Pour des raisons médicales ou de convenances personnelles, certains couples désirent choisir le sexe de leur enfant. Hypothèses farfelues, croyances populaires, Méthodes scientifiques…tous les moyens semblent bons pour exaucer ses voeux. Décryptage.
1 fille (XX) = union d’un spermatozoïde X et d’un ovule X
1 garçon (YX) = union d’un spermatozoïde Y et d’un ovule X
Radia est l’heureuse maman de trois beaux garçons. Mais cela ne suffi pas à son bonheur. Elle rêve d’avoir une fille. En prévision d’une future grossesse, elle a décidé de suivre une alimentation riche en magnésium et calcium qui permettrait, selon la théorie développée par le Dr Papa en 1977, d’engendrer une fille. Au menu : produits laitiers à volonté, eau minérale, 130 g par jour maximum de viande ou de poisson (cuisinés sans sel), pain, oeufs, céréales mais sans sel, légumes frais ou surgelés (pas de boîtes), fruits frais ou surgelés, fruits secs non salés. En d’autres termes : des laitages et pas de sel ! La méthode contraignante ne doit souffrir aucune entorse. Radia devra commencer son régime deux mois et demi avant la conception, ne pas tomber enceinte pendant ce laps de temps, en utilisant un moyen contraceptif hors pilule et poursuivre cette alimentation tant qu’elle n’est pas enceinte. Cela peut durer des mois. C’est pour cela que cette méthode, jugée par beaucoup de praticiens comme farfelue n’en exige pas moins un suivi et des contrôles réguliers. La méthode est d’ailleurs contre-indiquée en cas d’hypertension, de diabète, d’insuffisance rénale ou de maladie cardiaque… En face du «régime fille», il existe aussi un «régime garçon». Celui-là est basé sur une alimentation riche en potassium et sodium. Au menu cette foisci des boissons gazeuse, thé, café… sauf le lait et pas d’eau minérale. Viande, poisson, beurre salé, légumes surgelés ou en boîte et fruits sont recommandés. En bref : du sel et pas de lait ! En effet, selon l’hypothèse défendue par Dr Papa, le régime alimentaire influerait sur les récepteurs de l’ovule, qui accueilleraient alors plus favorablement un type de spermatozoïdes, X ou Y. «L’efficacité de ces régimes n’a jamais été prouvée», souligne Pr Omar Sefrioui, gynécologue obstétricien. En effet, pour optimiser ses chances, une autre méthode consiste à avoir LE rapport fécondant proche (pour avoir un garçon) ou loin (pour avoir une fille) de l’ovulation. «Les spermatozoïdes porteurs des chromosomes Y sont rapides et ont une durée de vie plus courte que les spermatozoïdes porteurs des chromosomes X. Les couples qui désirent concevoir un garçon doivent programmer le rapport fécondant le plus près possible de la date d’ovulation, alors que les couples qui désirent avoir une fille doivent programmer le rapport fécondant assez loin de la date d’ovulation. Avec cette technique, on augmente de 40 à 50% les chances d’avoir un garçon ou une fille. Mais c’est aussi très contraignant car la femme doit se soumettre à des contrôles, surveiller le moment de l’ovulation, etc.», explique Pr Sefrioui.
Chromosomes XX contre chromosomes XY
Au moment de la fécondation, l’ovule et le spermatozoïde sont les seules cellules de l’organisme qui n’ont que 23 chromosomes chacun (au lieu de 46 dans toutes les autres cellules) : 22 chromosomes identiques et 1 chromosome sexuel.
L’ovule contient : 22 chromosomes + 1 chromosome sexuel X. Le spermatozoïde contient : 22 chromosomes + 1 chromosome sexuel X ou 1 chromosome sexuel Y.
Lorsque spermatozoïde et ovule s’unissent, deux solutions sont possibles. Si l’ovule est fécondé par un spermatozoïde ayant les chromosomes sexuels XY… c’est un garçon qui verra le jour. Fécondé par un spermatozoïde comportant les chromosomes XX, ce sera une fille.
