L’AMOUR D’UNE MERE FACE A LA HAINE AVEUGLE
Le nouveau long métrage de Brahim Chkiri, sur l’amour d’une mère prête à tout pour sauver son fils de la dérive, est avant-première ce lundi 20 février à Casablanca. « Come back » raconte l’histoire de Ismaël, qui part en Syrie. Sa mère Batoul décide de le sauver. Le film sort le 22 février dans toutes les salles obscures au Maroc.
Synopsis :
Batoul, une Belge d’origine marocaine, travailleuse et bien intégrée dans la société, traverse des moments difficiles avec son mari. Ils ont un fils, Ismaël, un jeune adolescent.
Suite à une dispute très violente entre le père et sa mère, Ismaël disparaît du jour au lendemain. Batoul, à la recherche de son fils disparu, découvre sur son ordinateur qu’il s’est rendu en Syrie pour rejoindre les rebelles qui luttent contre le régime en place. Sans aucune aide ni soutien, son seul et unique choix est de le retrouver et de le ramener à la maison.
En se faisant passer pour une journaliste, elle réussit à s’infiltrer dans la zone de combat mais se retrouve encerclée par une patrouille de combattants kurdes. Elle découvre un peuple qui souffre, un pays dévasté, un monde à l’agonie.
Son convoi tombe dans une embuscade. Heureusement, ils sont sauvés in extremis et immédiatement redirigés vers un camp de réfugiés. Profitant du chaos général, elle quitte le camp et part à la recherche de son fils, qui s’est retrouvé piégé dans un monde qu’il ne comprend pas, confronté à la dure réalité de la guerre.
Batoul est témoin de nombreux massacres horribles, et devient actrice de ce monde de chaos où seuls les plus forts survivent.
L’amour qu’elle porte à son enfant lui donne l’espoir et la force nécessaires pour survivre et continuer son combat, où son seul but est de retrouver son fils vivant.
« Un jour de printemps à Bruxelles, en me baladant avec mon fils, je croise une ancienne voisine et camarade d’école. Après échange de salutations, je remarque son regard perdu et triste, elle me semble déprimée et loin de ce monde. J’apprendrai plus tard que son fils est parti rejoindre les rangs d’une organisation rebelle en Syrie, et que sa mère essaye tant bien que mal de le retrouver coûte que coûte » confie le réalisateur Brahim Chkiri. « Cette information me laisse sans voix, un tas de questions me vient à l’esprit et se bouscule dans ma tête ».
« Mon fils m’explique que mon quartier d’enfance à Bruxelles s’est transformé. Maintenant il y a des jeunes qui partent faire le djihad en Syrie, combattre les « mortades », les mécréants… Les choses qui m’avaient l’air si éloignées étaient en fait si proches…Un vocabulaire d’un autre temps réactualisé par une jeunesse en manque flagrant de repère. Pourquoi en est-on arrivé là ? Comment les dissuader ? Comment en parler ? Le monde devenait un chaos sous mes yeux ».
Le réalisateur décide d’écrire cette histoire, écrire pour expliquer, écrire pour prévenir, écrire par amour, écrire pour les parents dont les enfants sont partis malgré eux. « Je me dois d’écrire comme une nécessité et de témoigner en ces temps troublés, un devoir de dire que derrière ces gamins partis il y a des parents qui souffrent et qui souvent ont énormément de courage, car restés seuls » conclut le réalisateur.