-ce que cela inclut ?
La culture est le lien vivant entre nos racines et notre avenir. Par l’organisation du Festival International du Cinéma d’Animation (FICAM®) et l’ouverture sur les grandes écoles d’animation mondiales, notre objectif principal est de promouvoir le domaine de l’animation au Maroc par tous les biais : partage et médiation culturelle entre professionnels nationaux et internationaux, formation et échange de savoir-faire avec les étudiants marocains et l’émergence de jeunes talents, sans oublier les plus petits avec un droit à l’éducation à l’image.
Ainsi, pour une marque marocaine comme Aïcha, via sa Fondation, soutenir l’éducation à l’image dès le plus jeune âge, c’est encourager les enfants à créer leurs propres récits en images nourris de leur culture et de leur environnement ; développer leur esprit critique pour décrypter les messages ; promouvoir une représentation positive et authentique des enfants marocains dans les médias ; et sensibiliser les familles à l’influence des images sur la construction des valeurs et des rêves de demain.

Vous organisez régulièrement des sorties scolaires pour assister à des spectacles.
En quoi le « live » vous semble important ?
Chez Aïcha, nous croyons que rien ne remplace la magie du «live» : le moment où un enfant rit, s’émerveille ou réfléchit en découvrant un spectacle, entouré d’autres enfants. Le spectacle vivant et les tournées de marionnettes offrent une expérience unique, immédiate et sensorielle. Chaque sortie est accompagnée d’une distribution de dossiers pédagogiques destinés aux maitresses et aux enfants, ainsi que de petites gourmandises Aïcha. C’est un moment d’émotion partagée, où l’enfant devient acteur de sa découverte.
Dans un monde de plus en plus numérique, ces instants réels permettent aux enfants de retisser le lien humain, de développer leur imagination et de vivre la culture autrement, par le corps, la voix, le rire et le regard.
Pour Aïcha, ces moments de rencontre directe avec l’art sont essentiels : ils éveillent la curiosité, nourrissent la créativité et laissent une trace durable dans le cœur des enfants. Choisir le «live», c’est offrir à chaque enfant une émotion vraie, un souvenir fondateur, et le goût de la culture partagée.
Parmi toutes les activités, quelle est celle dont vous êtes la plus fier et pourquoi ?
Au Maroc, la richesse de nos traditions, de nos arts et de notre patrimoine doit être transmise à chaque enfant. À chaque rentrée scolaire, Aïcha organise le Concours National Artistique inter-écoles sur le thème «Les richesses du Maroc», avec, à chaque édition, un sujet différent : costumes traditionnels, monuments historiques, artisanat, bijoux, cuisine, zellige marocain… Projet phare d’Aïcha, cette marque emblématique des familles marocaines, il affirme le droit des enfants à la culture, pour préserver notre identité tout en ouvrant la voie à la créativité et l’innovation de demain.

Comment projetez-vous l’association dans une dizaine d’année ?
Dans dix ans, nous voulons voir des enfants, devenus adultes, se souvenir d’un livre, d’un spectacle ou d’un atelier Aïcha comme du moment où ils ont commencé à croire en leurs rêves.
Notre ambition est de toucher chaque région du Maroc, même les plus éloignées, pour que tous les enfants où qu’ils soient puissent découvrir, apprendre, créer et rêver à travers la culture.
Nous voulons contribuer à former une génération ouverte, curieuse et confiante, qui portera haut les couleurs du Maroc et ses valeurs d’humanité, de solidarité et de partage. Le défi d’Aïcha, c’est de continuer à nourrir les cœurs autant que les esprits !
La fondation Aïcha en quelques chiffres :
– Près de 2 millions d’enfants touchés depuis 2003 à travers les sorties scolaires : marionnettes dans les écoles, spectacles vivants, sorties Ciné Aïcha.
– Créé il y a plus de 20 ans, le FICAM® réunit à chaque édition plus de 20 000 festivaliers, dont 7 000 écoliers et près de 200 étudiants des écoles d’art et de l’audiovisuel dans le cadre de son volet formation. Il accueille également plus de 50 invités internationaux de premier plan.
Repères et contacts :
Quartier Industriel Aïn Slougui, B.P. 217 50 000 – Meknès
Tél. : 05 35 50 17 90/94










