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Enfance connectée : apprivoiser le numérique sans s’y perdre

By décembre 11, 2025 Enfant

Le numérique est partout : dans la poche des parents, sur les pupitres de l’école, au creux des salons. Il ouvre des portes (apprendre, créer, garder le lien), mais bouscule aussi nos repères, surtout quand il s’invite très tôt dans la vie des enfants.  La question n’est plus «pour ou contre», mais «comment et à quel âge ?».

 

Accompagner, c’est mieux que contrôler.

 

Les recommandations de l’OMS pour les petits
– Moins d’1 an : éviter les écrans, privilégier l’éveil sensoriel, les échanges, le sommeil.

– 1 à 4 ans : limiter le temps sédentaire devant écran à maximum 1 heure par jour, et moins c’est mieux.
Priorité au jeu actif, au plein air et aux routines de sommeil.

Ce que dit l’OMS : opportunité… et vigilance
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) adopte une position équilibrée. Oui, le numérique est un formidable levier pour la santé (téléconsultations, rappels de vaccination, prévention des maladies non transmissibles). Mais l’Organisation rappelle aussi les risques bien réels quand l’usage devient excessif ou mal encadré. Elle a ainsi reconnu en 2019 le trouble du jeu vidéo dans la classification internationale des maladies : perte de contrôle, priorité donnée au jeu au détriment du reste, poursuite malgré les conséquences négatives. L’OMS Europe alerte également sur les effets possibles des réseaux sociaux sur la santé mentale des jeunes et appelle à réduire les fonctionnalités addictives, à faire du bien-être numérique une priorité nationale et à mener des stratégies de santé publique intersectorielles. Pour les tout-petits, l’OMS parle d’usage problématique quand les écrans grignotent sommeil, mouvement, interactions et attention, éléments dont dépend le développement.

Et les jeux vidéo ?
. Clarifier le temps, les jours et les types de jeux autorisés.

. Éviter les jeux en ligne non supervisés chez les plus jeunes.
. Créer des zones communes de jeu (salon), pas de session nocturne.
. Si le jeu « prend toute la place » (pensées envahissantes, pertes de contrôle, conflits répétés, abandon d’autres activités), demander conseil à un professionnel : mieux vaut intervenir tôt.

Pourquoi les tout-petits sont les plus vulnérables
Les pédiatres alertent : avant 3 ans, le cerveau se construit par le jeu libre, le mouvement et surtout l’interaction. Une exposition précoce et répétée aux écrans peut perturber le sommeil, favoriser la sédentarité, réduire les échanges verbaux, freiner certaines acquisitions (langage, attention conjointe) et accroître l’irritabilité. Des enseignants de maternelle signalent de plus en plus de petits présentant agressivité, isolement ou difficultés de communication, souvent liés à des usages numériques massifs. Devant ces situations d’«usage problématique», beaucoup de pédiatres recommandent un véritable sevrage d’écran, progressif et structuré, à mener à la maison, un cap déroutant pour des parents souvent décontenancés, qui ont besoin d’être guidés.

L’urgence : poser un cadre simple et bienveillant
Un bon cadre n’est pas punitif, il est prévisible et partagé. On fixe des règles claires (où, quand, combien de temps), on explique le « pourquoi », on ferme la boucle par des rituels (on éteint, on range, on passe à autre chose). L’idée n’est pas de tout interdire, mais de choisir : du contenu de qualité, des moments adaptés, des durées raisonnables, et le plus souvent avec un adulte pour parler de ce qu’on voit.
Le numérique peut être un allié de l’apprentissage et de la santé, à condition d’être apprivoisé. L’OMS nous invite à encadrer les usages, surtout chez les plus jeunes, et à veiller au sommeil, au mouvement, aux interactions réelles. Les pédiatres rappellent que l’analogique — parler, jouer, courir, rêver — reste le socle du développement. Dans la famille, le bon réflexe tient en trois mots : choisir, limiter, accompagner. Et se souvenir que l’écran n’est jamais une nounou : c’est un outil, à mettre au service de l’enfance.

Les repères pratiques portés par les pédiatres
– Co-visionner dès que possible : s’asseoir à côté, commenter, relier à la vraie vie.
– Quelques règles strictes : Zéro écran pendant les repas et au moins 1 heure avant le coucher ; pas d’appareils dans la chambre.
– Annoncer la fin de l’utilisation des écrans (minuteur, sablier), et proposer une activité de rebond (dessin, Lego, lecture) pour éviter les crises.
– Privilégier la qualité : contenus adaptés à l’âge, créatifs et lents ; éviter l’autoplay et les flux infinis.
– Suivre nos propres conseils : les enfants imitent nos usages, à nous de respecter nos règles !
– Parler émotions et réseaux avec les plus grands : comparaison sociale, cyberharcèlement, vie privée, pub ciblée.
– Surveiller quelques signaux d’alerte : troubles du sommeil, isolement, désintérêt pour les activités habituelles, conflits récurrents autour des écrans, baisse scolaire, irritabilité après l’arrêt. Chez les tout-petits : peu de regards partagés, retard de babil/gestes, crises au moment d’éteindre. Dans ces cas, on réduit, on réinstalle des routines et on consulte si besoin.