Entre révisions intensives, stress partagé et solidarité familiale, le mois de mai devient un moment charnière pour des milliers de foyers marocains. Derniers conseils et témoignages pour accompagner au mieux nos jeunes dans cette étape décisive.
Alors que les épreuves du baccalauréat débutent dans quelques semaines, les familles marocaines se mobilisent dans un mélange d’anticipation, d’inquiétude et de bienveillance. Si les élèves sont en première ligne, les parents jouent un rôle de soutien essentiel. Dans ce dossier, nous vous proposons un tour d’horizon des bonnes pratiques, des erreurs à éviter, et surtout des gestes simples qui peuvent faire toute la différence dans cette dernière ligne droite.
Une maison en mode “Bac”
Dans les grandes villes comme Casablanca ou Rabat, mais aussi à Fès, Agadir ou dans les villages du Sud, une même scène se répète : la table à manger se transforme en bureau improvisé, les réveils sonnent plus tôt, et les tensions montent doucement.
Karima, mère de trois enfants à Témara, le dit sans détour : «Quand l’un prépare son bac, toute la maison vit au rythme des révisions. On baisse le volume de la télé, on limite les sorties. C’est un effort collectif.»
Ce climat studieux touche toutes les filières : qu’il s’agisse de lettres, de sciences ou de sciences économiques, chaque étudiant cherche à maximiser ses chances de réussite, souvent avec le sentiment que l’avenir se joue maintenant.
Conseil aux parents des lycéens qui passent le bac
À l’approche du bac, le stress parental peut involontairement se répercuter sur les élèves. Pour soutenir efficacement son enfant, mieux vaut garder une posture calme, s’interroger sur ses propres peurs, rester en retrait quand il le faut, et poser des limites avec douceur. Être présent sans pression, c’est déjà beaucoup.
Le rôle essentiel des parents
Être là sans devenir intrusif
Pas besoin d’être psychologue ou professeur pour bien accompagner son enfant. La plupart des parents s’appuient sur leur bon sens, leur expérience, et surtout leur amour. L’important, disent-ils, c’est d’être là — vraiment là.
Hassan, père de deux lycéens à Mohammedia, partage son approche :
«Je ne comprends rien à leurs cours de physique, mais je suis à côté d’eux, je leur prépare du thé, je m’intéresse à ce qu’ils font. C’est une présence discrète, mais qui compte.»
Loin des injonctions ou des rappels stressants, ce sont ces petites attentions qui apaisent les esprits et renforcent la confiance.
La communication est un élément clé pour accompagner votre enfant. Encouragez-le à partager ses préoccupations, ses doutes, et ses réussites. Un dialogue régulier et bienveillant permet non seulement de déceler d’éventuels signes de stress ou de fatigue, mais aussi de renforcer la confiance mutuelle.
Réviser efficacement : le vrai mode d’emploi
Des méthodes adaptées au profil de chaque élève
À ce stade, il ne s’agit plus d’apprendre, mais de consolider. Voici quelques méthodes qui ont fait leurs preuves :
La méthode des fiches résumées, idéale pour les matières littéraires.
Les quiz et annales corrigées, très utiles en mathématiques, physique ou SVT.
L’étude en binôme, pour ceux qui ont besoin d’interactions pour retenir.
Youssef, élève de terminale à Meknès, confie : «J’ai du mal à rester concentré seul. Avec un copain, on se pose des questions à tour de rôle, ça m’aide à mieux comprendre.»
Et surtout : ne pas négliger le sommeil. Les nuits blanches sont contre-productives. Le cerveau consolide les apprentissages pendant le sommeil profond.
Le bac ne se joue pas seulement dans les salles d’examen, mais aussi dans les cuisines, les salons et les silences bienveillants d’une maison qui soutient, encourage et croit en ses enfants
Paroles d’expert

Nourdine Lakhyal
Coach personnel
Quels sont les pièges à éviter pendant la préparation à un examen ?
Sur le plan personnel :
– Se contenter d’une préparation superficielle par excès de confiance dans ses capacités;
– Ne pas prendre en compte les outils traités dans les questions précédentes.
Sur le plan académique :
– Se focaliser sur un ou quelques chapitres en prenant en compte les années précédentes ou prioriser certaines parties plutôt que d’autres;
– Travailler sur ses croyances limitantes, comme par exemple « je suis nul en maths»;
– Se juger et se culpabiliser;
– Réviser sans faire un plan de travail;
– Sous-estimer les matières qui nécessitent davantage de temps pour être maîtrisées;
– Sous-estimer les matières à faibles coefficients qui peuvent facilement donner des points supplémentaires;
– S’isoler complètement.
Manger, bouger et se détendre
Le trio gagnant pour rester en forme
L’alimentation joue un rôle clé. Tajine aux légumes, soupe en soirée, fruits secs et dattes en collation… autant de choix intelligents pour soutenir la concentration. Il est conseillé d’éviter les plats lourds ou trop sucrés qui provoquent des coups de fatigue.
Même chose pour le sport. Pas question d’aller courir un semi-marathon, mais une marche quotidienne, un peu de respiration profonde, ou quelques mouvements de stretching font des miracles pour relâcher la pression.
Enfin, la détente mentale est capitale : musique douce, temps d’écran limité, discussions positives. Le stress est là, il ne faut pas le nier. Mais il peut être apprivoisé.
Quels que soient ses difficultés et ses résultats, restez po-si-tifs. Un jeune doit savoir que ses parents croient en lui, c’est important pour sa réussite.
Et après ?
Garder la perspective
Dans une société où le bac est souvent perçu comme le sésame pour “réussir sa vie”, il est vital de rappeler qu’il n’est qu’un passage. Certains l’obtiennent avec mention, d’autres le ratent une fois, pour mieux le réussir ensuite.
« Le vrai enjeu, c’est d’apprendre à se connaître, à travailler, à s’adapter », insiste le professeur Najib Aït Lahcen, enseignant de philosophie à Rabat.
« L’échec fait partie du chemin, et le bac ne doit pas être une prison mentale. »
3 astuces de parents expérimentés
Le tableau des révisions visibles
«J’ai accroché un tableau blanc dans la cuisine avec les matières à réviser et les jours restants. Chaque fois qu’on coche une case,
c’est une mini victoire.» – Samira, Casablanca
L’alerte bien-être
«J’ai programmé une alarme à 21h qui dit «moment détente» :
pas d’écran, pas de révision. Juste papoter, écouter de la musique ou boire une verveine.» – Mohamed, Marrakech
La boîte à mots doux
«On a fabriqué une boîte en carton avec ma fille,
où on glisse chaque jour un petit mot d’encouragement.
Elle en pioche un quand elle a un coup de mou.» – Dina, Rabat
Un examen, une aventure humaine
Le bac au Maroc, c’est bien plus qu’un diplôme. C’est une aventure familiale, une épreuve émotionnelle, et parfois un catalyseur de nouvelles vocations.
Entre les gâteaux au sésame pour remonter le moral, les cafés partagés tard le soir, les coups de fatigue et les éclats de rire, ce mois de mai est inoubliable. Et quelle que soit l’issue, le plus important est d’en sortir grandi, ensemble.
Paroles d’expert

Hajar Hajjaji
Coach scolaire
Comment bien gérer son temps ?
– Une alimentation équilibrée, un sommeil suffisant, et une activité physique régulière sont essentiels pour réduire l’anxiété.
– Encourager les élèves à discuter de leurs préoccupations avec des amis, des enseignants ou des conseillers peut souvent alléger la pression.
– Les techniques de respiration profonde ou de méditation peuvent aider à calmer l’esprit avant un examen.
Comment maintenir la motivation et l’engagement ?
– Des objectifs spécifiques et mesurables, à court et long terme, permettent de rester concentré et motivé.
– Varier les méthodes de révision (fiches, cartes mentales, quiz en ligne, etc.) pour éviter la monotonie et maintenir l’intérêt pour les sujets.
– Planifier des pauses courtes mais fréquentes pour recharger les batteries et éviter le surmenage mental.
Et si on parlait du stress ?
Reconnaître, verbaliser, relativiser
Le mot fait peur, mais il est naturel. L’enjeu est d’aider l’élève à ne pas se sentir submergé.
Fatima-Zahra, maman à Tanger, raconte :
« Mon fils se réveillait avec l’angoisse de ne pas être à la hauteur. Alors j’ai collé des post-its avec des messages comme : ‘Tu es capable’, ‘Chaque jour compte’. On en a fait un jeu. »
Des établissements marocains proposent aussi des séances de relaxation, de visualisation positive ou de coaching scolaire. Une aide précieuse, souvent méconnue.
Paroles d’expert

Jabri Mehdi,
Maître praticien expert
en hypnose thérapeutique
et médicale
Combien de séances d’hypnose faut-il prévoir pour qu’un adolescent ressente un effet positif avant ses examens ?
Pour avoir un effet positif sur un enfant, Le nombre de séances d’hypnose nécessaire dependra des émotions et pensées négatives qu’il a pu développé. Ainsi , il faut traiter tous ce qui est : peur, angoisse , stress et panique . En moyenne 4-5 séances.
Grâce à l’hypnose chaque enfant :
– va apprendre à se detendre pour gérer son stress et contrôler ses émotions négatives.
– va améliorer son niveau d’attention et de concentration.
– apprendra à renforcer sa confiance en soi et adopter une attitude positive envers les examens.
Peut-on apprendre aux élèves quelques techniques d’auto-hypnose simples à utiliser seuls pendant les révisions ou juste avant l’épreuve ?
Oui, après une formation de 5-6 heures .
Chaque enfant peut pratiquer ses propres séances en autohypnose sans recourir à un hypnothérapeute.
Pendant la période de révisions pour gérer son stress , sa fatigue et sa concentration.
Avant les épreuves, chaque matin , une séance de 3-4 minutes pour une bonne préparation mentale pour chaque matière.
Sans oublier , que même pendant l’épreuve, il peut se connecter avec son inconscient pour essayer de resourdre un problème ou exercice dans l’état hypnotique et qu’il n’a pas pu le resourdre dans l’état conscient.
Il faut bien noter que l’hypnose ne remplace pas l’etude et la préparation aux examens : c’est un outil complémentaire qui va aider l’élève a bien se concentrer et gérer ses émotions négatives.
Comment les parents peuvent-ils soutenir concrètement à la maison le travail fait en hypnose sans mettre la pression supplémentaire sur leur enfant ?
Bein juste leurs créer un environnement calme et propice pour la préparation et non pas stresser à leurs place.
Être à l’écoute et developper ensemble une routine d’étude ( planifier son temps d’etude), et en minimisant les distractions.
Établir des objectifs réalistes en fonction des compétences de leurs enfants.
Être présent et disponible, les encourager et motiver à faire de leurs mieux.
Et puis les encourager à etudier régulièrement et quotidiennement ( de préférence tôt le matin et non pas très tard le soir ).