I- Quelle est votre définition du conflit entre frères er sœur ?
– Le conflit c’est avant tout une question de place. L’enfant a peur de perdre sa place dans la famille, peur qui est souvent associée au désir d’être “le préféré” par la mère ou le père voire les deux.
– La rivalité fait partie de la relation entre frères et sœurs.
– Se disputer c’est normal et je dirais même que ça aide l’enfant à construire sa personnalité et à se développer.
Qu’est ce que cela permet ?
– Cela permet que la jalousie et l’hostilité s’expriment librement.
– Ça permet aux enfants de se différencier, de s’affirmer et de se défendre.
– Il ne faut pas oublier que c’est au travers de l’expérience que les enfants développent leur capacité à résoudre leurs problèmes et à gérer leur frustration.
II- Quels conseils donneriez-vous aux parents pour aider à diminuer les conflits entre frères et sœurs ?
Ce qui est important à retenir, c’est que :
– Chercher le coupable
– Prendre parti de l’un des enfants, c’est-à-dire prendre la posture de juge ou d’arbitre, ce qui favorise une victime et un bourreau
– Les forcer à partager l’objet de la dispute
– Donner raison à l’un et pas à l’autre – Traiter les enfants en fonction de leur rang de naissance, en opposant souvent le « grand » censé être plus responsable, au « plus jeune » qu’il faut protéger, ne fait généralement qu’aggraver la situation.
Il existe deux degrés de disputes :
– 1er degré : Les chamailleries et les disputes verbales
‘abstenir de se mêler du conflit, laissez les régler leurs différends. Vous verrez qu’ils ne manquent pas d’idées pour trouver un arrangement. Cela leur permet la notion du partage et comment on règle un conflit. Quand les enfants se disputent et viennent se plaindre, je peux faire un constat : je vois que vous n’êtes pas d’accord. J’écoute la version de chaque enfant sans interrompre. Je valide le problème : donc, si je comprends bien, le problème c’est que… “Je vous fais confiance” et je quitte la pièce pour les laisser trouver la solution.
– 2ème degré : les conflits violents, physiques et récurrents
les conflits violents, physiques et récurrents. Je décris la situation : je vois qu’il y a un gros problème, il est interdit de se faire mal ou de taper. Dans ce cas de figure, il vaut mieux les séparer le temps qu’ils reprennent leurs esprits et soient capables de reprendre le dialogue sereinement. Mais, en général, vos enfants gèrent mieux la dispute si vous ne vous en mêlez pas.
III- Comment les frères et sœurs peuvent-ils apprendre à mieux s’entendre ?
Le rôle du parent est prépondérant pour cet aspect. Comme nous faisons attention aux conflits, je souhaite inviter les parents aussi à encourager les moments de complicité et d’entente. Parce qu’il y en a.
Une autre astuce : lors d’une réunion familiale, s’amuser à identifier les qualités de chacun (entre frères et sœurs), cela les aide à voir le positif plutôt que de pointer souvent ce qui ne va pas.
IV- Quels sont les risques à long terme d’un conflit frère-sœur non résolu ?
Le conflit et la jalousie peuvent naître et perdurer à l’âge adulte parce qu’un des enfants considère qu’il n’a pas eu la même place dans la fratrie et qu’il n’a pas reçu la même quantité ou qualité d’amour ou d’attention que son frère ou sa sœur.
À l’âge adulte, ce sentiment peut être nourri par le fait d’être moins reconnu que l’autre, ce qui liée jalousie, tension, compétition.
Le risque est que le lien fraternel s’abîme par le fait que les chamailleries prennent la forme de grosses disputes et ruinent les réunions familiales.
Cela peut aussi mener parfois à une rupture au sein de la fratrie ce qui impactera certainement la dynamique familiale.
Pour cela, il est très judicieux de la part des parents de gérer les conflits dans la fratrie depuis le jeune âge, de les laisser exprimer leur ressenti, leur jalousie, leur désaccord.
Leur offrir une écoute sincère sans jugement afin d’apaiser et de reconstruire la relation.
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