Nora Toutain, artiste franco-marocaine originaire de Rabat et basée Montréal sort Better Days, son troisième album. Elle se produira samedi 25 novembre sur la scène du Théâtre Bahnini en clôture de Visa For Music.
Après les albums Grounding places Vol.1 & 2 où l’artiste explorait la question des polarités, elle approfondit cette quête dans Better Days en poussant la dualité à son paroxysme pour trouver l’issue dans l’unité. À la façon d’un voyage introspectif, l’album appelle à la réconciliation à travers l’acceptation de ses parts d’ombres et de lumière pour tendre vers le lâcher prise et l’harmonie, cristallisés dans la focus track White Flag. En 10 morceaux tout en contrastes et en nuances, Nora distille des messages de paix, de tolérance et d’espoir qui font l’essence de sa pop consciente colorée et engagée. Elle y transcrit son propre vécu et ses intentions personnelles qui se manifestent aujourd’hui dans l’urgence collective d’une trêve.
Deux singles ancrés dans la culture marocaine
Pour Nora Toutain ce troisième album est résolument celui de la prise de risque artistique afin d’aller au bout de son envie de fusion et d’honorer son métissage culturel avec amour et authenticité. Elle dévoile en août dernier un premier clip avec Nass . Écrite à un moment de polarisation extrême du monde dans le contexte de la pandémie, la chanson est une forme de synesthésie musicale où l’autrice-compositrice-interprète vient avant tout traduire ses émotions de façon intuitive et cathartique. Sans fard et ni détour, mais toujours avec bienveillance, Nora récuse ici la dictature de la pensée et les fausses postures spirituelles qui viennent cloisonner et diviser les gens. Nass propose plutôt un retour à l’essentiel : l’humanité en chacun de nous. L’artiste suggère en filigrane le paradoxe de l’ultra-individualisme et de la quête absolue de liberté qui nous enferment et nous restreignent plus qu’ils ne nous libèrent, en contredisant finalement la nature même des êtres humains qui est de faire communauté. Réalisé par l’artiste elle-même
entre Paris et Marrakech, le clip est un prolongement de son identité et un manifeste de ses valeurs. Avec un refrain en darija, des arrangements afro-pop et la trompette de Hichem Khalfa, Nora Toutain y affirme son identité musicale plurielle et métissée, profondément ancrée dans les rythmes traditionnels.
Une démarche qu’elle poursuit dans le morceau Summer Wine où elle puise cette fois-ci dans ses racines amazigh pour créer son « œuvre la plus aboutie en termes de fusion et de complexité musicale » confie l’artiste. Porté par une guitare inspirée des mélodies des tribus ahwach dans le refrain et des qraqebs gnaouis qui vont à la rencontre d’une batterie plus r’n’b, le morceau voyage entre desert blues, pop, et soulful music. Toujours avec les interactions humaines au cœur de sa réflexion, Nora explore la notion d’appartenance et d’identité dans cette chanson. Les paroles du refrain, sont comme un chant incantatoire qui appelle à la trêve, à la réconciliation. Elles sont la promesse d’un lendemain meilleur, d’un espace de répit et de douceur. Les couplets ont quant à eux été écrits par la poétesse rbatie Abir Barakat, en écho à l’univers métaphorique et imagé de Nora. Mis en image par Badr Dean, le clip s’ouvre sur ces mots « à toutes les amitiés égarées destinées à se retrouver, à la grâce du pardon, entre nous et envers nous-même ». L’artiste y transcende ainsi un vécu personnel pour livrer un message salvateur universel.
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