Mon enfant est-il dyslexique? Pourquoi il n’apprend pas à lire et à écrire aussi vite que son cousin qui a le même âge? Que dois-je faire? A qui dois-je m’adresser? Ne vous affolez pas, on vous dit tout dans cet article.
Texte Damia Maoundir
Dans 40 % des cas un enfant concerné présente plusieurs types de troubles des apprentissages. La dyslexie ou la dyscalculie sont associées à des troubles de la coordination motrice ou de l’attention.
La dyslexie, c’est quoi ?
D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la dyslexie est un trouble spécifique de la lecture. Il s’agit également d’un trouble persistant de l’acquisition du langage écrit caractérisé par de grandes difficultés dans l’acquisition et dans l’automatisation des mécanismes nécessaires à la maîtrise de l’écrit (lecture, écriture, orthographe…). Il engendre donc souvent une lecture imprécise qui nuit grandement à la compréhension. Ces atteintes s’accompagnent toujours de difficultés en écriture, correspondant souvent à un trouble de l’écriture appelé «dysorthographie» qui peuvent rendre très ardu le cheminement scolaire de ces enfants dans toutes les matières où la lecture et l’écriture sont sollicitées. Cependant, il faut garder en tête que les enfants dyslexiques ont malgré tout de grandes forces cognitives sur lesquelles ils peuvent s’appuyer afin de développer des stratégies de travail pour compenser leurs lacunes.
Quand peut-on parler de dyslexie?
Avant le début du CE3, on ne peut que soupçonner une dyslexie. Selon les experts, on ne parle de dyslexie qu’après deux années de retard d’apprentissage de la lecture. Il ne faut donc pas se laisser aller aux diagnostiques et conclusions hâtifs. En CE1 et en CE2, les troubles du langage écrit restent une prédisposition à la dyslexie mais ne s’y apparentent pas. En effet, un enfant peut présenter des symptômes similaires à la dyslexie et faire des inversions. Ces difficultés normales (et courantes) ne deviennent pathologiques que lorsqu’elles durent au-delà du CE2. De même, les erreurs de lecture.
Hind Seffar Lounes, orthophoniste
Trois questions au spécialiste
«C’est un mal encore bien mal connu de notre société»
Comment peut-on juger que son enfant est dyslexique?
Il n’est pas évident de déceler ce trouble, néanmoins certains signes peuvent nous alerter.
D’une manière générale, l’enfant atteint de dyslexie cherchera des prétextes pour fuir ses taches scolaires ou montrera de grandes difficultés dans sa scolarité.
Exemples, lorsqu’il se plaint de mal de tête ou de mal de ventre lorsqu’il lit, ou encore lorsqu’il lit ou écrit en faisant des répétitions, des substitutions, des omissions, des additions, des transpositions et des inversions de lettres, de chiffres et/ou de mots. De même, l’enfant donne l’impression d’avoir des problèmes de vision non confirmés par un bilan ophtalmologique, il lit et relit en ayant du mal à comprendre et son orthographe phonétique et incohérente.
Quel réflexe doit-on avoir une fois le diagnostic établi?
Une fois le diagnostic validé par un orthophoniste, il est très important de suivre consciencieusement le protocole de la rééducation. De même, il est très important que tous les acteurs clefs accompagnant l’enfant dans sa scolarité (enseignants, parents, etc…) coordonnent leurs efforts. En effet, la dyslexie étant un handicap et non une maladie, le traitement reste thérapeutique.
Y a-t-il une bonne prise en charge des cas de dyslexie?
A ce niveau, nous avons encore de gros progrès à faire dans la sensibilisation et le dépistage de la dyslexie.
C’est un mal encore bien mal connu de notre société et peu sont les personnes qui en ont conscience et qui le traitent assez tôt.