Que conseillez-vous à un homme ou une femme qui vous consulte à propos de son couple ?
Entreprendre une thérapie de couple, c’est naturellement la meilleure option. Un couple, c’est un duo. Pour bien avancer, il faut y aller ensemble. Bien sûr, il y a toujours l’un des deux qui lance l’alerte et qui est à l’initiative de la thérapie, mais il faut nécessairement l’aval de l’autre qui accepte dans ce processus visant à sauver le couple.
Comment amorcez-vous la thérapie ?
Je reçois l’un et l’autre séparément pour une séance durant laquelle il ou elle peut exprimer son ressenti, ses griefs, ses envies en toute liberté. Pouvoir exprimer ses sentiments, « cracher son venin », en toute sécurité, n’est pas évident, mais extrêmement nécessaire. L’espace psychothérapeutique, une zone de confidentialité où le jugement n’a pas sa place, est fait pour cela. Reste à chacun de se poser la question s’il veut ou non sauver son couple, avant de commencer une séance où le couple est réuni
Quel est l’apport du psychothérapeute dans le dialogue ?
Le thérapeute n’est pas là pour juger ou donner des conseils. Il s’agit d’aider chacun à exprimer à l’autre son ressenti, ses amertumes, ses attentes ou encore ce qu’il ou elle a peur de perdre si le couple se brise. Le thérapeute est aussi là pour permettre à chacun de dire les choses sans violence, sans agression, même si les griefs sont importants.
Quels sont les problèmes les plus fréquents auxquels sont confrontés les couples ?
C’est la difficulté de l’un ou l’autre conjoint d’apprendre à ne pas considérer l’autre comme le prolongement de soi, d’accepter qu’il soit différent et, donc qu’il soit libre, qu’il ait un espace de liberté. C’est d’autant plus difficile dans notre société où l’on a tendance à assimiler « liberté » avec « risque de tromperie ».
Le temps qui passe met-il aussi en danger le couple ?
Le temps a aussi tendance à changer la façon de communiquer avec l’autre. Au bout d’un certain temps, on fait moins attention au ton que l’on emploie, on est moins respectueux. Un jour ou l’autre, on tente un gros mot, souvent dans une blague, mais ce gros mot passe, il peut ressortir lors d’une dispute et blesser au risque de fragiliser le couple. Remettre les choses en place, là où elles étaient au début de l’histoire du couple, est un travail difficile. J’ai, parmi mes patients, des couples qui, après avoir émis l’intention de divorcer il y a des années, sont toujours en couples, mais reviennent régulièrement, pour une… piqûre de rappel !
Une autre source de conflit provient du fait, qu’au début de son histoire à deux, chacun se positionne sous son meilleur jour ou prend en charge un rôle qu’au fil du temps, il ou elle n’a plus envie d’assumer. L’ennui, les plaintes récurrentes sont sources de danger, surtout si le conjoint n’a pas envie de les entendre ou d’accepter de nouvelles règles de fonctionnement. La signature d’un « contrat » au bout d’un dialogue constructif peut être une bonne option. Je garde les contrats et quand ces couples reviennent pour une piqûre du rappel, il arrive bien souvent que nous en rigolions ensemble.
Et il y a aussi la routine…
À tous les niveaux, la routine est un danger, notamment au niveau de la sexualité. Si le plaisir d’accueillir l’autre est remplacé par le devoir conjugal sans surprise, une fois par semaine, auquel on se prépare en allant au hammam, il suffit d’une crise pour que chacun prenne conscience que personne ne fait d’effort. Le couple, c’est une gentille ou une vilaine galère. On se marie pour le meilleur et aussi pour le pire. Pour qu’un couple fonctionne bien, il faut prendre conscience de l’autre. Il y a les personnes amoureuses et le couple au centre.
Se parle-t-on suffisamment ?
Tout dépend, mais en général, non. Et encore moins lorsqu’il s’agit de son passé ou d’un élément de sa personnalité qui pourrait être mal jugé par l’autre ou par la société. Au risque que tout sorte, même le pire, en pleine crise. Le choc est alors terrible.
Et puis, il y a les habitudes du quotidien qui nous dérangent, mais que nous n’osons par aborder avec notre conjoint par peur qu’une remarque soit mal acceptée, voire qu’il y ait des représailles. Vient fatalement le jour où ce qui nous dérangeait devient insupportable et cela explose. Lorsque c’est dit en thérapie, un terrain neutre, sans jugement, les chances que le message soit entendu, compris et accepté sont plus grandes. Mais la thérapie n’est qu’un moment. Le couple doit ensuite voler de ses propres ailes. À chaque conjoint de s’emparer des outils de communication qu’il a expérimentés durant la thérapie, ou d’autres, pour instaurer un dialogue permanent et exprimer sa crainte son ressenti.
Comment laisser respirer son couple ?
Dans le cadre d’une relation amoureuse, il est important de trouver un équilibre entre le besoin d’être ensemble et le besoin de garder une certaine liberté. Afin de maintenir la pérennité de votre couple, il est nécessaire de s’accorder du temps personnel et de ne pas exiger l’impossible de l’autre. Pour laisser respirer votre couple, il est important de se rappeler que vous êtes deux personnes distinctes avec des intérêts et des passions différents. Pour renforcer le lien amoureux, essayez des activités nouvelles, offrez-vous du temps et de l’attention, et pimentez vos moments intimes. Laissez libre cours à votre imagination et accordez à votre partenaire de l’espace et de la liberté.
Enfin, ne sous-estimez pas l’importance de la communication dans votre relation. Gardez une porte ouverte pour évoquer vos problèmes, vos attentes et vos désirs afin de pouvoir dépasser les obstacles et progresser. La communication est essentielle pour maintenir une relation saine et épanouissante. Si vous vous sentez dépassés par la situation, n’hésitez pas à demander de l’aide à un conseiller ou à un thérapeute qui pourra vous guider et vous aider à trouver des solutions pour sauver votre couple.
