«Amour», la seule évocation de ce mot suffit à faire ressurgir tant d’émotions! On s’y réfère d’ailleurs comme le plus beau et le plus profond sentiment que peut éprouver un être humain. Alors pourquoi et comment se mue-t-il parfois en un véritable poison pour soi et/ou pour celui qui est objet d’amour? L’Histoire et la littérature, tout comme les médias d’aujourd’hui, nous rappellent en effet si souvent que l’on peut souffrir ou faire souffrir toute une vie par amour.
Entre amour-passion et amour-action
Comme pour bien des sujets de «sciences humaines», les philosophes de l’Antiquité sont d’une grande utilité et de fait, ils se sont penchés sur cette épineuse question… avec passion. Les philosophes grecs en sont même arrivés à identifier deux formes d’amour. D’un côté, l’«éros», l’amour-passion, celui qui conduit à vouloir posséder et garder. De l’autre, la «philia», l’amour qui nous encourage à donner et à partager, ce sentiment d’aimer l’autre pour son bien à lui. Les philosophes actuels traduisent parfois la «philia» comme l’amour-action ou l’amitié. Son plus bel exemple est celui qui peut unir une mère à son enfant. Elle ne va pas hésiter à s’en occuper jour et nuit, durant des années, sans compter son temps et les moyens nécessaires pour qu’il soit prêt à prendre son indépendance. Cet amour est-il sans passion? Bien au contraire. Un enfant est tout pour sa mère et le perdre serait un véritable cataclysme pour elle. Mais elle sait aussi, dès sa naissance, qu’elle ne le possède pas et qu’il faut le préparer à quitter ses bras pour construire sa vie dans les bras d’une autre.
L’amour, un cheminement permanent
Faire passer le bonheur de l’autre avant le sien, un long cheminement. Nous avons tous été d’abord un enfant qui a aimé d’amour-passion sa mère, ou la personne qui a pris soin de nous. La vie, ensuite, s’est chargée de nous forcer à renoncer à cet amour exclusif. Cela s’appelle grandir! Pourtant, la tentation est grande de vouloir retrouver cet amour exclusif une fois adolescent puis adulte. Combien de couples commencent sur le mode de la passion, chacun désirant posséder, garder l’être aimé. Mais cela ne saurait suffire. Pour que le couple se construise, il faut aussi à apprendre à aimer l’autre, à donner. Cela ne veut pas dire non plus qu’il faille renoncer à la passion. Bien au contraire, il en faut pour nourrir le couple et donner du piment à la vie. Il faut donc à la fois de l’amour-passion et de l’amour-bâtisseur. Tout un cheminement à faire et à expliquer à ses enfants pour que l’amour continue à faire tourner le monde!
à lire
«Tout être humain peut aimer, c’est une évidence, mais sait-il le faire sainement». Tel est le point de départ de ce livre dans lequel les auteures nous proposent de dépasser nos craintes et nos sentiments négatifs pour apprendre à s’aimer et aimer les autres sainement. La base pour réussir sa vie de couple et l’éducation de ses enfants, en créant une constante de paix intérieure en soi en toutes circonstances.
Dalila et Nadia Ghariani, ID Presse
Aimer, c’est bien, savoir aimer, c’est tout.
Chateaubriand
