fbpx

Billet d’humour Survivre à la journée de la femme

By mars 26, 2019 Bien-être

Nous y sommes, le jour de l’année à marquer d’une pierre blanche, ou plutôt rouge, le fameux 8 mars, la «Journée de la femme». Comment et pourquoi cette excellente initiative se transforme parfois en 24 heures où l’on jongle entre caricatures et nécessité de justifier sa position vis-à-vis de son statut de femme?

Texte  Michèle Desmottes · Photos DR

 

Une précision de langage nécessaire…
C’est en 1977 que les Nations Unies décidaient de dédier le 8 mars à la lutte pour les droits des femmes : l’«International Women’s Day», la journée de la femme, ainsi qu’on a l’habitude de le traduire en français. Ces dernières années, de plus en plus de voix s’élèvent d’ailleurs pour imposer la «journée des femmes» ou même la «journée des droits des femmes». Ce n’est pas une simple subtilité de langage mais bien une nécessité pour éviter toute confusion avec une «fête des gonzesses». Non, il ne s’agit pas de recevoir une rose rouge pour tout achat d’un paquet de couches ou d’obtenir une remise exceptionnelle pour une batterie de cuisine ou un fer à repasser à moins que cela soit sur un atelier manucure ou des conseils diététique-minceur! Messieurs, l’affaire est ailleurs. Le 8 mars n’est certainement pas la journée des stéréotypes sexistes féminins!

«C’est tous les jours la journée des femmes»
Que celle qui n’entend pas au moins dix fois cette petite phrase siffler dans ses oreilles le 8 mars se lève! Et que dire de cet autre classique «Vous au moins, vous avez une journée». Alors, oui, nous avons une journée, comme les marionnettes d’ailleurs (mais elles, c’est le 21 mars !) et oui, c’est tous les jours notre fête eu égard aux écarts de salaire ou de charge mentale, sans parler des risques d’agression et de harcèlements ainsi que des prises en charge des plaintes souvent totalement inappropriées. Au 21ème siècle, naître femme suffit toujours à devenir victime de tout un système qui place les hommes en position de domination sociale. Si, en Occident, les femmes ont eu l’illusion que la discrimination liée au genre était en voie de disparition, les chiffres sont là pour attester de certaines régressions et mises en danger de droits acquis difficilement. Alors que dire des femmes nées dans des régions encore moins égalitaires…

C’est de l’humour…
A l’heure de la culture du clash et de la tout puissance des réseaux (dits) sociaux, où les langues se délient sans limite sous couvert d’anonymat, la misogynie sévit de plus belle, même dans les milieux que l’on croyait définitivement progressistes et acquis à la cause féminine. Une seule réponse possible : tolérance zéro à la misogynie ambiante, qu’elle sévisse, sur le net, dans les publicités, les livres scolaires ou dans les blagues sexistes (Courage, le 8 mars, malheureusement, vous allez en entendre!). Et non, être féministe ne veut pas dire prude, bégueule et pince sans rire. On peut faire rire, on peut rire de tout mais cela n’empêche pas d’être pertinent(e) et de refuser que, sous couvert d’une bonne vanne, on humilie, on manque de respect ou on enferme les femmes dans leur rôle d’objet de désir.
Le 8 mars 2019, être féministe c’est encore et plus que jamais adhérer à cette idée révolutionnaire que les hommes et les femmes méritent d’avoir les mêmes droits et les mêmes opportunités. Cela demande de l’énergie, de la patience et de la pédagogie, tous les jours de l’année et plus encore le 8 mars. Alors, malgré tout, bonne fête à toutes!