Le classement des meilleurs systèmes éducatifs de la planète est accessible sur internet. Il est en effet fourni par le PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves) qui évalue, tous les 3 ans, les compétences de 500.000 jeunes de 15 ans dans les sciences, les mathématiques et la lecture et ce, dans une soixantaine de pays*. Quel est le secret des plus performants? Petit tour du monde de l’excellence.
Texte Wissal Faris
Une adaptation permanente nécessaire
L’étude PISA ne vise pas à mettre en compétition les différents systèmes pédagogiques mais plutôt à identifier les facteurs de succès : les facteurs exogènes (notamment le cadre scolaire offert par l’établissement et le système éducatif national), mais aussi endogènes (comme la motivation des élèves, l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes et les stratégies d’apprentissage qu’ils mettent en œuvre). Et les conclusions de la dernière édition (2016), mettent en avant une grande constante des «meilleurs de la classe» en terme de système éducatif : l’adaptation permanente face à un monde lui aussi en permanente évolution.
La collaboration : l’enjeu de demain
Ainsi, le «par cœur» n’est plus une compétence recherchée. Avec les ordinateurs et les smartphones, les besoins ont changé. Désormais il faut savoir «collaborer», travailler ensemble pour réussir professionnellement. Et cela s’apprend dès l’école. Les élèves qui savent réfléchir et travailler en équipe sont d’ailleurs ceux qui ont les plus grandes chances par la suite d’obtenir les meilleurs emplois. C’est le cas des jobs de physicien, coach ou économiste, par exemple.
Singapour : un enseignement en fonction des compétences
L’île cultive l’excellence par le développement d’un système scolaire de haute qualité. Les élèves sont réunis par groupes en fonction de leurs compétences, et se voient offrir un enseignement spécifique à leur niveau. Depuis 2008, des enseignements plus conceptuels et plus diversifiés (comme les arts et le sport) ont été intégrés et les résultats sont au rendez-vous.
Hong Kong : mémorisation, analyse et raisonnement
Dans les années 90, l’Etat a opéré un passage d’un système qui favorisait la mémorisation à un système qui augmente les capacités d’analyse et de raisonnement. Les étudiants sont ainsi non seulement testés avec des évaluations traditionnelles, mais une part importante est accordée aux applications pratiques.
Le Canada : implication des familles et utilisation du numérique
Les dernières réformes de l’éducation au Canada ont mis en relief des thèmes comme un meilleur engagement des familles dans le processus éducatif, une prévention plus accrue des décrochages et l’intensification des initiatives en matière d’utilisation des outils numériques dans l’apprentissage.
L’Estonie : technologie et compétences transversales
L’amélioration de l’Estonie a été fulgurante. Ses nouveaux programmes ont élevé les exigences des matières académiques, tout en renforçant les compétences transversales des élèves, comme la gestion du temps ou la communication. Quant à la formation des enseignants, elle a été axée sur la pensée critique dans une nouvelle économie de plus en plus technologique
Le top 3 en sciences
Singapour
Japon
Estonie
Le top 3 en mathématiques
Singapour
Hong Kong
Taïwan
Le top 3 en compréhension de l’écrit
Singapour
Canada
Hong Kong
* La Tunisie et l’Algérie, seuls pays du Maghreb à avoir participé à ce classement, pointent respectivement à la 65e et 69e place. La France est à la 22e place, en-dessous de la Belgique mais au-dessus de l’Espagne et de l’Italie.